Des objets sacrés de l’ancienne église Saint-Pierre-et-Paul donnés à la Colombie

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Par Frederic Marcoux
Des objets sacrés de l’ancienne église Saint-Pierre-et-Paul donnés à la Colombie
William Morales veut envoyer les items religieux le plus tôt possible en Colombie. (Photo : Gracieuseté)

Une partie du patrimoine religieux de l’ancienne église Saint-Pierre-et-Paul prendra la route de la Colombie par conteneur dans quelques jours.

Un chemin de croix, une quarantaine de bancs d’église, des verres sacrés, des vêtements de prêtre et d’autres objets de culte d’une valeur à neuf totale dépassant les 12 000 $ seront bientôt acheminés dans ce pays d’Amérique du Sud.

Le conseiller municipal du district numéro six de la Ville de Drummondville, William Morales, a eu l’idée de redonner à son pays d’origine, lorsqu’il a vu que l’église Saint-Pierre-et-Paul serait démantelée. Les objets en question se sont retrouvés chez des amis et de la famille de Morales, en attendant l’expédition, après avoir obtenu le feu vert des responsables de l’église.

Au sujet du projet de William Morales, seul le feuillet paroissial a fait mention à la population que des objets liturgiques «sont déjà rendus en Colombie». Morales explique avoir agi sans tambour ni trompette, pour que ses projets personnels n’influencent pas ses aspirations politiques.

William Morales. (Photo gracieuseté)

Rappelons que William Morales souhaitait, il y a quelques mois, devenir le prochain candidat du Parti conservateur du Canada. Le parti lui a tourné le dos. Il est ensuite devenu président de l’Association libérale de la circonscription de Drummond et songe maintenant à briguer l’investiture pour devenir candidat pour le Parti libéral du Canada.

«J’essayais de mener ce projet-là discrètement, parce que je ne voulais pas me faire de capital politique. Je suis président de l’Association libérale du Canada de la région. Je pense que les gens qui me connaissent depuis longtemps savent que je suis catholique», mentionne le principal intéressé.

Une chance de faire la différence

Lors d’une visite en Colombie l’an dernier, l’église de Saint-Joseph l’ouvrier, à Fusagasuga, un quartier pauvre du pays a perdu beaucoup d’objets liturgiques, en raison d’une inondation. De retour au Canada, il a vu l’occasion de faire une différence.

«Quand j’ai vu que l’église allait fermer ici, j’ai contacté le prête Pierre Rivard pour savoir si c’était possible d’avoir des dons. Après avoir consulté la Fabrique, il a accepté», se réjouit William Morales.

Plusieurs bénévoles l’ont aidé à sortir les différents objets il y a quelques semaines. Des verres sacrés ont déjà été envoyés par envois postaux. Le coût pour envoyer la totalité des items par bateau, dans un conteneur, est estimé à plus de 4000 $. Lors de la Semaine sainte, William Morales a amassé 700 $ en dons. Il songe à solliciter la communauté dans les prochains jours pour être en mesure d’expédier le chargement dès que possible.

De son côté, le prêtre Pierre Rivard a vu l’occasion de redonner au suivant.

«On fermait l’église et on avait toutes sortes de choses qui ne servaient plus, raconte Pierre Rivard. On ne savait pas où les entreposer. M. Morales m’a dit que sa paroisse natale avait besoin des objets. On avait vendu plusieurs bancs, mais il en restait une quarantaine de bancs qu’on lui a donnés. La valeur à neuf de tous les biens était assez importante, mais le prix actuel de tout ça tournait autour de 6 500 $. Ça nous fait plaisir de partager pour les aider.»

«Les gens en Colombie sont très contents, signale William Morales. Ils m’ont envoyé une vidéo pour me remercier. Je songe à faire une campagne de sociofinancement pour m’aider à ramasser des fonds pour envoyer les autres objets. Je trouve que c’est un beau geste.»

Si l’idée avait surgi plus tôt à son esprit, William Morales assure qu’il aurait profité du démantèlement de quelques autres églises dans la région pour aider les communautés colombiennes.

«J’aurais aimé avoir eu l’idée avant ça, avance-t-il. Mais dans les circonstances, j’ai été au bon endroit au bon moment. Fusagasuga est une ville pauvre. Le quartier où l’église se trouve est le plus pauvre de la ville. Si on peut donner un coup de main, on va aider.»

«Tout ça va partir dès que je vais avoir l’argent, poursuit-il. Je pense aux moyens pour amasser de l’argent. Si 100 personnes me donnent 40 $, voilà, c’est réglé. Je prends n’importe quelle idée pour concrétiser le projet.»

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