Mission : rapporter des histoires humaines de l’étranger

Mission : rapporter des histoires humaines de l’étranger
Ariane Labrèche et Alexis Boulianne. (Photo : gracieuseté)

JOURNALISME. Ariane Labrèche et Alexis Boulianne, un couple de jeunes journalistes, ont mis sur pause leur vie au Québec le temps de vivre une aventure d’un an à l’étranger. Leur objectif : rapporter des nouvelles internationales et des histoires humaines. Un aller simple dans les poches et plusieurs pays en tête, ils sont partis en début avril vers leur première destination, Hong Kong.

Des équipements de production vidéos, leur ordinateur et très peu de vêtements, c’est ce qu’ils trainent dans leurs sacs de voyage qui traverseront avec eux l’Asie jusqu’en Europe, en passant par des pays oubliés comme la Mongolie, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan.

Ils aspirent à écrire des articles de blogue et produire des vidéos-reportages qui traitent d’enjeux locaux et des réalités culturelles de l’endroit où ils se trouveront dans le monde.

«Je trouve cela important, en tant que Québécois, d’aller dans des endroits inexplorés. Tant qu’à faire ce voyage, on s’est dit : “informons les gens de choses qu’ils n’ont jamais entendu parler”», a témoigné la Drummondvilloise Ariane Labrèche.

«C’est un projet de fou que l’on a imaginé il y a près de deux ans. À forcer de faire des étapes à la préparation de celui-ci, c’est devenu concret et inévitable», a lancé fièrement Alexis Boulianne lors d’une entrevue par vidéoconférence avec L’Express. Les deux journalistes ont laissé l’appartement qu’ils partageaient à Montréal, entreposé leurs meubles puis quitté leur emploi respectif.

Elle travaillait chez NumeriQ, une société de Québecor, lui au Journal Métro, un quotidien montréalais. Ensemble, ils ont récemment créé Kilomètres média.

À peine arrivés dans le tumulte chinois, ils ont déjà commencé à partager du contenu sur leur site web et leurs plateformes de réseaux sociaux.

Ils ont voulu donner un sens à leur périple en le documentant à la façon d’un journaliste correspondant. «Notre but, ce n’est pas juste de faire du tourisme, parce que le tourisme sans compréhension, ouverture et curiosité envers la culture étrangère, ça devient juste de la consommation», a rapporté M. Boulianne.

Kilomètres média

«Le postulat est que l’actualité internationale, ce n’est pas intéressant. Si on regarde les statistiques des médias, ce n’est pas une section populaire», a fait savoir M. Boulianne qui était journaliste-pupitreur.

Leur but avec Kilomètres est donc de parler de nouvelles internationales dans un format adapté à l’ère moderne : court, accrocheur et facile à comprendre.

C’est également pour eux une expérience professionnelle enrichissante, même s’ils sont conscients du gage qu’ils prennent en mettant ainsi leur vie sur pause.

«Nous avons dû faire des sacrifices pour ce voyage, mais la récompense c’est la liberté d’expérimenter. On s’est donné l’espace et l’opportunité de le faire nous même. C’est certain qu’on va faire des erreurs, qu’on va se tromper, mais on va surtout apprendre», a exprimé Ariane Labrèche.

Questionnée à savoir ce qui les motivait à sortir ainsi de leur zone de confort, Mme Labrèche a répondu : «C’est le dégoût de la routine. J’avais la bougeotte et le besoin de vivre quelque chose de nouveau.»

«On a saisi le bon timing. C’était le bon moment de partir, nous n’avons pas encore de maison ou d’enfant. Il y a un côté très excitant à savoir que l’on ne part pas dans l’optique de revenir. On n’a pas de date de retour. C’est à la fois très libérateur et très épeurant. C’est un grand défi personnel et professionnel», a ajouté son amoureux avec qui elle partage sa vie depuis près de trois ans.

Ce n’est pas sans crainte face à leur avenir qu’ils ont entrepris un tel périple. «On est terrifié sur plusieurs questions, mais quand ça fait peur, c’est un signe qu’il faut foncer», a conclu Ariane Labrèche.

Les deux journalistes ne savent pas encore tout de leur itinéraire. Ils s’envoleront ensuite pour le Japon et continueront leur route jusqu’en Grèce. À quand leur retour au Québec? Seule leur intuition les guidera dans cette aventure.

Afin d’apprécier la grandeur de Hong Kong, le couple s’est rendu au parc Victoria Peak. (Gracieuseté)
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