À propos de la mobilité durable

À propos de la mobilité durable
Tribune libre (Photo : (Depositphoto))

J’ai participé à une des 5 séances de consultations publiques sur la mobilité durable (MDD) organisées par la Ville de Drummondville.

Ce faisant, je désirais répondre à l’invitation en tant que citoyenne et faire valoir les besoins des usagers les plus vulnérables, i.e. les piétons de Drummondville.

Il est important de souligner que la mobilité durable concerne l’urbanisme, les infrastructures, l’organisation des transports de manière à favoriser les déplacements doux comme la marche à pied et le vélo, les différents types de transport en commun et la réduction de polluants de gaz à effets de serre. Il est vrai que la sensibilisation et l’éducation de la population sont nécessaires à tout changement. Mais il faut aussi une volonté politique véritable pour s’assurer que ces changements se réalisent.

Les avertisseurs lumineux pour piétons.

L’installation d’avertisseurs lumineux pour piétons est une bonne chose pour traverser à une intersection. Ils sont cependant peu nombreux. Il en faudrait davantage.

Le nombre de secondes allouées pour pouvoir traverser à une intersection devrait être augmenté de manière à permettre aux personnes dont la démarche est plus lente de pouvoir traverser en toute sécurité.

Il se passe souvent deux séries de feux de circulation avant que le piéton qui a activé le bouton électronique puisse s’aventurer, si bien que beaucoup de piétons préfèrent ne pas activer le bouton et traverser à leurs risques et périls. Si on faisait à Drummondville comme il se fait ailleurs dans plusieurs villes du Québec, à savoir qu’aussitôt que le bouton électronique est activé, la priorité est donnée au piéton. La circulation des voitures mettrait quelques secondes pour ralentir et le droit de passage serait donné.

Les trottoirs

Si vous vous promenez dans Drummondville, non pas en voiture mais à pied, vous remarquerez, à part les trottoirs autour du Parc St-Frédéric, et ceux de la rue Heriot au bas de la ville, il y a bien peu de trottoirs adaptés à la marche des piétons. D’ailleurs, en arpentant la ville, que ce soit sur Brock, sur Lindsay, sur le boulevard Mercure, sur le boulevard St-Charles dans le vieux St-Charles, sur le boulevard St-Joseph et ailleurs à Drummondville, il y a bien peu de gens qui se promènent à pied.

Pourquoi pensez-vous?

Peut-être sommes-nous de ceux qui ont la fâcheuse habitude d’utiliser leur véhicule, même pour aller au dépanneur du coin…

Mais il y a bien plus que cela.

Le problème vient des entrées charretières (des bateaux pavés dans le langage urbanistique). Elles sont faites pour que les voitures puissent entrer et se garer dans les cours. De ce fait, elles ne favorisent pas le marcheur qui passe son temps à «monter et descendre, monter et descendre» et cela sans arrêt. Au surplus, les entrées charretières sont affublées de pentes en biseaux (à angle) qui ne font que déstabiliser le marcheur. Et cela encore plus lorsqu’un parent essaie de promène son enfant en poussette. Il y a des parents qui préfèrent marcher carrément dans la rue, piste cyclable ou pas, que d’utiliser les trottoirs.

Les pistes cyclo-piétonnes surélevées et gardées de la chaussée par des bordures de béton, sont, à quelques endroits, de bonnes solutions. Prenons comme exemple le boulevard Université ou le boulevard St-Charles dans la partie nouvelle. Cependant cette façon de faire ne peut convenir là où il y a plusieurs habitations, donc plusieurs entrées de cours. Il faut donc trouver une autre solution.

Et si on diminuait la largeur des rues ? Il y à Drummondville des rues tellement larges qu’un petit avion pourrait y atterrir ! En diminuant la largeur des rues on pourrait ainsi aménager des pistes pour les marcheurs et pour les utilisateurs de vélo, tout en les protégeant des voitures par des bandes de béton. Bien sûr cela obligerait les conducteurs de voitures et d’autres motorisés à diminuer leur vitesse, ce qui au fond, ne serait pas une mauvaise chose. De toutes les façons, on «roule» toujours trop vite. Ce serait là tout une révolution : priorité aux piétons et aux utilisateurs de vélo !

Plus de marcheurs et plus de vélos amèneraient une diminution de la pollution et permettrait à tous de vivre en harmonie. Et au surplus, on ferait des économies car la construction de trottoirs deviendrait de plus en plus obsolète. Et là où on a l’habitude de construire des trottoirs, on pourrait planter des arbres. Quel bonheur pour les marcheurs et pour les utilisateurs de vélo de pouvoir se promener dans les rues de Drummondville, sous les arbres !

Il faut bien que la ville du bonheur et du bien vivre commence quelque part !

Chose certaine, il est impératif que les urbanistes et les ingénieurs de la Ville se penchent sur la question, fassent des recherches, voient ce qui se fait ailleurs et proposent aux citoyens des solutions qui vont vraiment dans le sens d’une réelle mobilité durable, c’est-à-dire favorable d’abord aux marcheurs et aux utilisateurs de vélo, telle qu’on nous l’a présentée lors des consultations publiques.

Michelle Théroux

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