Des résidents du 295 Cockburn vivent l’enfer des punaises de lit

Photo de Jean-Pierre Boisvert
Par Jean-Pierre Boisvert
Des résidents du 295 Cockburn vivent l’enfer des punaises de lit
(Photo : Ghyslain Bergeron)

INFESTATION. Depuis quelques mois, plusieurs résidents de l’immeuble de l’Office d’habitation Drummond, situé au 295 de la rue Cockburn, sont aux prises avec les punaises de lit.

Un avis, émis le 10 janvier, et un autre, en date du 8 avril, informent que la firme Maheu Extermination a été mandatée pour procéder à l’éradication des punaises tant dans les logements affectés que dans les espaces communs.

Liliane Houle a vécu deux mois avec les punaises. «J’ai détesté ça. Il a fallu que je mette tout mon linge dans des sacs de plastique et que je le lave toutes les semaines, que je sorte tous mes meubles et que je m’en achète des neufs quand il a été confirmé qu’il n’y en avait plus. Les exterminateurs de Maheu sont venus aux trois semaines, ce n’est pas suffisant. Les punaises ont le temps de se reproduire. J’ai acheté pour 80 $ de produits désinfectants (répulsifs) pour être certaine. Vivre ça, c’est l’enfer. Tu ne dors plus. Heureusement, je n’ai pas eu de réaction sur mon corps. Maintenant, je nettoie et je nettoie. Je pense que là, je fais une obsession avec ça. J’ai tellement peur d’en avoir d’autres. Je pense rien qu’à ça», a raconté Mme Houle.

Gisèle Gagnon, une résidente du 5e étage, est inquiète même si on lui a dit qu’il n’y en a pas dans son logement. «Avec tous les voisins que je vois se battre contre ça, c’est stressant. C’est épuisant. J’aimerais ça qu’ils règlent ce problème rapidement. J’ai vu des gens avec des piqûres et des rougeurs. Je ne veux pas me rendre là. C’est pour ça que ça me fatigue beaucoup. Je sais qu’il y a des infirmières du CLSC qui viennent tous les jours pour voir les gens qui ont été piqués», a indiqué Mme Gagnon.

Andrée (elle n’a pas voulu donner son nom de famille) n’en a pas vu chez elle, mais on lui a demandé de tout sortir de son logement. «Ils sont venus et m’ont dit : il faut tout sortir. Je fais de la fibromyalgie, mais j’ai heureusement eu de l’aide», a-t-elle dit.

Lutte agressive

Le directeur général de l’Office d’habitation Drummond, David Bélanger, n’a pas tardé à retourner notre appel afin de bien expliquer la situation.

«On prend tous les moyens, et des moyens agressifs, pour éradiquer les punaises de lit. Il y a 10 logements qui ont été infectés depuis le mois de septembre. Cinq de ceux-là sont rétablis, trois ont sont à leur dernier traitement et deux en sont au début. Nous avons fait jusqu’ici 51 interventions. Chaque intervention nécessite une durée de trois mois environ. Quand les exterminateurs constatent qu’un logement est infesté, ils interviennent sur 360 degrés, c’est-à-dire qu’ils vident le logement de côté, celui de gauche et celui de droite et celui d’en face. Par mesure de prévention. C’est aussi par mesure préventive qu’on a nettoyé la buanderie, les corridors, les ascenseurs et les espaces communs», a précisé M. Bélanger.

Il ajoute : «Il faut savoir que les punaises de lit ne sont pas une infestation à déclaration obligatoire. Nous, nous tenons à être transparents. Des avis sont affichés partout et une lettre a été envoyée à nos 105 locataires pour leur faire un rappel des bonnes pratiques».

Selon lui, le cycle de vie d’une punaise est de 21 jours. «C’est pour ça qu’après un premier traitement, qui sert à tuer les punaises vivantes, il faut que les exterminateurs reviennent trois semaines plus tard pour s’attaquer aux œufs qui ont éclos. On ne peut pas agir plus rapidement. Il faut revenir trois semaines plus tard, pas avant. Il y a même un logement où il y a eu six traitements. Autre information qu’il faut démystifier, c’est l’utilisation de produits répulsifs. Ce n’est pas une bonne idée. Ces insecticides en bouteille ne tuent pas les punaises, ils les chassent. Ils les chassent où? Dans le logement voisin. On n’est pas plus avancé. Aussitôt que nous recevons un appel qu’un résident est aux prises avec des punaises, ou même qu’il a simplement un doute, les exterminateurs sont sur place 48 heures plus tard. Là non plus, on ne peut pas aller plus vite. Car il faut préparer le logement : éloigner les meubles du mur et mettre tout le linge dans des sacs pour qu’il soit lavé à l’eau chaude et sécher à haute température», a-t-il tenu à mentionner.

David Bélanger croit que, s’il n’y a pas de nouveaux cas, l’éradication sera totale dans deux mois. «Mais ce qui m’inquiète, c’est qu’on arrive à la période des déménagements et il y a un danger que des gens en ramènent. Il faut éviter d’acheter des articles d’occasion comme des matelas notamment. Si un nouveau locataire a un doute, il doit nous en aviser immédiatement. On ne laissera pas personne sur le trottoir évidemment, mais des mesures seront prises pour éviter la propagation».

Le ministère de la Santé a été avisé et des inspecteurs sont venus sur place. Une rencontre d’information, avec leur collaboration, se tiendra bientôt pour que la propagation de la bonne information se répande plus vite… que les punaises!

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