Lorsque suffisamment de choses sont anormales, elles deviennent la norme (tribune libre)

Lorsque suffisamment de choses sont anormales, elles deviennent la norme (tribune libre)
(Photo : Gabriel Coderre)

Monsieur Alexandre Cusson, maire de Drummondville

Malgré tout le respect que je vous dois, notez que je suis en total désaccord avec votre évaluation à l’effet que la Ville n’a pas été négligente dans l’entretien de ses routes et que ces dernières sont comparables à celles des autres municipalités.

Quel autre mot que «négligence» devrait-on utiliser alors que dès l’été 2018, tout un chacun pouvait visuellement évaluer que l’état désastreux des rues, au pavé craquelé et colmaté, ne survivrait pas à l’hiver et soulèverait assurément de la grogne au printemps? Est-il nécessaire d’être météorologue pour prédire que ce n’est pas terminé et que des épisodes de gel et de dégel, il y en aura en 2020, en 2021, en 2022…?

Quand réaliserons-nous que de colmater (patcher) des nids-de-poule, ça ne colle pas et que de colmater du colmatage, ça décolle doublement?

Bien que la météo instable soit responsable d’une partie des dommages, la faute principale incombe au peu de budget alloué par la Ville qui colmate un peu partout, mais qui n’asphalte annuellement qu’un très faible pourcentage des 630 kilomètres de routes que compte Drummondville.

Il y a à peine quelques décennies, les maires et les conseillers étaient élus en promettant de l’asphalte et la construction de ponts. Aujourd’hui, ils sont élus en promettant des loisirs.

Pour preuve, le budget «voirie» de la Ville de Drummondville représente moins de 25 % du budget «loisir, vie communautaire et espace vert».

Créer de nouvelles dépenses pour de nouveaux projets tout en négligeant nos infrastructures et notre réseau routier est totalement incompréhensif. Que penserait-on d’un bon père de famille dont la cour asphaltée est en tellement mauvais état qu’il en a résulté des dizaines de réclamations de dommages aux automobiles de ses visiteurs, mais pour qui la priorité de l’année demeure de construire une cabane dans les arbres?

M. Cusson, votre gestion rigoureuse des dépenses permet à Drummondville de se maintenir parmi les villes les mieux gérées de la province. Ne serait-il pas temps d’appliquer le même régime avec nos routes municipales?

Gabriel Coderre, Saint-Germain-de-Grantham

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