Les entreprises créent de l’emploi, mais peinent à recruter

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Par Lise Tremblay
Les entreprises créent de l’emploi, mais peinent à recruter
Le président et le directeur général de la Société de développement économique de Drummondville ont déposé ce matin leur rapport annuel de l’organisation. (Photo : (Jean-Pierre Boisvert))

ÉCONOMIE. Les entreprises du secteur industriel ont créé au cours de l’année 2018 exactement 1088 nouveaux emplois, et ce, en dépit du fait que la MRC de Drummond abrite 17 entreprises de moins sur son territoire que l’an dernier et que celles-ci vivent de graves difficultés en matière de recrutement.

C’est l’une des données qu’a communiquées ce matin la Société de développement économique de Drummondville (SDED), en déposant son rapport annuel.

Exactement 611 entreprises ont pignon sur rue dans la MRC de Drummond. Il s’agit de 17 entreprises de moins qu’en 2017.

Malgré cela, l’activité économique est au rendez-vous, car les entreprises, toutes catégories confondues, offrent 18 046 emplois dans la région. Il s’agit du nombre le plus élevé des quatre dernières années. À titre comparatif, l’an dernier, on en était à 17 589 et à 16 728 en 2016.

«Dans les pertes importantes, il faut souligner que l’entreprise SPG a fermé ses portes de même que Ledvance (Sylvania) et Soucy Koutou en 2018. Lorsque nous avons compilé tous les chiffres durant notre enquête à laquelle 100 % des entreprises ont participé, on arrive à une création de 1088 emplois, pour un gain net de 469 postes si on tient compte des pertes durant l’année», informe Martin Dupont, directeur général de la SDED, en précisant que certaines pertes sont conjoncturelles, en raison principalement de la pénurie de main-d’oeuvre.

«Il y a des entreprises qui ont ralenti leurs activités parce qu’elles n’arrivent pas à trouver du monde pour certains postes de travail. Dans plusieurs cas, c’est temporaire cependant», précise M. Dupont.

À ce propos, le président de la SDED, Alexandre Cusson, a réitéré que la pénurie de main-d’œuvre demeure un enjeu prioritaire pour la région.

«Si on ne s’en occupe pas, des emplois pourraient se perdre, des investissements ne se feront pas et cela va créer une récession», résume Alexandre Cusson.

«C’est pour cela que je ne me gêne pas pour dire sur toutes les tribunes que la pénurie de main-d’œuvre, c’est le plus grand enjeu du développement économique de nos régions, ajoute-t-il. C’est un cycle. On va en parler durant encore dix ans. L’argent qui n’est pas investi maintenant est perdu à tout jamais. Donc, on ne réussit pas à mettre en place des moyens pour contrer cela, et si on n’y fait pas face comme région, comme MRC et comme Ville, je crains un recul qui pourrait faire mal. Quand des entreprises de chez nous disent qu’elles avaient prévu un investissement, mais qu’elles vont attendre parce qu’elles ont peur de ne pas trouver de personnel, je suis vraiment inquiet. Donc, pour moi, travailler à la pénurie de main-d’œuvre, c’est garantir nos acquis.»

Actions mises de l’avant

La situation étant préoccupante, la SDED a déployé plusieurs ressources afin d’accompagner les entreprises dans leur recherche de main-d’œuvre spécialisée à l’international et au Québec. Martin Dupont a aussi mentionné que de l’énergie a également été consacrée pour susciter l’intérêt d’investisseurs étrangers envers Drummondville et sa région.

«Quatre missions de recrutement de la main-d’œuvre ont été réalisées à Paris et à Tunis où la SDED a signé une entente de développement avec l’Agence tunisienne de coopération technique. De plus, deux missions se sont déroulées en France et en Allemagne, en soutien aux entrepreneurs. Des rencontres de prospection ont aussi été effectuées à Bruxelles et à Paris», a-t-il énuméré.

Au total, 133 nouveaux travailleurs spécialisés ont été recrutés lors de ces missions et la SDED attend 205 nouveaux arrivants d’ici la fin de l’année 2019.

À ce sujet, le président de la SDED est catégorique :

«Si la SDED n’avait pas pris d’actions dans le dossier de la pénurie de main-d’oeuvre, notre économie serait en ralentissement présentement. J’en suis convaincu.»

Difficile de lui donner tord, car malgré ce laborieux défi, soulignons que les entreprises manufacturières ont investi en 2018 plus de 202 M $, une somme presque identique à l’année 2017.

«Dans le contexte où l’on est, d’enregistrer 202 M $ en investissements m’apparaît un résultat digne de mention», a-t-il conclu.

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