Comme elles sont belles… mes poubelles!

Comme elles sont belles… mes poubelles!
Amoncellement de déchets à Drummondville, en 1967. (Photo : (Photo Société d’histoire de Drummond, Fonds Pierre Dozois ; P184-037073))

Kévin Lampron-Drolet (Société d’histoire de Drummond)

Dès le tournant du XXe siècle, les conséquences de l’urbanisation et de l’industrialisation au Québec se font sentir sur la santé des citadins (mortalité infantile, fièvre typhoïde, tuberculose, diphtérie). C’est pourquoi la refonte de la Loi sur l’hygiène publique du Québec de 1901 permet au Conseil d’hygiène de la province d’exercer un contrôle sur les politiques municipales liées au domaine de la santé publique. Parmi les nombreux problèmes, la gestion des déchets est un cas majeur.

À Drummondville, il faut attendre jusqu’en 1930 avant l’instauration d’un bureau d’hygiène. Celui-ci cherche à sensibiliser la population au nettoyage de leurs bords de rues et de leurs cours qui recueillent alors une grande quantité de rebuts. Au courant de l’été, ces cours deviennent le nid de plusieurs insectes porteurs de maladies.

Bien que les employés municipaux tentent de recueillir les déchets toutes les semaines, la tâche reste ardue. La Ville décide alors, à partir de 1933, de ramasser les rebuts via des contractants. Le problème demeure néanmoins l’absence de poubelles convenables chez la plupart des citoyens.

En 1936, le Conseil municipal adopte plusieurs règlements pour encadrer le déroulement des opérations, mais la question des contenants à détritus demeure source de plaintes et de malentendus jusqu’en 1947, voir même au-delà.

D’autre part, la destination des déchets a toujours été un sujet des plus épineux. Le premier dépotoir de Drummondville est situé sur le bord de la rivière Saint-Germain, près de l’actuelle école Marie-Rivier. Cet emplacement devient problématique lorsque la décharge commence à se répandre dans la rivière, polluant ainsi l’environnement du club de golf et les terres des riverains. À tel point que la Ville reçoit une mise en demeure en 1943, lui pressant de cesser ses activités à cet endroit. Trouver un autre lieu fut long et difficile. L’idée de transformer l’ancienne cheminée de la Poudrière en incinérateur est lancée à maintes reprises jusqu’en 1951, mais la Canadian Marconi Company refuse catégoriquement cette option. La pollution de la ville demeure problématique dans les années 1960 puisque certains citoyens vont porter leurs déchets pêle-mêle dans la décharge, qui n’est pas encore sous surveillance, ou pire, dans la rivière et sur le long des routes.

Ce n’est qu’en 1980 que le comté de Drummond trouve le moyen d’innover dans la gestion de ses déchets domestiques. D’abord en trouvant un lieu d’enfouissement commun à Saint-Nicéphore pour toutes les municipalités partenaires de la MRC, puis en mettant sur pied le projet d’ouvrir un centre de récupération. Le dépotoir, à présent géré par la compagnie américaine Waste Management, est officiellement inauguré en 1984 et demeurera actif jusqu’en 2019. À la suite de quoi, le site d’enfouissement des déchets de Drummondville prendra lieu à Saint-Rosaire.

 

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