Tribune libre : Au temps des coupures…

Tribune libre : Au temps des coupures…
Lettre ouverte (Photo : Photo Deposit)

Le lundi 4 juin le gouvernement est fier d’annoncer 12 milliards sur 5 ans pour les ainés; transport, soutien à domicile, aide aux entreprises afin de favoriser le vieillissement actif des Québécois. Cette annonce faite à Trois-Rivières m’apparaît de la plus grande ironie, car dans ce même territoire, au CIUSSS MCQ, comme dans plusieurs autres CIUSSS, de graves coupures de postes sont présentement réalisées au service de psychologie pour la population ainée, et auraient été approuvées par le ministre de la Santé. En effet, dans la semaine du 28 mai 2018, 133 heures par semaine en services psychologiques pour ainés ou proches aidants ont étés abolies.

Couper dans l’essentiel

Le territoire du CIUSSS Mauricie-Centre-du-Québec est un des plus vaste, mais aussi un des plus vieillissant, où les besoins sont criants. Les gens plus âgés doivent pouvoir s’épanouir grâce à une approche intégrative, humaine, adaptée et basée sur le mieux-être. Un psychologue, ce n’est pas simplement de l’écoute ou du soutien, c’est beaucoup plus que ça. Quand on doit faire face à des pertes multiples, que se soit au niveau physique, social ou personnel, le psychologue est là pour la personne et aussi pour sa famille.

Est-ce que le ministre y croit vraiment? Si oui, alors pourquoi toutes ces coupures cachées? Est-ce pour de simples raisons pécunières?

Les résultats y sont flagrants :

Moins de psychologues à domicile pour les soins en fin de vie.

Moins de psychologues pour les proches aidants.

Moins de psychologues pour les comités de gestion des comportements perturbateurs.

Moins de psychologues pour l’aide médicale à mourir; comment s’assurer que le consentement est libre et éclairé; et qui accompagnera les familles par la suite ?

Moins de psychologues pour aider les intervenants, les infirmières, les préposés aux bénéficiaires à intervenir auprès de la clientèle vieillissante qui présentent différentes problématiques telles que l’Alzheimer.

Presque tous sont ou seront remplacés pas des travailleurs sociaux ou des techniciens en éducation spécialisés, mais je pense que les psychologues ont leur place et font une différence par l’expertise qu’ils ont sur le fonctionnement psychologique affectif, cognitif, émotif, familial. Mais le ministère de la santé a du mal à le reconnaître!

À qui de s’adapter?

Quand toutes les spécialités sont regroupées dans les grands centres, que reste-t-il pour les ainés vivants en régions? Est-ce vraiment à eux de s’adapter à un méga, giga, système de santé pendant que certains doivent faire face à de grandes pertes d’autonomie? Ils ont passé leur vie à faire multiples efforts, ne serait-il pas normal qu’à ce moment de la vie, où les enjeux sont différents et particuliers, que le gouvernement et les dirigeants des CIUSSS leur facilitent au moins la vie.

Les ainés, à la maison, en résidence ou en CHSLD, requièrent une approche répondant à tous leurs besoins, mais en particulier leurs besoins psychologiques, sociaux et affectifs. La recette est simple : pour briser le peu de stimulation, la solitude et l’isolement, toutes les professions sont nécessaires.

Un cerveau et un cœur qui vont mieux, c’est un corps qui va mieux. Au-delà de ça, c’est une vie qui va mieux, c’est un couple, une famille qui va mieux…

Simon Tremblay

 

 

 

 

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