Harcelé et menacé de mort par son ex-femme, il attend le dénouement

Harcelé et menacé de mort par son ex-femme, il attend le dénouement
Me Sarah Nathalie Marsolais en compagnie de sa cliente Isabelle St-Louis, en novembre dernier. (Photo : Archives, Frédéric Marcoux)

JUSTICE. Léopold Stéphane Lévesque, un homme âgé de 47 ans, devra attendre un rapport présentenciel avant d’entendre la sentence de son ex-femme, Isabelle St-Louis, qui a été reconnue coupable de harcèlement et de menace de mort à son endroit, le 17 septembre dernier, au Palais de justice de Drummondville.

Léopold Stéphane Lévesque a reçu plus de 1500 textos en l’espace de deux mois de la part de son ex-conjointe. Il croit qu’en l’absence de messages, sa cause n’aurait pas été entendue au palais de justice. Celui qui réside à Drummondville depuis 2016 affirme avoir voulu porter plainte à quelques occasions dans le passé à l’endroit de la mère de ses trois enfants pour violence conjugale, sans avoir été pris au sérieux par les autorités. Un soir où il soutient avoir dormi sur le divan pour s’éloigner de son ex-femme, Léopold Stéphane Lévesque a décidé d’agir pour changer les choses.

«Quand mon gars s’est levé en 2016 à 2h du matin, parce que je venais de manger une claque dans la journée, et qu’il m’a dit “Papa, je m’en viens te protéger”. Je me suis dit que c’était fini et qu’il fallait que je parte. Ils en avaient assez vu.»

Léopold Stéphane Lévesque a rencontré les médias, lundi, au Palais de justice de Drummondville.

Léopold Stéphane Lévesque s’est ensuite dirigé à Saint-Félix-de-Kingsey pour vivre chez sa tante. Pendant deux mois, il estime avoir reçu près de 50 messages sur une base quotidienne. Après avoir répondu aux premiers textos, Léopold Stéphane Lévesque a cessé de donner suite aux messages. Les autorités ont finalement cru son histoire, ce qui est loin d’être simple dans ce contexte, selon le principal intéressé

«Même les policiers ne me croyaient pas, se remémore-t-il. Il y en a un qui m’a dit “à la grosseur que t’as, tu peux la tasser dans le coin”. Mais si je la tassais dans le coin, je me ferais arrêter. Mon but est d’aider les hommes qui vivent ça aussi. Vous connaissez le groupe Moi aussi ? Quand j’ai commencé à dire que j’ai été violenté, ils m’ont banni du groupe. Ça n’existe pas un homme victime de violence. La violence conjugale n’a pas de sexe. Il faut que ça se parle, car il y en a beaucoup qui ont peur d’en parler et de faire rire d’eux.»

Un rapport demandé

L’avocate d’Isabelle St-Louis, Me Sarah Nathalie Marsolais a demandé à la juge Marie-Josée Ménard de la Cour du Québec qu’un rapport présentenciel soit réalisé dans ce dossier. Elle a mentionné que certains éléments doivent être considérés par la juge avant que la décision ne soit rendue. L’avocate a également évoqué le fait qu’un texte publié dans le Journal de Montréal a porté atteinte à Isabelle St-Louis.

«Aujourd’hui (lundi), vous voyez le cortège de journalistes. C’est sûr que c’est public et que madame peut s’attendre à ça, c’est normal. Mais il y a eu un impact tellement grand pour madame» a lancé Me Sarah Nathalie Marsolais à la juge.

L’avocate a précisé que cet aspect pourrait être considéré dans le rapport présentenciel, tout comme quelques autres éléments.

«Votre demande consiste à déterminer si c’est utile pour le Tribunal d’avoir un rapport présentenciel pour prendre une décision éclairée dans la situation que j’ai devant moi. Le reste, c’est des artifices. Ce sont des accessoires pour lesquels je n’ai pas l’intention de perdre une minute (…) On ne plaidera pas sur le Journal de Montréal. C’est mal me connaître de penser que je vais me faire influencer par ça», a rétorqué la juge Marie-José Ménard.

Dans l’intérêt de rendre une décision éclairée, cette dernière a accepté de remettre la cause au 18 janvier pour la réalisation d’un rapport présentenciel. Une décision saluée par Me Sarah Nathalie Marsolais.

Précisions de l’avocate d’Isabelle St-Louis

D’ailleurs, l’avocate d’Isabelle St-Louis a tenu à apporter quelques précisions après la publication d’un article dans le Journal de Montréal. Rappelons que Me Sarah Nathalie Marsolais représente l’accusée depuis octobre dans ce dossier.

«Il y a un historique entre les deux partis. Il y a des faits qui étaient inexacts qui ont été rapportés dans le Journal de Montréal qui ont choqué madame. Je ne sais pas si vous le saviez, mais Monsieur (Lévesque) a été reconnu coupable d’agression armée à couteau contre madame. Il y a beaucoup de choses qui n’ont pas été faites au procès malheureusement. Ce n’était pas moi qui étais l’avocate, c’était Me Andrew Morin. J’aurais aimé faire le procès», a fait savoir Me Sarah Nathalie Marsolais, en ajoutant qu’elle ne voulait pas dénigrer le travail de son homologue.

Informé des commentaires de l’avocate, Léopold Stéphane Lévesque fulminait, puisque l’avocate a menti selon lui. Il a d’ailleurs envoyé un rapport préemploi-confidentiel à l’auteur de ces lignes, un document datant du 26 septembre dernier stipulant que Léopold Stéphane Lévesque n’a pas d’antécédents criminels et pénaux.

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