La prison pour avoir payé sa drogue avec les REER de sa mère

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Par Frederic Marcoux
La prison pour avoir payé sa drogue avec les REER de sa mère
(Photo : (Photo d'archives, L’Express))

JUSTICE. Pour avoir payé sa drogue à l’aide des régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER) de sa mère, le Drummondvillois d’adoption, Carl Tremblay, passera 18 mois de sa vie en prison.

Le fraudeur âgé de 42 ans, natif de Chicoutimi, s’est servi de l’ordinateur de sa mère pour lui subtiliser plus de 57 000 $, en 2015. C’est seulement lorsque la victime a reçu un relevé de ses REER qu’elle a réalisé ce qui s’était produit. Celle-ci a perdu 67 000 $, en incluant les pertes financières en impôts, puisque la fraude a affecté sa charge fiscale annuelle.

«Monsieur Tremblay avait une dépendance aux stupéfiants, a mentionné Me François Lafrenière au sujet de son client. Depuis qu’il a déménagé dans la région, il ne consomme plus. Il s’est trouvé un emploi de contremaître. Il a ses cartes en charpenterie-menuiserie et il est responsable d’une équipe à son travail».

Celui qui avait des antécédents judiciaires en matière de fraude a également plaidé coupable de possession de stupéfiant.

Remboursement

Au moment d’expliquer la suggestion commune, vendredi, le procureur de la Couronne, Me Kevin Maillhiot, a insisté sur l’importance de dédommager la victime. Le fraudeur devra rembourser 67 000 $ dans un délai de trois ans. S’ajoute à cela, une amende de 52 000 $, un montant payable en quatre ans. Cependant, chaque dollar remis à la victime sera déduit de cette contravention. Carl Tremblay avait déjà redonné 5000 $ à sa mère, avant de se présenter au Palais de justice de Drummondville.

«Avez-vous un plan de match monsieur?», a immédiatement voulu savoir la juge Marie-Josée Ménard de la Cour du Québec.

«Lorsque j’ai quitté mon emploi (pour aller en prison), le directeur de l’entreprise m’a dit de le recontacter. Le poste que j’occupais de soir a été supprimé, mais il va revenir ensuite. Je fais un salaire de 63 000 $ par année. Oui, c’est possible pour moi de rembourser», a répondu Carl Tremblay.

Le fautif avait plaidé coupable en avril 2018, près d’un an avant de recevoir sa sentence, ce qui a suscité beaucoup de questionnements de la part de la juge Marie-Josée Ménard.

«Comment ça se fait qu’il se soit écoulé autant de mois avant la sentence? Ce n’est pas mon genre! Comment avez-vous fait pour me convaincre Me Lafrenière?» a questionné la magistrate.

L’avocat a ensuite fait valoir que les deux partis ont eu besoin de temps pour en venir à une proposition commune et que le fraudeur devait régler certains aspects familiaux avant d’être emprisonné. Puisque le fautif est en détention préventive depuis près de 30 jours, il passera les 17 prochains mois en prison. Le quadragénaire sera également sous probation pour une période de deux ans. Avant d’envoyer Carl Tremblay derrière les barreaux, la juge Marie-Josée Ménard lui a prodigué un conseil.

«Tenez-vous loin des affaires des autres. Occupez-vous de votre budget et vous allez en avoir amplement sur les épaules. Bonne chance monsieur», a déclaré la magistrate.

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