Le CIUSSS peine à trouver des familles d’accueil

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Par Frederic Marcoux
Le CIUSSS peine à trouver des familles d’accueil
Chantal Letendre et Julie Dubé. (Photo : Photo Ghyslain Bergeron)

SANTÉ. Le manque de familles d’accueil pour s’occuper de personnes ayant des problèmes de santé mentale se fait sentir dans la région. Au total, neuf places restent à combler.

«Ce qu’on recherche sur le territoire, c’est une ressource de type familiale de neuf places, idéalement, mais on est ouvert à regarder tous les projets. L’avantage d’accueillir autant de personnes est qu’on peut recevoir plus d’aide et être entouré», indique la chef de service du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-du-Québec, Fanny Laberge-Boutin.

Cette dernière admet qu’il est difficile de trouver des familles prêtes à se lancer dans ce genre d’aventure. Toutefois, le CIUSSS offre différentes formations, ainsi qu’un encadrement serré pour les familles d’accueil.

«Oui, c’est de plus en plus difficile de trouver des familles d’accueil, mais c’est un travail valorisant pour les gens qui s’y investissent», insiste-t-elle.

Fanny Laberge-Boutin invite les gens intéressés à communiquer avec elle au 819-293-2071, poste 52372. Les familles d’accueil travailleront en étroite collaboration avec le CIUSSS.

«Le plus beau travail au monde»

Après avoir vu plusieurs membres de leur famille gagner leur vie en étant famille d’accueil, Chantal Letendre et Julie Dubé ont décidé de faire de même, il y a plus de dix ans.  Les deux sœurs résidentes de Victoriaville, qui sont également copropriétaires de RI St-Charles depuis six ans, une résidence de type intermédiaire pour une clientèle en santé mentale, à Drummondville, n’ont jamais regretté leur décision. À leurs yeux, la liberté qu’offre ce travail à la maison concorde davantage avec leur mode de vie

«Dans notre famille, il y a une quinzaine de personnes qui font ça. Être famille d’accueil, c’est vraiment une histoire de famille chez nous, explique Julie Dubé. On a grandi là-dedans, mais on a voulu essayer autre chose en vieillissant. J’étais dans le domaine de l’esthétique et Chantal en décoration. Le travail se concilie bien avec la famille. Ç’a nous permet de travailler de la maison. C’est un gros avantage qui a justifié notre choix.»

Selon Julie Dubé, les familles d’accueil n’ont pas à s’inquiéter pour marier le travail à leur vie personnelle. Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) offre un bon encadrement. Le personnel de l’organisation peut se déplacer au besoin.

«Mes résidents ont trouvé ça intéressant d’avoir des enfants dans la maison. Ç’a arrivait souvent qu’une grand-maman lisait un livre à mes enfants, pendant que je préparais le repas, se remémore Julie Dubé. Nos enfants ont développé une belle ouverture d’esprit. Si on est dans un centre d’achat et qu’il y a une personne différente, ils ne porteront aucun jugement. Ç’a fait des jeunes ouverts à la différence et à la maladie mentale.»

Le sentiment de faire la différence

Les deux complices apprécient les défis de la profession. Les liens tissés avec les résidents traversent les années et le sentiment de faire la différence sont des aspects marquants. Plusieurs résidents aspirent d’ailleurs à retrouver une certaine autonomie un jour.

«L’évolution et les réussites, c’est gratifiant de voir ça, insiste Chantal Letendre. Il y a des usagers qui partent en bas de l’échelle et quand on les revoit plusieurs années plus tard, on se dit “ayoye” quelle évolution!»

Chose certaine, les deux sœurs n’échangeraient pas leur mode de vie.

«C’est le plus beau travail au monde, s’exclame Julie Dubé sans aucune hésitation. C’est plus gratifiant de donner que de recevoir. C’est un travail particulier qui a plein davantages. C’est une grande responsabilité, mais ça peut sembler pire de l’extérieur que ce que c’est en réalité.»

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