Accident de travail chez Récupéraction : le coroner Garneau dépose son rapport

Accident de travail chez Récupéraction : le coroner Garneau dépose son rapport
Malgré l’intervention des secours, le décès de Luc Boucher a été constaté le 14 août 2017. (Photo : Archives)

RAPPORT. Le coroner Yvon Garneau a rendu public aujourd’hui le rapport d’investigation concernant le décès de Luc Boucher, ce travailleur qui a perdu la vie le 14 août 2017, au sein de l’entreprise Récupéraction Centre-du-Québec.

Le jour de l’accident, Luc Boucher avait été affecté à un travail spécifique en après-midi, soit le débourrage d’une presse à carton hydraulique. Pour ce faire, il a pénétré à l’intérieur de la presse par une petite porte y donnant accès. Une fois le débloquement fait, la presse s’est remise en fonction, le faisant tomber au fond et l’écrasant à mort.

Le décès accidentel s’explique par l’effet combiné d’un polytraumatisme contondant et d’une asphyxie traumatique par compression.

L’homme de 57 ans était également atteint de déficience intellectuelle tout comme certains autres employés. L’employeur est bien au fait de leur situation personnelle particulière. Ainsi, le coroner Garneau s’est questionné : «Cela indique-t-il qu’une prudence accrue de la part de l’employeur soit mise de l’avant au motif que ces personnes peuvent avoir des difficultés que d’autres n’auraient pas en situation d’urgence ?»

L’enquête policière avait cependant démontré qu’aucune intervention d’un tiers n’était à l’origine de cet accident. De plus, il est ressorti de différents témoignages que plusieurs travailleurs n’avaient tout simplement pas eu de formation de «cadenassage» et, qui plus est, n’avaient pas été adéquatement informés du bris d’équipement de cette machine qui a perduré ainsi une quarantaine de jours.

L’enquête a permis de savoir que l’employeur connaissait le fait qu’un détecteur de sécurité, sur la porte de la chambre de compression, avait été neutralisé. C’était à sa propre demande, en attendant que le bris à cet endroit soit réparé dans son entier.

On y révèle même que la personne qui est venue en secours de M. Boucher aurait pu subir le sort de ce dernier. Lorsqu’elle a pris place dans l’enceinte de la presse à la demande d’un patron, la zone dangereuse n’avait pas été sécurisée.

La CNESST a blâmé Récupéraction Centre-du-Québec

Néamoins, en juillet dernier, La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a délivré à Récupéraction Centre-du-Québec un constat d’infraction à la suite de son enquête sur l’accident de travail.

La CNESST a donc interrompu les activités jusqu’à ce que l’entreprise installe les mécanismes de protection pour la plus grande sécurité des travailleurs. Toutes les demandes adressées par la CNESST à l’entreprise Récupération Centre-du-Québec ont été satisfaites dans les semaines suivant le dépôt du rapport, en juillet 2018.

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