Des bottes tachées d’une substance rougeâtre retrouvées chez Félix Pagé

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Par Frederic Marcoux
Des bottes tachées d’une substance rougeâtre retrouvées chez Félix Pagé
Le procès de Félix Pagé se poursuit au Palais de justice de Drummondville. Au moment de la création de cette illustration judiciaire, l'avocat Marion Burelle (en bas à gauche) était toujours en fonction. Il a été largué par l'accusé Félix Pagé. (Photo : Illustration judiciaire : Patrick Dauphinais)

JUSTICE. Des bottes, avec des bouts d’acier tachés de peinture mauve et d’une substance rougeâtre qui «pourrait être du sang», ont été présentées en preuve au procès de Félix Pagé, vendredi.

Les bottes ont été saisies à l’appartement de Félix Pagé situé au 48 A, rue Plamondon à Drummondville, dans la nuit du 24 au 25 mai 2017. C’est l’enquêteur de la Sûreté du Québec (SQ) de la division des crimes contre la personne de Mascouche, Christian Bernier, qui a présenté la preuve.

Ce dernier, qui travaille depuis 24 ans pour la SQ, a mis des gants bleus avant de présenter la pièce aux membres du jury, ainsi qu’à l’accusé, après avoir obtenu l’approbation du juge de la Cour supérieure, Alexandre Boucher. Christian Bernier a précisé que les bottes pouvaient produire des «traces de pas similaires» à celles retrouvées chez la victime Roland Baker.

Des bottes ont été saisies à l’appartement de Félix Pagé. (Photo tirée de la preuve – Frédéric Marcoux)

Appuyé sur la bordure de l’espace réservé à l’accusé, Félix Pagé est demeuré calme tout au long du témoignage de l’enquêteur. Au moment de contre-interroger l’enquêteur, Félix Pagé a soulevé la possibilité que la substance soit strictement de la peinture mauve, un commentaire balayé du revers de la main par l’enquêteur.

«Pour moi, la tache n’est pas mauve, elle est rougeâtre. Il a un picot qui n’est pas la même teinte que le cercle rouge (présent sur l’image des bottes à l’écran), mais des teintes de rouge, il y en a des centaines», a soutenu Christian Bernier.

Le sergent avait également saisi une camisole et deux paires de pantalons dans la laveuse de l’appartement de l’accusé. Il avait remis les articles à sa collègue pour les faire sécher et pour ne pas détériorer quelconque élément de preuve.

Félix Pagé contre-interroge l’agente

Vendredi matin, pendant près de 40 minutes, Félix Pagé, qui se représente seul, a contre-interrogé l’agente Louise Charbonneau. L’accusé est revenu sur le test Bluestar visant à détecter du sang, lequel s’était révélé positif, lorsque pratiqué sur le corps de Félix Pagé. Celui-ci a tenté de soulever un doute sur la validité de la formation de base en biologie de l’agente.

Les bouts d’acier des bottes étaient tachés de peinture mauve et d’une substance rougeâtre. (Photo tirée de la preuve – Frédéric Marcoux)

Il s’est également montré perplexe au sujet des empreintes analysées par Mme Charbonneau sur la scène de crime, en mentionnant qu’il y a une nuance entre une individualisation d’une empreinte et une certitude.

«Ce que vous êtes en train de me dire, c’est qu’il n’y a pas d’autres experts qui seraient en désaccord avec vous sur le sujet?», a lancé Pagé à l’endroit de Louise Charbonneau.

«J’ai procédé à mon analyse et j’en suis venue à la conclusion que cette empreinte-là correspondait au doigt numéro six. En tant qu’expert, j’ai individualisé cette empreinte là», a-t-elle répondu fermement.

L’accusé a semblé hésitant quelques minutes plus tard avant de demander une pause de 30 minutes au juge, laquelle avait été finalement acceptée.

Le procès se poursuivra lundi.

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