Une dignité à deux vitesses (TRIBUNE LIBRE)

Une dignité à deux vitesses (TRIBUNE LIBRE)
Lettre ouverte (Photo : Photo Deposit)

Alexandre Bissonnette, le tueur de la Grande Mosquée de Québec, a été condamné à la prison à vie avec possibilité de demander une libération conditionnelle après 40 ans, à ses 67 ans.

Les leaders de la communauté musulmane auraient aimé une sentence à la hauteur du crime perpétré et que Bissonnette obtienne 150 ans. On a même déclaré qu’un citoyen musulman canadien vaut moins cher qu’un autre citoyen. Il est curieux de constater qu’il y a 10 ans Mohammad Shafia tuait l’une de ses femmes et ses trois filles pour un prétendu crime d’honneur, qu’il obtenait une peine de prison à vie avec possibilité de demander une libération conditionnelle après 25 ans et qu’aucun leader musulman du Québec ne déclarait trouver la sentence trop clémente.

Dans la plupart des pays musulmans du monde où ont vécu nos amis du Québec, le système de justice découle de la Charia… et l’on voit dans plusieurs de ces pays des femmes lapidées à mort pour des broutilles, des gens être condamnés à mille coups de fouet pour avoir émis une opinion différente de celle des dirigeants politiques et d’autres se faire trancher la tête à la télévision à titre de mécréants et nos amis musulmans n’en parlent jamais.

Il y a quelques années les musulmans de l’Ontario ont demandé et failli l’obtenir, à être jugés selon la Charia, ce qui représente bien sûr un refus de notre système juridique.

Chez nous, le mot justice n’est pas synonyme du mot vengeance, c’est pourquoi nous avons aboli la peine de mort.

Et notre justice vise essentiellement trois buts majeurs:

  1. Retirer de la vie publique un individu dangereux jusqu’à ce qu’il soit jugé réintégrable.
  2. Lui donner une chance réelle de devenir réintégrable par une offre de multiples programmes conçus à cet effet.
  3. Permettre une meilleure gestion de nos prisons; si plusieurs prisonniers n’avaient aucun espoir de s’en sortir, ces prisons passeraient vite à la loi de la jungle et seraient extrêmement dangereuses pour les prisonniers, les gardiens et les visiteurs.

Quand on immigre dans un nouveau pays, on accepte de vivre selon les lois de ce pays ou on en choisit un autre qui nous convient mieux.

La façon de réagir de nos amis de la mosquée de Québec, même si ceux-ci méritent toute notre sympathie, donne à penser qu’un citoyen québécois vaut moins cher qu’un citoyen musulman canadien; c’est inacceptable en soi et indigne à notre égard.

Roger Pomerleau

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