Une pénurie de main-d’œuvre… ah bon! (Tribune libre)

Une pénurie de main-d’œuvre… ah bon! (Tribune libre)
(Photo : Illustration, L'Express)

Il y aurait, semble-t-il, une pénurie de main d’œuvre dans presque toutes les régions du Québec. Ah bon!

En effet, il ne passe pas une semaine sans qu’un média publie des articles et des statistiques sur le sujet.

Voyons un peu cette supposée pénurie à partir de mes expériences de chercheur d’emplois.

Depuis le mois d’avril 2018, j’ai postulé dans 39 entreprises de ma ville. Une réponse m’est parvenue de vive voix. Il y a encore des gens qui savent vivre. Négative, mais ce n’était pas l’ineffable réponse formatée que j’ai reçue d’une autre entreprise.

Pour les 37 autres, pas un retour de courriel, rien, nada!

J’ai ajusté le tir en pensant que ma tactique devait être déficiente. Je me suis présenté chez une entreprise qui cherchait des employés depuis un bon moment déjà. On m’a accueilli gentiment et après dix minutes d’attente, j’ai pu rencontrer deux responsables des ressources humaines.

Eh bien, l’entrevue a été de courte durée. On m’a très bien fait sentir que je les dérangeais. Aucune question sur mes études et sur mes expériences de travail. J’ai pourtant, ou à cause de, c’est selon, une maîtrise en Sciences et d’excellentes évaluations de mes précédents employeurs.

L’âgisme serait-il en cause?

Allez, hop, au suivant! Dégagez, y’a rien à voir. On a poussé pépé et mémé dans les hortensias.

Pourtant, nous sommes plus libres, assidus et expérimentés.

Nous sommes en santé, nous savons écrire et avons une expérience de la vie, mais ce ne sont pas des éléments considérés  par nos ressources « humaines ».

Mais de quoi avez-vous peur? Si nous postulons, c’est que l’on accepte vos conditions, non!

Une des solutions à la pénurie est sous votre nez, mais vous ne la voyez pas.

Baissez les yeux, nous sommes juste là, là, dans les hortensias.

Pierre Rocque, Drummondville

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