Une enseignante se blesse gravement dans une cour d’école

Photo de Frederic Marcoux
Par Frederic Marcoux
Une enseignante se blesse gravement dans une cour d’école
Johanne Labonté. (Photo : (Photo Ghyslain Bergeron))

ACCIDENT. Traumatisme crânien, entorse cervicale, contusion au genou gauche, entorse lombaire, problème de hanche et deux dents cassées. Une enseignante suppléante, Johanne Labonté, se souviendra longtemps de sa journée du 4 décembre.

Ce jour-là l’enseignante qui demeure à Asbestos avait obtenu un mandat de suppléance à l’école Le Relais de Drummonville comptant plusieurs enfants handicapés.

«Sur le plan de travail de l’enseignant que je remplaçais cette journée-là, il ne m’avait pas dit que je devais faire de la surveillance à l’extérieur, a raconté Johanne Labonté. En me rendant au parc des enfants, j’ai vu que c’était glacé. C’était épouvantable. En revenant, mes deux pieds sont partis et j’ai perdu connaissance. Je me suis relevée de peine et de misère. Les enfants criaient et il y en a un qui me tirait après le bras pour que je me relève.»

À son retour en classe, elle a rapidement réalisé qu’elle ne pouvait pas continuer à enseigner.

«Je devais écrire au tableau et je ne me souvenais plus comment écrire la terre “d”. J’ai mis la boule du mauvais côté», a poursuivi celle qui a quitté l’école après avoir vomi à sa sortie de la classe.

La dame est en arrêt de travail depuis sa chute en raison de maux de tête persistants. Celle qui est âgée de 54 ans reçoit toutefois une indemnisation de la Commission de normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST). Elle ignore à quel moment sa santé lui permettra de travailler à nouveau, mais pour l’instant, Johanne Labonté craint pour la sécurité des jeunes dans les différentes cours d’école de la Commission scolaire des Chênes (CSDC).

«J’en veux à l’entrepreneur chargé du contrat, a exprimé l’enseignante, lors d’une entrevue réalisée chez elle. C’est négligé dans certaines écoles. Quand le personnel est responsable de l’entretien, ça se passe bien. Quand c’est donné à forfait, c’est différent. Je ne sais pas ce qui se passe avec le sable et le sel, mais il n’y en a pas. […] Ça prend du changement. Ce n’est pas à moi de déglacer la cour d’école. J’ai déjà le stress de m’occuper de jeunes que je ne connais pas. Il faut éviter d’avoir peur de tomber ou de voir un jeune se faire mal à cause de la glace.»

Séquelles

Le 14 janvier, Johanne Labonté a commencé à faire de la physiothérapie pour favoriser sa réhabilitation, en plus de soulager ses douleurs dans le dos et dans le cou. Malgré cette première étape pour recouvrer sa santé, elle sait qu’elle est encore loin d’être guérie. «Je dormais jusqu’à 20 heures par jour au début. Je suis toujours fatiguée. Je prends à peu près huit Tylenol par jour, mais à la longue ça ne fait plus effet», déplore la principale intéressée, en précisant qu’elle consulte un neurologue au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS).

Lorsqu’elle doit sortir de sa résidence, l’enseignante redoute maintenant la glace comme la peste. Pour Johanne Labonté, les bottes à crampons sont devenues un incontournable. Celle qui fait principalement de la suppléance à Drummondville veut par-dessus tout éviter qu’un accident du genre ne se répète. Elle souhaite que la CSDC agisse pour assurer la sécurité des élèves, car elle estime que les conséquences de sa chute auraient pu être beaucoup plus graves si elle était tombée sur un élève qui la suivait.

Par ailleurs, la dame suggère à la CSDC de prévoir des sanctions lorsque les entrepreneurs chargés de déglacer les cours d’école ne le font pas convenablement.

«Il faut que ça soit plus sévère, juge-t-elle. Si ce n’est pas praticable dehors à cause de la glace, je dirais maintenant aux enseignants de ne pas envoyer les enfants à l’extérieur», ajoute-t-elle.

La dame indique enfin qu’elle songe à la possibilité de poursuivre l’entrepreneur responsable du déglaçage de l’école, si ses séquelles demeurent en permanence.

À lire aussi :

La Commission scolaire des Chênes déplore cet accident

Partager cet article