Joseph : «On apprend plus dans la défaite»

Joseph : «On apprend plus dans la défaite»
Yaroslav Alexeyev a inscrit le but décisif en troisième période et les Voltigeurs se sont avoués vaincus 3-2 devant le Drakkar, mercredi soir, au Centre Marcel-Dionne. (Photo : Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. Les Voltigeurs ont gâté leurs partisans cette saison, mais ils n’ont pas été en mesure de leur offrir une victoire face au Drakkar de Baie-Comeau, mercredi soir. À l’issue d’une rude bataille entre deux des meilleures équipes au pays, la formation drummondvilloise a rendu les armes 3-2 devant une salle comble de quelque 3200 spectateurs au Centre Marcel-Dionne.

Détenant une avance de 2-1, les Voltigeurs ont bousillé un avantage numérique de deux hommes avant de voir le Drakkar créer l’égalité en deuxième période. Le Russe Yaroslav Alexeyev a enfilé le but décisif avec environ huit minutes à écouler au dernier vingt, puis le gardien Alex D’Orio a fermé la porte devant la meilleure offensive de la LHJMQ qui attaquait à six patineurs en fin de rencontre.

«Durant les deux premières périodes, on a joué devant leurs défenseurs. On ne s’est pas servi de notre vitesse. En troisième, on a fait du meilleur travail. On a pourchassé leurs défenseurs en mettant la rondelle derrière eux. C’est là qu’on a généré des chances de marquer en offensive. Malheureusement, on n’a pas été capable d’aller chercher le gros but», a analysé Steve Hartley, qui a vu son équipe encaisser un deuxième revers en trois sorties à l’approche des séries éliminatoires.

Les Voltigeurs ont subi une rare défaite devant leurs partisans. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Plus ça va, plus les matchs deviennent serrés. Il faut trouver une façon de manufacturer de l’offensive, par exemple en mettant du trafic devant le filet adverse», a ajouté l’entraîneur-chef des Rouges.

Durant ce duel où l’animosité était bien palpable sur la patinoire, les Voltigeurs ont vu deux soldats de premier plan tomber au front. Victime d’une mise en échec à la tête de Mathieu Charlebois en début de deuxième période, Nicolas Beaudin n’est pas revenu au jeu par la suite. Visiblement ennuyé par un étirement à l’aine, Olivier Rodrigue a cédé sa place à Anthony Morrone après le troisième but du Drakkar.

«On a tous vu ce coup à la tête. On va attendre de voir ce que la Ligue va faire. Pour ce qui est de Beaudin, il est prématuré de faire un diagnostic approfondi. On va évaluer son état de santé demain. Même chose pour Rodrigue», s’est limité à dire Hartley.

Au passage, le pilote des Voltigeurs a salué la discipline de ses protégés, un aspect du jeu qui a souvent fait défaut cette saison. «On a été plus intelligents ce soir. Si on veut gagner, il faut accepter de manger des coups. Il va falloir que ça fasse mal. C’est ça, le hockey de séries.»

Des fleurs pour Drouin

Malgré un but en cinq occasions, le jeu de puissance des Voltigeurs a fait chou blanc pendant que deux joueurs du Drakkar croupissaient au cachot au deuxième vingt. «Une équipe qui ne marque pas à cinq contre trois ne mérite pas de gagner le match, a affirmé Hartley. Un but aurait pu faire la différence, mais on n’a pas été assez agressifs. On est restés en périphérie.»

Charles-Édouard Drouin. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Auteur d’un but et une passe, Charles-Édouard Drouin a continué de prendre du galon au sein de l’attaque drummondvilloise. La recrue de 17 ans a désormais pris la place de Cédric Desruisseaux au sein du deuxième trio de l’équipe.

«Ce sont les joueurs qui décident qui on va envoyer sur la patinoire. Drouin a été tenu à l’écart pendant plusieurs semaines, mais il n’a jamais dit un mot. Chaque jour, il s’est présenté dans le gymnase et sur la glace pour s’entraîner. Quand la porte s’est ouverte, il a saisi son opportunité. Et de la façon dont il joue, il va être dur à sortir de l’alignement. Il travaille, il joue avec fougue et il compétitionne. On connaissait déjà ses atouts offensifs et présentement, il gagne en confiance. Chacun de nos joueurs devrait prendre exemple sur lui», l’a louangé Steve Hartley.

