La Municipalité de Saint-Edmond est prête à recevoir les soumissions pour faire démolir son église.
En date du 10 décembre, un avis d’appel d’offres a été émis sur le site de SEAO (Système électronique d’appel d’offres) du gouvernement du Québec, qui précise que les entreprises intéressées à effectuer ces travaux de démolition ont jusqu’au 16 janvier pour déposer leur document auprès de la Municipalité de Saint-Edmond.
Le titre de l’avis est : «Démolition immeuble sis 1393 rue Notre-Dame-de-Lourdes dont une partie des travaux en condition d’amiante». Il est de plus spécifié que la Municipalité ne s’engage à accepter aucune des soumissions reçues.
Rappelons que la démolition de l’église, qui servait de salle municipale ces dernières années, a été décidée le 3 juillet dernier lors d’une réunion du conseil municipal de Saint-Edmond, et ce après une interminable saga qui a divisé en deux clans la population de ce village centenaire d’un peu plus de 700 âmes.
En lieu et place, les élus projettent maintenant d’y ériger un abri préau, un genre de gazebo.
D’ailleurs, les opinions polarisées sont parvenues dans la colonne «Tribune libre» du site web du journal L’Express au cours des dernières semaines. En témoignent ces deux lettres envoyées par deux citoyennes.
D’écrire Huguette Alie-Désilets : «Certes, si cette démolition a lieu, ce sera un moment difficile à passer pour tous les citoyens de cette communauté. Sans renier son passé, la société québécoise évolue, les besoins changent! Pour ma part, je vois d’un bon oeil l’idée de vouloir créer sur ce site historique et patrimonial un lieu de rassemblement, une oasis de paix, permettant aux citoyens de Saint-Edmond de créer des liens conviviaux et d’entraide à travers toutes sortes d’activités sportives, artistiques, culturelles ou autres, sous un abri préau en cas d’intempérie pendant la belle saison. Un complément idéal au chalet des loisirs situé à proximité».
Le point de vue d’Aliette Lajoie était tout autre : «Alors que la tendance est à la réutilisation, à la conservation, à la récupération des bâtiments pour leur donner une nouvelle vocation, ici, à Saint-Edmond, on démantèle les installations réalisées avec notre argent, nos dons, nos subventions et nos bras. Alors que la taxe d’accises a été instaurée pour construire et réparer les infrastructures municipales, ici, à Saint-Edmond, on veut l’utiliser pour démolir. Et ce qu’on démolit, avec notre patrimoine, c’est ce qui fait la beauté de notre village, mais c’est aussi le bénévolat, la cohésion sociale, la vie communautaire… Plus de salle accessible aux personnes à mobilité réduite, plus de dépanneur ni de bureau de poste, pas d’école, que restera-t-il de notre village en 2019?»
