«Garder le cap sur ce qu’on aime faire»

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Par Jean-Pierre Boisvert
«Garder le cap sur ce qu’on aime faire»
Evelyn Losier dans sa galerie atelier à Saint-Germain-de-Grantham. (Photo : Jean-Pierre Boisvert)

CULTURE – Comment fait-on pour arriver à garder ouverte son entreprise pendant 15 ans quand on est artiste-peintre comme l’est Evelyn Losier propriétaire de Rel’art?

«Il faut de la persévérance et garder le cap sur ce qu’on aime faire. Moi j’ai réussi à bien vivre parce que j’ai diversifié mes actions», raconte-t-elle au milieu de son atelier dans un garage transformé derrière la maison à Saint-Germain-de-Grantham.

Evelyn Losier a effectivement mis plusieurs cordes à son arc. Originaire de Tracadie–Sheila au Nouveau-Brunswick, établie à Drummondville depuis 1988, elle a d’abord étudié à l’École des maîtres peintres décorateurs à Montréal.

Elle a ses licences comme entrepreneure peintre en bâtiment, spécialisée en faux-finis. Le matin, elle peut rencontrer des clients qui veulent refaire une cuisine ou agencer de nouvelles couleurs dans leurs demeures; l’après-midi, elle doit se rendre chez Axart où elle est vice-présidence du conseil d’administration, et le soir elle tient une activité de «peinture pompette», une de ses initiatives qui gagne en popularité.

Bien sûr, ce n’est pas toujours aussi occupé, mais son agenda lui annonce parfois de longues journées. «Ce sont de belles journées», rectifie-t-elle aussitôt avec la conviction de son accent acadien légèrement perceptible.

Aidée au départ par le concours Gagner son entreprise et une bourse de la SDED comme soutien au travailleur autonome, l’artiste multidisciplinaire a remporté de nombreux prix, même certains à l’international, mais elle est plutôt fière de celui de Femme inspirante de l’année que lui a attribué en 2015 le gala de la Chambre de commerce et d’industrie de Drummondville.

«D’être reconnue inspirante, à la fois comme entrepreneure et comme artiste-peintre, ça donne confiance et il faut précisément avoir confiance dans le domaine des arts. Ne pas avoir peur de foncer et de prendre des initiatives», soumet-elle en citant comme exemple son truc original de peinture pompette dont l’idée est de s’offrir une soirée divertissante, une consommation inclue, tout en apprenant la peinture. Le cours est offert pour des groupes de 6 à 10 personnes.

Evelyn Losier ne cache que l’un de ses buts est de rejoindre les gens d’affaires, qui «comprennent de plus en plus l’importance de l’achat d’une œuvre d’art, pour l’exposer dans le hall de leur entreprise ou en faire des cadeaux à leurs employés. C’est une façon d’encourager la pratique artistique. Pas besoin que ça soit dispendieux, mais c’est au moins original. En plus, ils sont aidés sur le plan fiscal».

La Germainoise, qui mettra bientôt sa griffe au nouveau Centre des loisirs de Saint-Germain, prend le parti de la diversification artistique et c’est ce qu’elle conseillerait aux jeunes débutants. «Bien sûr il faut commencer par y croire et créer quelque chose d’unique. Il m’apparaît important aussi de s’impliquer, de s’engager dans des organismes comme la Guilde des artistes. Il faut être présent sur les réseaux sociaux. Cela a peut-être été plus facile pour moi n’ayant pas d’enfants. Mais une chose certaine, on ne peut pas rester dans son atelier. Il faut bouger, sortir».

Chez Axart, celle qui est présidente du comité des événements participera à sa 5e campagne de financement.

C’est justement chez Axart qu’Evelyn Losier célèbrera les 15 ans de sa galerie atelier Rel’art, lors d’un 5 à 7, le jeudi 20 juin.

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