Drummondville vers une crise du logement

Drummondville vers une crise du logement
Les logements se font de plus en plus rares à Drummondville. (Photo : Ghysain Bergeron)

Selon les Rapports sur le marché locatif publiés hier par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), la Ville de Drummondville fait face à un problème majeur : la rareté de logements.

Selon les derniers chiffres publiés par la SCHL, le taux d’inoccupation à Drummondville serait de 1,7%, soit presque la moitié du seuil d’équilibre qui s’élève à 3 %. Notons aussi que dans certaines catégories comme les logements avec trois chambres à coucher, ce chiffre baisse jusqu’à 0,4 %.

Pour Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), la situation devra être corrigée, sans quoi les Drummondvillois pourraient vivre une crise du logement. «Les logements se font de plus en plus rares à Drummondville. La situation est difficile, surtout pour les familles qui doivent choisir un endroit inadapté à leurs besoins ou encore payer plus cher pour se loger», a-t-elle indiqué lors de son entrevue téléphonique avec le journal L’Express.

En plus de cette pénurie, le prix moyen de location d’un logement a bondi de 3,1 % entre 2017 et 2018, passant de 584 $ à 602 $ mensuellement.

Ce faisant, il devient encore plus compliqué de trouver un endroit, particulièrement pour les chercheurs et les nouveaux locataires.  «Le loyer moyen a beau être à 602 $, mais ce qu’il faut dire, c’est que les logements qui sont présentement disponibles sont toujours plus chers que ceux qui sont déjà habités. Ceux qui sont à la recherche d’un endroit devront donc assurément débourser plus que ceux qui en ont déjà un», a ajouté Mme Laflamme.

D’ailleurs, cette situation aurait un impact direct sur la discrimination. «La rareté amène une hausse des cas de discrimination. C’est une pratique illégale, mais quand les propriétaires ont le gros bout du bâton, souvent, ils vont vouloir choisir leurs locataires. Ils vont alors prioriser ceux qui ont les meilleures conditions sociales», concède-t-elle.

Pour résoudre le problème, le FRAPRU lance un appel à tous : il faut se mobiliser pour construire des logements à but non-lucratif. «Il faut bâtir autre chose que des condos et des logements hors de prix! Avec des logements hors du marché privé avec lesquels personne ne fait de profit, la situation pourrait grandement s’améliorer. C’est pour cette raison qu’on continue nos efforts pour que le gouvernement québécois débloque des fonds pour le programme AccèsLogis», conclut Véronique Laflamme.

Rappelons qu’AccèsLogis Québec est un programme d’aide financière qui encourage le regroupement des ressources publiques, communautaires et privées. Il vise à favoriser la réalisation de logements sociaux et communautaires pour les ménages à revenu faible ou modeste, ou encore pour des clientèles qui ont des besoins particuliers en habitation.

Des statistiques inédites

Selon des données non publiées de Statistiques Canada, le revenu médian des Drummondvillois s’élèverait à 32 600 $ par an, ce qui en deçà de la moyenne provinciale.

Il y aurait également plus de 15 000 ménages locataires de Drummondville qui doivent débourser plus de la moitié de leur revenu annuel simplement pour se loger.

 

 

Partager cet article