AFFAIRES – Le gouvernement fédéral est conscient des longs délais qui empêchent les entreprises d’embaucher rapidement des travailleurs recrutés à l’étranger et il y a urgence d’appliquer des solutions.
C’est essentiellement ce qu’a reconnu Dominic LeBlanc, ministre des Affaires intergouvernementales et du Nord et du Commerce intérieur, après avoir rencontré mardi des entreprises drummondvilloises qui implorent Ottawa de faciliter la venue des travailleurs immigrants en région. «Nous avons besoin d’aide», clament-elles.
Dominic LeBlanc a compris le message. «Je sais que la pénurie de main-d’œuvre coûte cher aux entrepreneurs. Dans des régions comme Drummondville, où l’économie fait l’envie de plusieurs, la croissance est au rendez-vous mais son potentiel est ralenti. Au Nouveau-Brunswick, l’immigration est une responsabilité entièrement fédérale mais au Québec, c’est une responsabilité partagée entre le fédéral et le provincial. Il y a une bonne volonté de part et d’autre de trouver des solutions rapides. Le conseil des ministres (de Justin Trudeau) aura lieu à Sherbrooke dans les prochains jours et une rencontre avec François Legault est prévue jeudi à Sherbrooke. Nous allons également rencontrer Simon Jolin-Barrette (ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion)», a précisé le député de la circonscription de Beauséjour, Nouveau-Brunswick, lors d’une rencontre avec les journalistes dans un local du Groupe Soucy.
Autrement dit, il faut que Québec et Ottawa s’entendent sur les solutions à apporter.
Deux missions de Soucy aux Philippines
À l’instar de plusieurs autres entreprises, Soucy cherche par tous les moyens à procéder à des embauches et l’un de ceux-là est de recruter à l’international.
Marc Soucy, directeur général de Soucy Plastiques et Soucy Composites, a fait savoir qu’au terme de deux missions de recrutement aux Philippines au cours de l’année 2018, une quinzaine de personnes arriveront à la fin du mois de janvier pour combler des postes vacants, tant dans les bureaux que dans l’usine.
«Il nous manque plus de 20 % de la main-d’œuvre nécessaire pour répondre à la demande de production, a dit M. Soucy. La livraison à temps est une grande préoccupation. Habituellement, on livre comme prévu dans 99 % du temps, mais récemment ce taux a chuté à 70 % et même à 50 %. Il faut donc négocier avec nos clients. Le problème est tel que nous avons dû procéder à un délestage de certains de nos clients. Nous les avons envoyés en adoption, si je peux utiliser cette expression, chez des compétiteurs. Dans ce contexte, nous misons sur l’automatisation et nous investissons des millions de dollars dans ce secteur. C’est trois à quatre fois plus que dans les dernières années, pour Soucy Plastiques seulement. La robotique est intéressante en ce sens-là et nous avons été voir en Allemagne les plus récentes technologies afin d’identifier celle qui serait la meilleure pours nos besoins», a exposé Marc Soucy.
