Un amour qui traverse le temps… et la maladie

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Par Marilyne Demers
Un amour qui traverse le temps… et la maladie
Plus de 50 ans plus tard, les amoureux sont toujours aussi complices. (Photo : Ghyslain Bergeron)

L’histoire d’amour entre Ginette Boyce et René Demanche perdure depuis plus d’un demi-siècle. Aujourd’hui en fin de vie, l’épouse partage ses derniers moments avec l’homme de sa vie, qu’elle a connu alors qu’elle n’était qu’une enfant.

Malgré la maladie qui l’afflige, Ginette Boyce est radieuse. Accompagnée de sa famille, elle reçoit des soins à la Maison René-Verrier.

Depuis quatre ans, l’établissement du boulevard Allard a accueilli quelque 550 patients en phase préterminale et terminale de cancer ou ayant une autre maladie dégénérative terminale.

Comme eux, Mme Boyce a choisi d’y passer ses derniers jours, en toute dignité. Elle bénéficie des services de la Maison René-Verrier depuis un peu plus d’une semaine.

«Ils offrent de bons soins ici. Si on demande quelque chose, ils nous l’apportent. Ils sont attentionnés», indique la femme de 70 ans.

Diagnostic
En 2015, Ginette Boyce a reçu un diagnostic de cancer du sein. Deux ans plus tard, les docteurs lui ont découvert des métastases au cerveau.

Si l’ancienne infirmière auxiliaire a pris soin des autres toute sa vie, elle a dû accepter de recevoir de l’aide à son tour. «Quand je suis tombée malade, mon mari a pris soin de moi à 100%. Il m’a suivi partout. Quand j’avais de la chimio, je n’étais pas jolie à voir. Il m’a supporté et on a passé à travers», raconte-t-elle.

Toutefois, encore aujourd’hui, elle ne peut s’empêcher de penser aux autres avant elle. «Dans le fond, moi, je suis sereine. Je sais que mon mari va être capable de se débrouiller et que mes filles vont être correctes», confie Mme Boyce.

Avec les traitements de chimiothérapie, les rendez-vous médicaux et les opérations, le couple a dû apprendre à vivre avec cette nouvelle réalité.

«Mon mari a réappris à cuisiner, à faire le lavage et à s’occuper des finances, énumère-t-elle. J’étais un peu germaine. C’est moi qui s’en occupait», rigole la femme au bon sens de l’humour.

Amour d’une vie
Ginette Boyce et René Demanche se sont mariés le 2 mai 1970, à l’église de L’Avenir. Pourtant, leurs souvenirs remontent bien avant cette date.

Enfants, ils côtoyaient la même école de rang, à L’Avenir. La mère de Mme Boyce a même enseigné à l’homme aujourd’hui âgé de 75 ans. «Elle amenait sa fille à l’école. Je lui ai quasiment donné son biberon de lait», lance M. Demanche, en riant.

C’est toutefois lors d’une soirée dansante, quelques années plus tard, que leurs cœurs se sont mis à battre à l’unisson. «C’était la mienne», sourit le mari, ses yeux bleus étincelants.

Ginette Boyce et René Demanche sont mariés depuis près de 50 ans. Photo: (Gracieuseté)

Âgée de 15 ans à l’époque, Ginette Boyce est tombée sous son charme. Depuis, ils ne se sont jamais quittés. Le couple a eu deux filles. L’une d’elles a eu quatre enfants.

Les moments en famille, les voyages ainsi que les courses automobiles auxquelles prenait part l’ancien opérateur de machineries lourdes font aujourd’hui partie de leurs précieux souvenirs.

Avec le temps, leur complicité s’est intensifiée. «On a été heureux. On a eu une très belle vie», souffle M. Demanche, en regardant sa femme, une larme à l’œil.

Le secret de leur longévité amoureuse? «Il faut de la patience, accepter l’autre tel qu’il est, apprendre à dédramatiser, et surtout, faire des farces», énumère la femme.

S’il avoue n’avoir jamais acheté de fleurs à son épouse pour la Saint-Valentin, en revanche, René Demanche témoigne tous les jours de son amour à celle qui fait battre son cœur depuis plus de 50 ans.

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