Le Parlement étudiant du Québec, une expérience unique en son genre

Jean-Claude Bonneau
Le Parlement étudiant du Québec, une expérience unique en son genre
Pour une deuxième année de suite, la Drummondvilloise Lina Heckenast a participé au Parlement étudiant du Québec, une expérience qu’elle qualifie d’unique en son genre. (Photo : (Photo Michaël Laforest))

JEUNESSE. Pour une 33e année, pas moins de 140 jeunes issus des quatre coins du Québec ont siégé à la place des élus, dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, à l’occasion du Parlement étudiant du Québec 2019. Du 2 au 6 janvier dernier, ces jeunes étudiants ont formé tour à tour le gouvernement et l’opposition officielle ou encore le quatrième pouvoir, celui de la presse parlée et écrite.

La région Centre-du-Québec était à nouveau fort bien représentée par la Drummondvilloise Lina Heckenast qui poursuit ses études en journalisme à l’UQAM. Mlle Heckenast faisait, pour une deuxième année de suite, partie du caucus des journalistes, lequel était composé d’une vingtaine de correspondants parlementaires en herbe. Leur travail consistait à alimenter les débats tout au long de la simulation, à produire deux journaux distincts chaque jour ainsi que des reportages et des capsules vidéo.

Pour tous les participants, le PEQ se veut une expérience éducative sans pareille. Les étudiants, autant chez les parlementaires que chez les journalistes, sont appelés à se surpasser et à remplir des défis qu’ils ne croyaient pas nécessairement possible d’accomplir.

Les journalistes en herbe avaient accès à la Tribune de presse de la salle de l’Assemblée nationale. Ici, nous apercevons Lina Heckenast entourée de quelques collègues.

Depuis 33 ans, ce sont plus de 2000 jeunes de 18 à 25 ans qui ont expérimenté les rouages du système parlementaire québécois, en s’inscrivant au Parlement étudiant du Québec. Quelques-uns d’entre eux ont par la suite fait carrière en politique, certains ont même accédé à un siège de député, alors que d’autres sont devenus des journalistes.

Chaque année, le Parlement étudiant du Québec se donne comme mission pédagogique de permettre aux participants d’approfondir leurs connaissances sur les institutions parlementaires québécoises. La simulation fait donc partie des programmes éducatifs de l’Assemblée nationale qui permettent d’apprendre les différents rouages du parlementarisme québécois. Lors du dernier PEQ, les caucus des Bleus et des Rouges, qui ont formé le gouvernement ou l’opposition officielle, ont présenté six projets de loi, deux budgets et deux projets de livre qui ont porté sur la santé, l’environnement et l’éducation. Quant aux journalistes qui ont accès à la Tribune de presse de la salle de l’Assemblée nationale, ils ont alimenté les débats en chambres en produisant des articles, des entrevues ou des reportages.

Une expérience enrichissante

Pour cette deuxième expérience, Lina Heckenast s’était à nouveau inscrite au sein du caucus des journalistes.

«L’an dernier, j’agissais comme journaliste alors que cette année, peut-être en raison de l’expérience que j’avais acquise l’an dernier, on m’a confié la tâche de correctrice. Le but du PEQ, c’est de vivre une simulation très réaliste et de s’imprégner du journalisme politique. Personnellement, voulant faire carrière en journalisme, ce fut une très belle expérience», laisse entendre la jeune Drummondvilloise de 22 ans qui a fréquenté le Collège Saint-Bernard et le Cégep de Drummondville, en arts et lettres, avant de se retrouver à l’UQAM.

S’il faut en croire la principale intéressée, les étudiants qui participent au PEQ vivent sur l’adrénaline pendant cinq jours.

«C’est vraiment stressant. Durant les cinq jours, on travaille beaucoup et on dort très peu mais c’est certainement une expérience très enrichissante en raison de son réalisme. Il faut toujours donner le maximum. Par exemple, au caucus des journalistes, les journées sont très longues. On voit à la couverture des activités du parlement durant la journée et en début de soirée. Les derniers points de presse sont souvent cédulés vers minuit. Après cela, il faut faire la rédaction, voir à la correction des textes et au montage de deux journaux, l’un pour le parlement et l’autre pour l’opposition, sans oublier les capsules web. Ça va au milieu de la nuit avant de penser prendre quelques minutes de repos. Mais, c’est le fun à vivre et même si c’est une simulation très condensée, ça nous donne un aperçu de la réalité quotidienne de ceux et celles qui doivent couvrir la scène politique», ajoute celle qui aime bien la structure du Parlement étudiant étant donné que les participants doivent démontrer beaucoup d’autonomie, même s’ils sont très bien encadrés.

Une troisième participation?

Actuellement en deuxième année à l’UQAM, Lina Heckenast terminera donc son bac en journalisme l’an prochain. Et pour l’occasion, elle aimerait bien participer au Parlement étudiant du Québec pour une troisième fois.

«J’y pense sérieusement. On apprend beaucoup par la pratique, beaucoup plus que par la théorie. Et le Parlement étudiant se veut une très bonne pratique. À mon avis, tous les étudiants en journalisme, option politique, devraient s’inscrire au PEQ. C’est une expérience unique en son genre, très réaliste; c’est du journalisme sous pression.

J’aimerais vraiment revivre l’expérience pour une troisième fois l’an prochain, toujours à l’intérieur du caucus des journalistes. Je suis certaine que je vais en apprendre encore davantage. Une telle expérience, ça ne s’achète pas, ça se vit. Et ce serait une belle façon de compléter mon bac en journalisme, avant d’entreprendre ma vraie carrière», conclut cette future professionnelle de l’écriture.

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