Une flèche de Martin Bernard

En tenant en échec les gros canons Maxime Comtois, Joseph Veleno et compagnie, le Drakkar a signé un premier succès face aux Voltigeurs cette saison. Drummondville s’était imposé lors des trois premiers affrontements entre les deux équipes.

«C’était la seule équipe qu’on n’avait pas encore battue cette saison. C’est maintenant chose faite. On a joué un bon match de route, un match mature, a lancé l’entraîneur-chef Martin Bernard. On a bien géré nos émotions. J’ai senti que les gars étaient engagés et concentrés et ils ont accompli les détails importants. Défensivement, on ne leur a pas donné beaucoup d’espace. C’est une véritable victoire d’équipe.»

Questionné à savoir si le jeu robuste faisait partie du plan de match du Drakkar, Bernard a lancé une flèche aux Voltigeurs. «On ne peut pas trop les brasser, parce qu’ils tombent à terre facilement! Nous, on forme une équipe qui joue de manière physique.»

Mis au parfum de cette déclaration de son vis-à-vis, Steve Hartley a préféré jouer la carte de la discrétion. «Je ne veux pas embarquer là-dedans. C’est son opinion et je n’ai pas de contrôle là-dessus.»

Un dernier choc contre les Huskies

Pour les Voltigeurs, qui avaient gagné leurs six dernières parties devant leurs partisans, il s’agit d’une première défaite à domicile depuis le 25 janvier. Tous les yeux de la planète LHJMQ se tourneront maintenant vers le dernier choc entre les Rouges et les Huskies de Rouyn-Noranda, vendredi soir, au Centre Marcel-Dionne. L’équipe numéro un au Canada vient d’égaler le record de 25 victoires consécutives appartenant aux Éperviers de Sorel depuis la saison 1973-1974.

Les joueurs arboraient les initiales d’Alec Reid sur leur casque. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«On espérait avoir un alignement complet pour ce match, mais c’est une bonne chose de faire face à de l’adversité. D’autres gars vont avoir l’opportunité de jouer un rôle plus important. Ils doivent saisir cette chance», a fait valoir Steve Hartley.

Cette saison, Drummondville a subi quatre revers en cinq affrontements contre Rouyn-Noranda. «Les Huskies représentent une équipe bien structurée, a fait observer Hartley. Ils ont de la profondeur à toutes les positions. Ils préconisent un jeu simple pour gagner. De notre côté, on doit éviter de courir après eux. On doit laisser le jeu venir à nous. Si on reste dans notre identité, on est là avec eux.»

Un discours repris par le défenseur Pierre-Olivier Joseph, qui a dû prendre les bouchées doubles en l’absence de Nicolas Beaudin. «Le but quand on traverse de l’adversité, c’est de rester unis et de continuer à regarder en avant. On n’apprend pas tout le temps dans la victoire. Souvent, on apprend plus dans la défaite. Lors du dernier match à Rouyn, l’indiscipline nous avait coûté le match. Si on reste disciplinés et qu’on joue dans notre identité, on va se donner de meilleures chances de les battre.»

Bloc-notes…

Avant la rencontre, les Voltigeurs ont rendu hommage à Alec Reid. Un moment de silence a été observé tandis que les joueurs arboraient les initiales de leur ancien coéquipier sur leur casque… En première période, Ethan Crossman a ouvert le pointage avec un tir sur réception vif et précis… Après avoir vu Charles-Édouard Drouin créer l’égalité en avantage numérique, Félix Lauzon a donné les devants 2-1 aux siens lorsque oublié seul devant Alex d’Orio… Au deuxième vingt, Samuel L’Italien a surpris Olivier Rodrigue durant une séquence à quatre contre quatre pour provoquer l’égalité 2-2… Les Voltigeurs ont eu le dessus 31-25 au chapitre des tirs… Alors que Maxime Comtois et Rémy Anglehart ont effectué un retour au jeu, les Voltigeurs étaient privés des services de Michal Ivan et Gregor MacLeod… Trevor Timmins, des Canadiens de Montréal, a assisté à la rencontre…

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