Les exterminateurs seront assujettis à la règlementation sur les pesticides

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Par Jean-Pierre Boisvert
Les exterminateurs seront assujettis à la règlementation sur les pesticides
Roger Leblanc (Photo : Archives Ghyslain Bergeron)

La Ville de Drummondville s’apprête à assujettir les exterminateurs aux obligations prévues pour l’utilisation extérieure des pesticides et des matières fertilisantes.

À la suite d’un avis de motion adopté lundi dernier, le règlement municipal, qui concerne l’utilisation extérieure des pesticides, sera modifié pour y inclure la demi-douzaine d’exterminateurs que compte le territoire drummondvillois. Il entrera en vigueur lors de la prochaine assemblée du conseil qui en fera une résolution officielle au mois de janvier.

Le directeur du service du développement durable et de l’environnement, Roger Leblanc, explique qu’une réflexion amorcée l’an dernier a permis de constater que les exterminateurs utilisaient les mêmes produits que les quelque 14 entrepreneurs esthétiques de pelouse qui sont pourtant visés par le règlement depuis 2016.

«Il est normal d’inclure les exterminateurs dans ce règlement municipal, vu qu’ils utilisent les mêmes pesticides. Ils auront donc à obtenir un permis pour effectuer leur travail, ce qui signifie qu’ils devront respecter une mécanique d’information afin que les voisins, ainsi avertis, pourront mieux protéger leurs jardins et leurs animaux. Mais, en général, cette modification les affectera peu. Ce n’est pas majeur», s’est-il dit d’avis, ajoutant que son équipe a eu quatre communications avec les exterminateurs qui voulaient des précisons mais n’ont formulé aucun commentaire négatif.

Roger Leblanc rappelle que les travaux en question sont ceux qui sont faits à l’extérieur, soit sur le gazon et dans les arbres et arbustes, mais ne concernent pas le travail effectué à l’intérieur des bâtiments, où on doit s’attaquer par exemple à des fourmis charpentières.

Les plaintes

C’est le service du développement durable et de l’environnement qui est chargé de la surveillance et de la mise en application du règlement. «En 2016, nous avons enregistré 17 plaintes, en 2017 ce nombre a chuté à 5 et nous en avons reçu 9 en 2018. C’est minime pour une population de 78 000 citoyens. Il n’y a pas eu d’amende», a fait remarquer le directeur du service, bien que le montant prévu pour une infraction est de 500 $.

Vers une interdiction totale?

Selon M. Leblanc, une interdiction totale des pesticides n’est pas à portée de vue, bien que certaines municipalités, comme Chelsea, y soient parvenues, mais il estime en même temps que l’industrie des biopesticides est en développement. Les pesticides biologiques sont des substances chimiques et des agents antiparasitaires issus de sources naturelles.

«Ces substituts sont de plus en plus disponibles et tout aussi efficaces. Déjà, on voit des entrepreneurs qui ont commencé ce virage à Drummondville. La tendance est marquée pour l’utilisation de biopesticides», a-t-il affirmé.

Deux organismes d’experts surveillent de près l’évolution des pesticides et leur impact sur l’environnement. Il y a l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire du Canada, qui voit à l’homologation et à l’autorisation des pesticides, et le Code de gestion des pesticides, qui est provincial, et dont les dispositions, portant sur la vente et l’entreposage notamment, sont incluses dans les règlements municipaux.

«Moi, je n’ai pas l’expertise de ces deux organismes pour décider si on doit ou pas bannir tous les pesticides. Je me fie sur leurs connaissances. Par exemple, on vient d’apprendre que les néonicotinoïdes seront bannis à compter de mars 2019. On sait que ces néonicotinoïdes nuisent beaucoup aux abeilles», de révéler Roger Leblanc. Effectivement, une recherche rapide indique que les scientifiques accusent ces produits chimiques d’affaiblir les abeilles et de les rendre plus vulnérables aux maladies et aux intempéries.

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