Les Drummondvillois plus nombreux à aller voter?

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Par Jean-Pierre Boisvert
Les Drummondvillois plus nombreux à aller voter?
(Photo : (Photo Ghyslain Bergeron))

ÉLECTIONS. Êtes-vous prêts? C’est lundi le grand jour. Après une période où le vote par anticipation s’est très bien déroulé dans la région, la journée de l’élection générale de ce premier octobre, pour la première fois à date fixe, est appelée à confirmer un taux de participation supérieure à celui du dernier scrutin provincial.

Le 7 avril 2014, c’est dans une proportion de 69 % (Drummond/Bois-Franc) et de 67 % (Johnson) que les électeurs avaient répondu à l’appel démocratique. Les deux caquistes, Sébastien Schneeberger et André Lamontagne, ont remporté la victoire avec respectivement une majorité de 4642 et 1853 voix. Souvenons-nous que ce dernier avait battu Yves-François Blanchet, qui avait occupé le poste de ministre de l’Environnement.

Selon Denis Mercier, directeur du scrutin dans Johnson, le taux de participation au vote par anticipation (en date de mercredi soir), était de 11,67 %, carrément plus élevé que celui de 2014. «Et généralement cela est de bon augure pour le taux de participation durant la journée des élections», a-t-il fait remarquer.

Jean-Yves Landry, directeur de scrutin dans Drummond/Bois-Francs, a fait savoir que le taux de participation est près de 17 % dans sa circonscription.

Enjeux

Compte tenu que les candidats locaux ne peuvent promettre davantage à leurs commettants que ce qui a été autorisé par les hautes instances de leur parti respectif, la campagne électorale dans les deux circonscriptions touchant Drummondville a tout de même permis d’identifier des priorités révélatrices de la conjoncture régionale.

(Photo Ghyslain Bergeron)

Et ce n’est pas dans les débats locaux qu’on découvre ce que chacun des candidats entend faire pour répondre aux différents enjeux, la chose a été dite bien avant, soit en conférence de presse servant à présenter la plateforme électorale, soit par le biais de communiqués.

On a quand même vu que la santé, l’éducation, l’environnement et l’économie sont revenus plus souvent que d’autres thèmes dans le cadre de la campagne électorale.

La Coalition avenir Québec, par la voix de M. Schneeberger, a tranché en faveur du retour à l’autonomie administrative en santé, faisant d’un Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) au Centre-du-Québec un engagement majeur de sa campagne électorale. Il appuiera aussi le rapatriement des laboratoires de biologie médicale. Son collègue Lamontagne, fort de ses accointances avec le milieu des affaires, s’attaquera aux délais inutiles de la bureaucratie gouvernementale, qui finissent par coûter cher aux entrepreneurs. Il veut un «gouvernement qui mesure l’effet de son action et qui visualise l’impact des gestes qu’il pose». Les deux députés sortants, à l’instar de tous les autres candidats, ont relancé les promesses émanant de la direction nationale de leur parti.

Du côté des libéraux, c’est le jeune Kevin Deland (Drummond/Bois-Francs) qui a pris l’engagement le plus concret en annonçant l’ouverture d’une super-clinique à Drummondville, et ce dans la première année de son mandat, cette initiative ayant pour but de désengorger l’urgence de l’hôpital Sainte-Croix. Il a expliqué que «séparer le CIUSSS Centre-du-Québec de la Mauricie ne serait pas avantageux, vu le manque de main-d’œuvre». Il a aussi proposé de créer un site web jumelant les besoins des employeurs et les disponibilités d’éventuels employés.

Quant à son homologue, François Vaes, dans Johnson, il a donné dans le propos ordinaire, indiquant que son rôle de député «sera de fournir  un coup de main aux projets déjà existants et de les amener plus loin». Le PLQ a aussi promis des études sur l’élargissement de l’autoroute 55.

Le Parti québécois a misé beaucoup sur la santé, conscient des misères éprouvées dans les horaires des infirmières et des préposés aux bénéficiaires. Il a aussi opté pour le retour d’un CISSS au Centre-du-Québec. Jacques Tétreault (Johnson) s’est mis en évidence par son discours vulgarisateur sur l’environnement, un sujet qu’il maîtrise. Diane Roy (Drummond/Bois-Francs), provenant de Saint-Jean-sur-Richelieu, est débarquée en catastrophe dans Drummond/Bois-Francs, pour remplacer Pierre Marcotte, écarté par son chef pour avoir tenu des propos islamophobes sur les médias sociaux. Peu informée des dossiers régionaux, a-t-elle elle-même reconnu, elle s’est néanmoins engagée à les défendre, particulièrement ceux se rapportant aux conditions des aînés.

La candidate de Québec solidaire (Johnson), Sarah-Saint-Cyr-Lanoie, a fait de l’environnement «son cheval de bataille». Elle a participé activement aux débats environnementaux et elle a parlé souvent d’une agriculture écologique et du transport en commun. Pour sa part, Lannïck Dinard (Drummond/Bois-Francs), a plutôt brillé par son absence dans la plupart des débats politiques de la MRC de Drummond. Il a tout de même fait la promotion du transport en commun. Il croit qu’un meilleur service profitera à l’économie des régions et fera une différence sur le plan environnemental.

Parmi les autres candidats dont les partis ne sont pas représentés à l’Assemblée nationale, on trouve, dans Drummond/Bois-Francs, François Picard (Part conservateur du Québec), Steve Therion (Équipe autonomiste) et Sylvain Marcoux (indépendant) alors que dans Johnson, il y a Jean-François Vignola (Parti conservateur), Émile Coderre (Parti vert du Québec), Andrew Leblanc-Marcil (NPD-Québec) et Yves Audet (Citoyens au pouvoir du Québec).

En fin de compte, la soirée des élections pourrait bien être, sur le plan régional, aussi palpitante qu’elle le sera au niveau national, où les récents sondages ont montré un resserrement historique des intentions de vote.

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