Hubert Landry complète son 25e Ironman

Hubert Landry complète son 25e Ironman
Hubert Landry (Photo : (Photo gracieuseté))

TRIATHLON. Ne demandez pas à Hubert Landry comment s’est terminé le dernier téléroman en vogue. Au cours des 12 dernières années, l’homme de fer de Drummondville a réussi l’exploit improbable de compléter 25 Ironman, cette compétition de 226 km consistant à enchaîner 3,8 km de natation, 180,2 km de vélo ainsi qu’un marathon de 42,2 km.

C’est dimanche dernier, à Mont-Tremblant, qu’Hubert Landry a entendu la fameuse phrase «You are an Ironman!» pour la 25e fois en carrière. Il s’agissait de son 27e départ à vie, puisqu’il n’a pu terminer l’une de ces courses en raison d’une blessure tandis qu’à une autre occasion, l’épreuve de natation a été annulée.

C’est en 2004 qu’Hubert Landry a commencé à pratiquer le triathlon, d’abord sur de courtes distances. Dès l’année suivante, il participait à son premier demi-Ironman.

«Les gens qui complètent un Ironman ont souvent un tatouage. Un jour, j’ai vu celui de mon ami François Girard sur son mollet. Il m’a demandé si j’en voulais un comme ça. J’ai répondu oui et il m’a dit : «Tu sais ce que tu as à faire!». J’ai alors mis plus d’heures à l’entraînement pour y arriver. J’ai finalement réussi mon premier Ironman en 2006, en Colombie-Britannique», raconte Hubert Landry.

En 2013, Hubert Landry a eu l’occasion de participer au mythique Ironman d’Hawaï, qui regroupe les meilleurs triathlètes de la planète. «J’ai été chanceux, car les gens qui avaient plus de 12 Ironman étaient invités à participer à une loterie. J’ai envoyé mon CV et j’ai été choisi», raconte l’homme de 57 ans.

La fierté se lisait sur le visage d’Hubert Landry au moment de franchir le fil d’arrivée de son 25e Ironman, dimanche, à Mont-Tremblant.

«Chaque année, j’écoutais ce championnat du monde à la télévision. Je voyais l’endroit et les participants. La journée que je suis arrivé là-bas et que j’ai croisé les meilleurs au monde, je savais que je ne serais jamais de leur calibre. C’est comme si un hockeyeur d’une ligue junior B avait la chance de jouer un match dans la Ligue nationale sur le quatrième trio.»

Ce n’est que récemment que l’objectif d’atteindre le plateau magique des 25 Ironman a germé dans l’esprit d’Hubert Landry. «Quand j’ai commencé ma carrière, j’ai progressé d’une distance à l’autre, en commençant par le sprint, puis l’olympique. Après mon premier Ironman, je ne pensais jamais me rendre à 25! Il y a tellement de facteurs qui rentrent en ligne de compte, comme les blessures. Mais à partir du 21e ou du 22e, mon but est devenu de faire le 25e chez nous, au Québec. J’ai donc arrangé mon horaire en conséquence», a expliqué celui qui est natif de Baie-Comeau et qui s’est installé à Drummondville il y a 27 ans.

Évidemment, ce fameux 25e Ironman revêtait un caractère spécial pour Hubert Landry. «Le mental avait déjà commencé quelques jours avant. Je jouais local, devant plusieurs proches et amis. Je voulais le réussir. J’étais bien préparé. Je suis fier d’avoir réussi, car des gens qui se rendent à 25, il n’en pleut pas, mais je ne l’ai pas fait pour les autres. Je l’ai fait pour moi. C’est un rythme de vie et j’adore ça! Quand je croise le fil d’arrivée, je vis le moment, mais rapidement, je commence à penser à ma préparation pour le prochain Ironman», ajoute celui qui est déjà inscrit à trois compétitions en 2019.

Hubert Landry. (Photo gracieuseté)

Aux yeux d’Hubert Landry, un Ironman ne représente pas une simple course, mais plutôt une épreuve dans le plus pur sens du terme. «Dans un Ironman, la course est contre toi-même. Quand on commence à nager le matin, c’est 80 % physique et 20 % mental. Mais plus que la journée avance, plus la capacité physique diminue. Il faut donc être très solide mentalement. Il ne faut pas non plus faire un Ironman juste pour en faire un, puis passer à autre chose. Moi, je ne fais pas des Ironman : je suis un Ironman. Ma vie est basée là-dessus. Même mes vacances sont basées là-dessus.»

Chaque matin, Hubert Landry se réveille effectivement à 5 h afin d’aller nager trois kilomètres dans la rivière Saint-François. Après sa journée de travail, pas de temps pour la télévision : il embarque sur son vélo pour un entraînement de 100 km. «Comme ma copine fait aussi du triathlon, c’est un exercice de gérance d’agendas. Mais le Ironman, ça fait partie intégrante de ma vie. Dans mon esprit, je ne fais jamais de sacrifices. C’est une passion, tout simplement», confie celui qui totalise plus de 4300 km de natation, 67 000 km de cyclisme et 19 000 km de course à pied depuis 2004.

Et quel est le secret de sa longévité pour enchaîner ces ultimes défis l’un après l’autre? «Un Ironman, c’est comme une grosse boule en acier qui pèserait une tonne. Si vous essayez de la pousser, vous ne serez pas capable. Mais si vous commencez avec une boule de 200 livres et que progressivement, vous ajoutez du poids, vous allez y arriver. Mais une fois que la boule a commencé à rouler, si elle arrête, vous ne serez plus capable de la redémarrer», image Hubert Landry.

Chaque fois que l’occasion se présente, Hubert Landry invite d’ailleurs les gens qu’il côtoie à essayer le triathlon.

Hubert Landry, Dominic Rivard, François Rivard, Joël Laflamme, Éric Fafard, Steve Vallières et André Audet ont représenté le club Triomax de Drummondville à Mont-Tremblant. (Photo gracieuseté)

«Les gens sont impressionnés parce qu’ils me voient comme un Ironman. Je leur réponds qu’un Ironman, c’est fait par du monde. Il s’agit juste de commencer par la plus petite distance. C’est comme une échelle : il y a des barreaux et il faut commencer par celui du bas. Vous n’êtes pas obligés de vous rendre jusqu’à un Ironman. Si vous avez le temps de vous entraîner pour un sprint, c’est parfait! L’essentiel, c’est d’avoir du plaisir à bouger. C’est le message que je veux lancer aux gens aujourd’hui : pourquoi ne pas venir essayer le prochain Triathlon de Drummondville?», conclut celui qui est un bénévole de longue date au sein de cet événement.

Triomax bien représenté

Au Ironman de Mont-Tremblant, sept membres du club Triomax de Drummondville étaient en action. Outre Hubert Landry, on retrouvait Dominic Rivard, François Rivard, Joël Laflamme, Éric Fafard, Steve Vallières et André Audet.

«Tout le monde a fait son maximum. Peu importe le temps pour y arriver, c’est ça l’essentiel à mes yeux», a affirmé Hubert Landry.

Ce dernier s’est également réjoui pour les Drummondvillois Joël Laflamme, Nathalie Camiré, Jocelyn Lamarre et Nancy Lajoie, qui participeront au championnat mondial de triathlon par groupe d’âge en Australie le mois prochain.

 

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