Réorientation du projet Optilab : le syndicat en demande plus

Réorientation du projet Optilab : le syndicat en demande plus
(Photo : Archives)

CENTRE-DU-QUÉBEC. «Si la réorientation annoncée mercredi par son cabinet implique que les technologistes médicales et nos réalités régionales seront désormais réellement considérées et respectées dans la dynamique des changements instaurés par Optilab, madame McCann et son ministère s’engagent dans la bonne direction.»

Ainsi a réagi Sylvie Godin, représentante nationale APTS pour le CIUSSSCMQ, à l’annonce, faite par la ministre McCann de la réorientation du projet Optilab, qui vise la réorganisation des laboratoires de biologie médicale à l’échelle de tous les centres intégrés du réseau de la santé et des services sociaux de la province. Pour Sylvie Godin, «il n’y a rien de vraiment nouveau dans cet «Optilab 2.0 .»

«On nous parle d’une réduction du nombre des analyses qui seront transférées dans les laboratoires centraux, une bonne nouvelle certes, mais sans donner aucun ordre de grandeur. On aurait aimé avoir des chiffres, car ce sont eux qui conditionnent la rétention de la main-d’œuvre. On nous parle également d’une réforme Optilab «davantage adaptée aux particularités des régions», mais là aussi il y a peu de détails à se mettre sous la dent, difficile de se faire une idée».

L’APTS voit par ailleurs d’un bon œil, du moins a priori, que les transferts d’analyses ne pourront dorénavant se faire sans d’abord avoir satisfait tout un ensemble de conditions préalables, l’atteinte de celles-ci étant «cruciale», précise le communiqué de la ministre. «Il y aurait lieu d’être enthousiaste, indique Sylvie Godin. Mais chat échaudé craint l’eau froide. Est-ce que les choses vont vraiment changer désormais? Si oui, on aura droit à une véritable réorientation à ce chapitre.»

«On le souhaite ardemment, poursuit-elle, car il faut saluer ces conditions, spécialement la mise en place d’un plan de main-d’œuvre approuvé par le MSSS et d’un plan de gestion du changement et de communication pour le personnel concerné. Ce sont des éléments sur lesquels l’APTS a insisté dans une récente rencontre avec les hautes instances du ministère, précise la représentante nationale, et on constate que la ministre leur a donné écho dans son annonce. D’où l’importance d’avoir des canaux de communication entre toutes les parties pour une réforme aussi déterminante.»

Soulignons qu’une des principales pierres d’achoppement de la réforme Optilab en Mauricie-Centre-du-Québec concerne la main-d’œuvre : recrutement, gestion des listes de rappel, accueil des stagiaires, difficultés de remplacement, etc.

«À la différence de la majorité des régions, souligne toutefois Sylvie Godin, nous avons obtenu de l’employeur la mise en place d’un canal de communication qui nous permet de faire valoir nos préoccupations. Nous pouvons ainsi mieux composer avec le changement, même si les choses sont loin d’être parfaites avec cette réforme jusqu’à maintenant».

À travers le Québec, rappelons-le, et à défaut de mécanismes de planification et de communication adéquats du changement, Optilab a débouché sur des problèmes de toutes sortes que l’APTS ne cesse de dénoncer : pénurie de main-d’œuvre dans les laboratoires, temps supplémentaire offert en continu et de façon obligatoire, allongement des journées de travail, stress et épuisement du personnel, départs anticipés à la retraite, difficulté de formation des stagiaires et perte d’attrait dans les programmes collégiaux pour renouveler les effectifs de la profession.

«Sur papier, la réforme des laboratoires propose des objectifs louables. On nous parle de qualité, de contrôle des coûts, de traçabilité, d’efficience, etc., au bénéfice des patient·e·s et de la population. Nous approuvons. On aurait tort cependant de faire fi du facteur humain. Il y aura vraiment » réorientation » si Optilab tient enfin compte de nos technologistes médicales dans toutes les régions, qu’on les respecte, qu’on les informe, qu’on les écoute et qu’on les soutient. Traitons-les en partenaires du changement, et non comme une quantité négligeable», de revendiquer la représentante nationale.

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