LOISIRS. Après un hiver interminable, le beau temps est enfin arrivé. Les marmottes se pointent le nez en dehors de leur terrier, tandis que les dindons sauvages se pavanent dans les champs au grand malheur des agriculteurs. À Saint-Lucien, le tournoi de chasse printanière tombe à point.
Pour une troisième année consécutive, une cinquantaine de chasseurs de partout à travers la province, mais particulièrement de la région, ont rendez-vous à Saint-Lucien le 27 avril.
Pour remporter les grands honneurs du tournoi, il faudra mettre la main, le jour même, sur la marmotte la plus lourde, la plus légère ou la plus noire. Pour le dindon sauvage, il faudra trouver la plus longue barbe, le plus lourd ou les ergots les plus longs.
«On ne veut pas miser sur la quantité. On accepte trois marmottes et trois dindons sauvages par inscription. Lors des deux premières éditions, près d’une trentaine de marmottes et seulement trois dindons sauvages ont été récoltés par tournoi. La chasse aux dindons sauvages apporte un défi aux chasseurs», indique Francine Denis, l’une des responsables de l’événement.
À noter que le participant, qui doit être âgé d’au moins 12 ans, doit avoir les permis requis ainsi qu’un arc ou une arme à feu en règle. Le chasseur doit aussi avoir sa propre terre ou encore en louer une.
«On n’est pas encore capable de fournir un endroit. Toutefois, les chasseurs ont souvent leur propre terre ou ont accès à celles prêter par une connaissance. On travaille fort pour que des personnes acceptent de prêter leur terre lors des prochaines éditions. Quelqu’un qui chasse à Victoriaville, par exemple, pourrait participer en nous montrant sa prise avant la fin de journée», soutient Karyn Gallant, qui organise également le tournoi.
Chaque animal devra être soumis à la pesée avant 16h30 au centre communautaire Desjardins de Saint-Lucien. Elle se déroulera sous le regard aiguisé de la mairesse de Saint-Lucien, Diane Bourgeois, qui agit comme juge pour une deuxième année.
«Elle doit manipuler les prises, les mesurer, les peser et les évaluer. La première année, on voulait lui lancer un défi, mais ce qu’on ne savait pas, c’est que son père avait une boucherie et élevait des dindons. C’est aussi ça le tournoi, apprendre à découvrir les personnes de la municipalité sous une autre facette», avance Mme Gallant.
Les gagnants du tournoi de chasse seront dévoilés en soirée, lors du souper méchoui.
Coup de pouce
Si le tournoi de chasse peut susciter des critiques, les responsables de l’événement estiment qu’il donnera un coup de pouce aux agriculteurs. En croissance au Québec au cours des dernières années, les dindons sauvages endommagent les productions, tant en les écrasant qu’en mangeant les semis. On observe également des accidents de la route impliquant ces bêtes.
«Il faut savoir qu’il n’y a pas de gaspillage lors du tournoi. On fait affaire avec une tannerie qui récupère toutes les fourrures. Il y a aussi des gens qui préfèrent les conserver parce qu’ils les mangent», fait savoir Karyn Gallant.
Populaire
La chasse aux dindons sauvages est autorisée seulement depuis quelques années, mais elle n’a cessé de croître au Québec. Le nombre de permis de chasse est passé d’environ 2 200 en 2008 à 18 000 l’an dernier.
En plus de devoir se procurer un permis et d’enregistrer les bêtes récoltées, les chasseurs doivent obligatoirement suivre une formation pour chasser le dindon sauvage. Ce type de chasse n’est autorisé qu’au printemps et n’est permis qu’à partir d’une demi-heure avant le lever du soleil jusqu’à midi.
Seul le dindon porteur d’une barbe peut être attrapé. La limite de prise est également de deux par année. L’an dernier, 7 600 dindons sauvages ont été chassés dans la province.
