Le syndicat de Louis Robert manifeste à Drummondville

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Par Frederic Marcoux
Le syndicat de Louis Robert manifeste à Drummondville
Une quinzaine de manifestants étaient au rendez-vous . (Photo : Frédéric Marcoux)

JOHNSON. Une quinzaine de membres du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) ont manifesté pour exiger le retour au travail de l’agronome Louis Robert, lundi soir, dans le cadre du Comité local d’action du député de la circonscription de Johnson et ministre André Lamontagne.

«Il faut protéger les lanceurs d’alertes. Il ne faut pas tirer sur eux comme le gouvernement l’a fait avec le congédiement de l’agronome Louis Robert pour avoir sonné l’alarme. Il faut privilégier l’intérêt public avant l’intérêt privé» a tranché le quatrième vice-président du SPGQ, David Bernans, lors d’une entrevue accordée à L’Express.

(Photo Frédéric Marcoux)

Il y a quelques semaines, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), André Lamontagne, avait déclaré avoir personnellement autorisé le congédiement de l’agronome Louis Robert, avant de revenir sur ses propos quelques jours plus tard. Louis Robert, un agronome au bureau de Saint-Hyacinthe, a été congédié après 32 ans de service. Il avait transmis de l’information à Radio Canada pour dénoncer l’ingérence de compagnies privées dans la recherche publique sur l’utilisation des pesticides.

Le SPGQ a donc décidé de prendre les choses en main, en se présentant à l’événement public de la Coalition avenir Québec (CAQ) au Centre communautaire Saint-Pierre à Drummondville. L’action surprise avait comme objectif de soutenir Louis Robert et de dénoncer l’ingérence de compagnies privées dans la recherche publique. Les manifestants brandissaient d’ailleurs des affiches ayant comme slogan «Je suis Louis Robert». Puisqu’André Lamontagne est présentement à Boston, les manifestants avaient prévu le coup en dévoilant d’autres affiches avec la mention «Où est Lamontagne?»

Peur de manifester

David Bernans. (Photo Frédéric Marcoux)

«Notre objectif n’était pas de déranger l’événement en faisant du bruit, a précisé David Bernans. À l’aide de l’autocollant “MAPAQ” présent sur nos bouches, on voulait montrer que nous sommes muselés par le ministre. Il n’y a pas d’employés du MAPAQ, car ils ont trop peur de manifester.»

Les manifestants ont assisté à la rencontre de la CAQ pendant quelques minutes. Celles-ci ont sans doute paru très longues aux yeux des bénévoles présents qui semblaient irrités, après avoir vu que les contestataires refusaient de quitter la rencontre rapidement.

«Il n’y a personne qui connaît le fond de l’histoire, sauf le ministre qui est absent. Oui, on va passer le message et dire qu’on a eu de la visite. Ça ne vous donne rien de faire ça», a lancé un bénévole de la CAQ.

«Les entreprises privées ne devraient pas primer sur l’intérêt public, a répondu David Bernans, en réitérant sa volonté d’aller au fond de l’histoire dans ce dossier. On n’est pas seulement membres d’un syndicat, on représente le public. Les membres ne peuvent pas parler, parce qu’ils ont peur de se faire congédier. Ils sont muselés et je suis désolé si vous êtes offensés par ça.»

David Bernans a indiqué à L’Express qu’il avait confiance de voir Louis Robert réintégrer son travail, en insistant sur l’appui de la population. Le SPGQ a informé les médias que la pétition disponible en ligne pour le retour au travail de l’agronome Louis Robert a été signée par plus de 52 000 personnes jusqu’à maintenant.

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