Eau potable : le plus grand projet de la Ville de Drummondville

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Par Jean-Pierre Boisvert
Eau potable : le plus grand projet de la Ville de Drummondville
Jean-François Daigle et François Pothier (Photo : Ghyslain Bergeron)

La construction de la nouvelle usine d’eau potable, sans doute le plus important projet à Drummondville depuis l’aménagement des barrages, est sur les rails pour une mise en service prévue en 2023.

Où sera-t-elle érigée? François Pothier, directeur général adjoint gestion du territoire et directeur du Service de l’ingénierie, et Jean-François Daigle, chef de division – eaux potable et usées, que L’Express a rencontrés à l’hôtel de ville, précisent que le terrain n’est pas encore choisi et expliquent pourquoi.

«Lorsque le ministère des Affaires municipales (MAMROT) aura accepté officiellement notre projet, probablement cet automne, nous aurons une idée plus spécifique de la grandeur de l’usine et des infrastructures qu’il y aura dedans. Une fois que cela sera déterminé, on saura quelle grandeur de terrain ça nous prendra. Assurément, ce sera le plus proche possible de l’usine actuelle, question de coût», fait valoir François Pothier, qui laisse entendre qu’un des scénarios serait de détruire une partie non-utilisée de l’usine actuelle pour donner plus de terrain pouvant accueillir le nouveau bâtiment tout juste à côté. Une fois construite la nouvelle usine, l’ancienne sera démolie et ce terrain désormais inoccupé ne sera pas vendu par la Ville. Il pourra plutôt servir à agrandir les réserves d’eau.

Même si la résolution du conseil municipal, confirmant le désir des élus d’opter pour une nouvelle usine plutôt que de moderniser la bâtisse existante, a été adoptée en juin dernier, Jean-François Daigle et son équipe planchent sur le projet depuis plusieurs années, en collaboration notamment avec le ministère des Affaires municipales.

Le coût total oscillera autour de 60 millions de dollars, ce qui était d’ailleurs estimé pour la réfection de l’usine actuelle. D’importantes subventions viendront des gouvernements supérieurs. «Ce sera beaucoup plus simple avec de nouvelles installations, ce sera plus automatisé et les opérateurs profiteront d’un plus grand espace et pourront consacrer plus de temps à la qualité de l’eau. Et, ce qui est le plus important, on aura une nouvelle technologie, pour au moins 30 ans», soumet Jean-François Daigle.

L’ozonation

Selon lui, la nouvelle technologie fera appel à des procédés similaires à ceux qui existent actuellement, datant des années 1980, mais, en plus de la décantation-filtration, elle en ajoutera d’autres comme l’ozonation. «L’ozonation a pour effet de détruire davantage de micro-organismes tout en améliorant la couleur, l’odeur et le goût de l’eau. À la fin, il y aura une désinfection à l’ultraviolet, qui fait le travail du chlore, lequel sera donc réduit».

Les deux ingénieurs conviennent que tout concordera à donner plus d’outils aux opérateurs pour, notamment, faire face aux changements de comportement de la rivière Saint-François. «On connaît la rivière. On connaît ses humeurs. Présentement, elle est basse. Dépendant de la saison, il se passe des choses particulières. L’été, il y a des chaleurs et il n’y a pas beaucoup d’eau, au printemps il y a de gros coups d’eau et l’hiver c’est différent aussi. La nouvelle technologie nous aidera en ce sens. Elle a été éprouvée dans plusieurs municipalités. Notre chef d’équipe, Étienne Parent, est membre d’un regroupement de producteurs d’eau potable et il discute régulièrement avec des collègues qui partagent leurs connaissances», souligne M. Pothier.

Autre avantage indéniable, l’augmentation du débit d’eau potable. «Notre journée la plus exigeante actuellement au niveau des besoins demande de fournir 55 000 mètres cubes par jour. La nouvelle usine permettra un débit de 68 000 mètres cubes par jour avec une expansion pouvant atteindre 89 000. Dans les plans de croissance, nous avons tenu compte bien sûr des besoins de Drummondville mais également de Saint-Germain, Saint-Cyrille et Saint-Majorique, trois municipalités voisines que nous desservons présentement et qui vont croître aussi», de faire observer M. Daigle.

Selon ce qui est possible de prévoir, le processus de planification globale, incluant les plans et devis, s’étalera sur près de deux ans à partir de l’hiver prochain. Suivra ensuite la phase de construction qui prendra également deux ans. De sorte que la nouvelle usine entrera en service en 2023.

Une chose est certaine, l’usine actuelle est capable encore de faire le travail durant plusieurs années. «Nous agissons tout de suite afin de ne pas attendre à minuit moins une. Nous prendrons le temps de bien faire les choses, de réaliser ce projet qui est l’un des plus grands dans l’histoire de Drummondville. Pour Jean-François et moi, c’est le projet d’une carrière professionnelle. Qui vise à fournir de l’eau potable à plus de 80 000 personnes», a dit François Pothier.

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