«Trip de fou» : mission accomplie pour Gilles Roussel

«Trip de fou» : mission accomplie pour Gilles Roussel
Gilles Roussel en compagnie de Martine Deschênes et Sylvie D’Amours, de la boutique Zone course. (Photo : gracieuseté)

COURSE. Gilles Roussel n’a pas complété son «trip de fou», mais il peut se dire mission accomplie. La première édition de cet événement tenu le 25 août dernier aura permis de remettre une somme d’environ 3000 dollars à la fondation de la Maison René-Verrier.

Atteint d’un cancer cérébral incurable, le Drummondvillois de 52 ans a mis sur pied cette randonnée de 80 kilomètres en collaboration avec les propriétaires de la boutique Zone course. Le parcours établi empruntait une boucle entre Drummondville et Pierreville.

Au total, une soixantaine de participants se sont joints au «trip» de Gilles Roussel. Chacun pouvait choisir la distance qui lui convenait, chaque kilomètre parcouru signifiant un dollar remis à la cause.

«Ça ne s’est pas terminé exactement de la façon dont on l’aurait voulu. Il faisait plus chaud qu’on pensait. Plusieurs de mes amis ont souffert d’un coup de chaleur. Pourtant, c’était des distances qu’ils sont habitués de courir», a raconté Gilles Roussel.

«De mon côté, tout allait bien jusqu’à la mi-parcours, quand j’ai aussi été victime d’un coup de chaleur, a-t-il poursuivi. Je voulais continuer, mais on m’a ramené sur terre. On m’a fortement déconseillé de continuer la course. Ce qui me réconforte, c’est que je n’ai pas dû arrêter par manque d’entraînement ou de préparation. J’ai suivi les consignes à la lettre, mais la température a eu le dessus.»

Trois autres coureurs étaient inscrits pour la boucle de 80 kilomètres, mais étant donné les circonstances, aucun d’entre eux n’a complété le défi.

«Comme quelques participants s’étaient inscrits pour les cinq derniers kilomètres de la course, on les a rejoints en voiture au parc des Voltigeurs. On a fini le parcours à la marche, mais rendu au parc Woodyatt, j’ai eu le feu vert pour trotter jusqu’à la boutique. On a fini ça en beauté», a relaté Gilles Roussel, en remerciant les gens de Zone course pour leur implication dans ce projet.

Une soixantaine de participants ont pris le départ du «trip de fou» de Gilles Roussel. (Photo gracieuseté)

Malgré la déception de ne pas avoir complété la boucle, Gilles Roussel s’est déclaré fier de toute cette aventure.

«Les objectifs qu’on visait ont été atteints et même dépassés, tant du côté de la participation que de la levée de fond. Initialement, on voulait amasser 1000 $, mais finalement, on a récolté 2224 $ seulement avec les inscriptions. En ajoutant les dons volontaires, on pourra remettre 3000 $ à la Maison René-Verrier», a-t-il indiqué au sujet de cet organisme spécialisé dans l’accompagnement des personnes ayant besoin de soins palliatifs.

Diagnostiqué pour un cancer cérébral incurable en 2012, Gilles Roussel a dû subir des traitements à Trois-Rivières à cette époque. «C’est la Maison René-Verrier qui a payé les frais de mon hébergement près de l’hôpital, ce qui m’a évité de voyager. Ce trip de fou est donc un moyen pour moi de redonner à cette bonne cause», a-t-il expliqué.

Déjà, Gilles Roussel et ses complices sont très enthousiastes à l’idée de répéter l’expérience en 2019. Pour éviter la chaleur, l’événement pourrait avoir lieu en octobre.

«Le parcours et la date risquent de changer, mais la distance va rester le même. Faire 80 kilomètres, c’est un défi personnel que je veux accomplir. J’ai déjà réussi 60 kilomètres l’an passé. On a déjà des idées sur la table pour attirer encore plus de coureurs.»

Courir pour s’évader

C’est dans l’espoir de ne pas sombrer avec la maladie que Gilles Roussel est revenu à ses anciennes amours, la course à pied, en 2014. Durant sa jeunesse, le Drummondvillois était un sprinteur accompli.

Gilles Roussel en compagnie de quelques coureurs durant son «trip de fou». (Photo gracieuseté)

«Quand j’ai décidé d’arrêter de pleurer dans mon coin et de recommencer à courir, ça faisait 28 ans que je n’avais pas mis des souliers de course. Quand je cours, ça m’évade. C’est le meilleur médicament possible», a exprimé ce père d’une famille de trois enfants.

«On ne peut pas guérir de ce cancer ni être en rémission. On peut juste dire que le cancer est stable. À date, je suis chanceux. Ma qualité de vie est encore là. Je vis au jour le jour avec le cancer.  Je continue de courir avec la gang de Zone course. Je cours pour le plaisir et à mon rythme de croisière», a conclu Gilles Roussel.

Une source d’inspiration

Sur les médias sociaux, la coach de course à pied Vicky Villiard a rendu hommage à son ami Gilles Roussel en ces termes : «Gilles, sois fier de toi. Ce n’est pas un échec que nous t’avons imposé aujourd’hui en arrêtant la course, bien au contraire. Tu t’es battu contre le cancer, tu as gagné. Tu as monté ce projet, tu l’as accompli et réussi. Tu es la preuve que tout est possible dans la vie, il suffit de se battre pour l’obtenir. Tu es une source d’inspiration inestimable mon ami. Sache qu’aujourd’hui, c’était un honneur de partager la route à tes côtés.»

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