L’enseignement à la maison pour plus de temps en famille

L’enseignement à la maison pour plus de temps en famille
Marie-Luc Champagne a fait l’école à la maison à ses quatre enfants pendant plusieurs années. (Photo : gracieuseté)

ÉDUCATION. Marie-Luc Champagne a dédié près de 10 ans de sa vie à l’enseignement à la maison de ses quatre enfants. Une expérience unique qui lui aura permis de «partager leurs découvertes, leur émerveillement et d’avoir plus de temps avec eux».

La Loi sur l’instruction publique prévoit que l’enfant qui reçoit à la maison un enseignement approprié peut être dispensé de l’obligation de fréquenter une école.

Si Marie-Luc Champagne a décidé de faire l’école à la maison, c’est surtout parce qu’elle le pouvait, qu’elle aimait cela et que ça lui permettait de passer du temps de qualité avec ses enfants.

«Je ne suis pas une puriste qui a souhaité soustraire ses enfants de l’influence de la société. Quand ma fille ainée est entrée à la maternelle, elle savait déjà lire. La maternelle était facultative à cette époque. Puis, une amie m’a parlé de l’école à la maison et j’ai essayé. On l’a fait naturellement, parce que c’était quelque chose que l’on pouvait se permettre, mon conjoint et moi, et que j’aimais ça», a raconté Mme Champagne, lors d’une entrevue téléphonique avec L’Express.

Selon elle, l’enseignement à la maison était une belle façon d’offrir une éducation différente. «C’est une pédagogie qui respectait le rythme de chacun. C’était aussi plus facile de les garder intéressés, car ils travaillaient sur des projets éducatifs qui ralliaient leurs intérêts», a lancé la Drummondvilloise.

Pour que cela puisse fonctionner, Marie-Luc Champagne n’occupait pas de travail à l’extérieur. Elle a eu quelque temps une garderie en milieu familiale, avec un ratio réduit. Quant à son conjoint, son travail lui permettait de faire des journées de 12 heures et d’avoir plus de congés.

«Je ne crois pas que quelqu’un peut avoir un travail à temps plein en plus de faire l’enseignement à la maison à ses enfants. C’est quand même beaucoup d’organisation et de planification», a-t-elle commenté.

Investir son temps pour l’éducation de ses enfants

D’ailleurs, Mme Champagne consacrait deux à trois semaines par été à la planification de la prochaine année scolaire. «En faisant beaucoup de recherche, c’est impressionnant tout le matériel que tu peux trouver par toi-même. Par exemple, je me suis fait livrer le programme scolaire du ministère. J’ai aussi trouvé des guides de didactiques et je me procurais les manuels à coût moindre à la boutique “Culture à partager”, de Boucherville», a-t-elle ajouté.

Les enfants recevaient les tâches qu’ils avaient à faire en début de semaine. «Ils sont devenus autonomes rapidement puisqu’ils géraient eux-mêmes leur temps. Ils avaient aussi hâte de terminer leurs travaux pour ainsi faire des projets», a fait savoir Mme Champagne.

Les avant-midi étaient consacrés à l’école et les après-midi aux projets éducatifs. Chaque enfant avait un projet selon ses intérêts. Il pouvait s’agir de la participation à une expo-sciences ou encore la préparation d’un spectacle de musique.

C’est d’ailleurs grâce à ces activités que Marie-Luc Champagne a vu à ce que ses enfants soient sociabilisés. «Ils pratiquaient soit un sport ou ils suivaient des cours de musique. Ça leur permettait de rencontrer d’autres jeunes. Puis, avec les groupes d’enseignement à la maison, nous allions à des sorties scolaires, telles que le musée. De cette façon, les enfants n’ont jamais eu de difficulté à sociabiliser», a-t-elle mentionné. De ce fait, leur retour à l’école n’a pas été un trop grand défi pour eux.

Présentement, tous les enfants de Mme Champagne ont entrepris des études supérieures, à l’exception du benjamin qui termine son cinquième secondaire dans un établissement.

«Les enfants sont reconnaissants et très fiers d’avoir fait l’enseignement à la maison. En tant que famille, ça nous aura permis d’avoir des moments de qualité ensemble et d’avoir plus de temps que s’ils étaient allés à l’école. Tous ces souvenirs sont sans prix», a conclu Marie-Luc Champagne.

L’enseignement à la maison en vogue

Lors de la rentrée scolaire 2018, la Commission scolaire des Chênes (CSDC) a enregistré 72 élèves qui faisaient l’enseignement à la maison. À pareille date en 2017, il y en avait que 45. Une augmentation considérable en seulement un an. «De façon générale, on remarque une tendance à la hausse quant au nombre d’élèves qui font l’école à la maison. Je ne sais pas encore quelles sont les raisons qui expliquent cela. La CSDC va certainement procéder à une analyse à la fin de l’année scolaire, en juin», a expliqué Jean-François Lussier, coordonnateur des ressources éducatives.

Partager cet article