Gestion de l’offre : Lamontagne soutient les producteurs

Gestion de l’offre : Lamontagne soutient les producteurs
André Lamontagne. (Photo : (Photo : Ghyslain Bergeron.))

Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, André Lamontagne, a tenu sa première conférence de presse, mardi, au Centrexpo de Drummondville pour rappeler son appui aux secteurs sous gestion de l’offre.

André Lamontagne a toutefois précisé que son gouvernement n’a pas l’intention de bloquer ou de contester le nouvel accord de libre-échange États-Unis-Mexique-Canada (AUMC). Rappelons que le Canada cédera 3,59% du marché laitier canadien dans la nouvelle entente.  Le ministre reconnaît que la gestion de l’offre a passablement été écorchée lors des dernières années. André Lamontagne insiste toutefois sur sa volonté d’aller de l’avant.

«Bloquer ou contester, ce n’est pas ça qui est dans l’ère du tout. (…). Tous les acteurs du milieu s’entendent pour dire que ce qui est survenu n’est pas ce qui était souhaité. Une fois que c’est arrivé, l’objectif est d’atténuer l’impact et de s’inscrire dans une démarche pour que l’industrie en sorte plus forte dans le futur. Il ne faut pas juste que ça soit une question défensive, parce que parfois la meilleure défensive, c’est l’offensive. Il y a une question de compensations, mais après ça il faut regarder comment on peut contribuer à solidifier l’industrie pour les défis de l’avenir», a expliqué celui qui est également député la circonscription de Johnson et ministre responsable du Centre-du-Québec.

En tenant compte du fait que 2% du marché laitier ont été cédés lors de l’entente avec l’Union européenne et que 3,2% ont été cédés dans le cadre du Partenariat transpacifique (PTP), les producteurs laitiers ont donc perdu 8,79% de leur marché total au cours des dernières années.

André Lamontagne n’est pas en mesure de dire si les compensations aux producteurs seront disponibles rapidement. Il vise une compensation «juste et équitable» aux producteurs sous gestion de l’offre. Le secteur comprend également les œufs et la volaille.

Sa vision pour l’avenir

Questionné à savoir ce qu’il a l’intention de faire concrètement sur le terrain pour aider les agriculteurs sous gestion de l’offre, André Lamontagne souhaite miser sur l’innovation pour affronter les périodes difficiles.

«Plus on innove, plus on est compétitif, plus on est créatif, plus on a de chance de passer à travers ça et de se dresser parmi les meilleurs et c’est ça qu’on doit chercher à faire, a-t-il révélé. On peut dire aujourd’hui qu’on ne veut plus jamais que ça arrive (des concessions). On espère qu’on va cesser de se servir de l’agriculture comme monnaie d’échange lors des négociations avec le reste du monde. Il y a parfois des réalités qui nous rattrapent, mais c’est important de faire ce qui est en notre contrôle, peu importe le vent qui se lève contre nous, pour rester fort.»

 

La réaction du milieu

Le président des Producteurs de lait du Québec, Bruno Letendre, accueille favorablement la sortie du ministre André Lamontagne. Bruno Letendre est encore amer de la nouvelle entente de libre-échange. L’AUMC supprimera la nouvelle classe 7 qui permettait aux producteurs canadiens de s’assurer que le lait diafiltré des transformateurs provienne du Canada, grâce à un prix compétitif. Or, le prix du lait diafiltré sera désormais vendu au même prix que celui des États-Unis.

«C’est de juridiction fédérale le dossier, a rappelé Bruno Letendre. Le ministre va travailler avec nous et avec le fédéral, c’est ce qu’on demande. Avec la classe 7 du lait, on avait fait un travail extraordinaire, mais ils l’ont défait. L’entente faite par le gouvernement fédéral, c’est inimaginable. Une ouverture de marché, c’est une chose, mais on donne l’autorité à un autre pays de gérer notre industrie, c’est quoi ça? On va faire semblant de faire une politique et la soumettre au fédéral. On l’a dit à Justin Trudeau; les paroles, ça suffit! Ça va prendre des gestes!»

De son côté, le président des Producteurs de lait pour la région du Centre-du-Québec, Alain Brassard, croit qu’André Lamontagne saura représenter efficacement les agriculteurs du Québec à Ottawa.

Alain Brassard.

«Selon moi, il va être capable de livrer le message du Québec à Ottawa, a jugé Alain Brassard. Il faut rester compétitif. On l’est, mais on a des contraintes climatiques et environnementales qu’il n’y a pas ailleurs, et le gouvernement fédéral cède des parts de marché en ne considérant pas ça.»

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