William Boyer-Richard va jusqu’au bout de son rêve

William Boyer-Richard va jusqu’au bout de son rêve
William Boyer-Richard a décroché une bourse d’études qui lui permettra d’évoluer avec les Broncos de l’université Western Michigan, dans la première division de la NCAA. (Photo : gracieuseté)

BASKETBALL. En 2013, du haut de ses 15 ans, William Boyer-Richard partageait avec les lecteurs de L’Express son rêve de jouer dans le prestigieux réseau universitaire américain de la NCAA. L’automne prochain, le Drummondvillois deviendra l’un des rares joueurs de basketball québécois à réaliser cet exploit.

Courtisé par trois universités américaines et plusieurs autres établissements canadiens, Boyer-Richard a finalement opté pour l’offre des Broncos de l’université Western Michigan. Située à Kalamazoo, cette équipe évoluant dans la première division de la NCAA lui a octroyé une bourse d’études couvrant toutes ses dépenses.

«Je suis allé visiter le campus. Aussitôt, j’ai aimé l’école, le coach et le style de jeu de l’équipe. Je ne recherchais rien de plus. C’est un programme réputé. Ça a facilité ma décision», a expliqué le brillant athlète-étudiant de 20 ans, qui entreprendra ses études en business dès cet été afin d’alléger ses prochaines sessions.

Au cours des trois dernières années, Boyer-Richard a défendu les couleurs des Dynamiques du Collège Jean-de-Brébeuf, dans la première division du circuit collégial québécois. Championne de la saison régulière en vertu d’une fiche de 14 victoires et 2 défaites, la formation montréalaise s’est avouée vaincue par un seul point (78-77) en finale des séries éliminatoires face aux champions en titre, les Nomades du Collège Montmorency de Laval.

«C’était notre année. Sur le dernier jeu du match, on avait le jeu parfait. Le panier de trois points est rentré, mais notre joueur avait un pied sur la ligne. Le tir valait donc deux points. C’était une défaite crève-cœur», a raconté Boyer-Richard.

William Boyer-Richard (Photo gracieuseté)

Au championnat canadien disputé à Laval, les Dynamiques ont obtenu leur revanche en battant les Nomades 92-73. Les représentants de Jean-de-Brébeuf ont finalement plié l’échine en double prolongation dans le match pour la médaille de bronze.

«Si je nous compare aux autres équipes, on était plus intelligents. On n’avait pas nécessairement les meilleures athlètes, mais chacun comprenait son rôle et accomplissait sa tâche. On n’essayait pas de trop en faire. C’était là notre plus grande force : on écoutait notre coach et on exécutait le plan de match à la lettre», a exprimé l’athlète de six pieds et deux pouces, qui a récemment hérité d’une bourse sportive de la Ville de Drummondville.

Évoluant à la position stratégique de meneur de jeu, Boyer-Richard est reconnu pour son intelligence et sa vision du jeu, mais aussi son esprit compétiteur et sa capacité à performer dans les moments corsés. Doté d’un lancer précis, il s’est hissé parmi les meilleurs marqueurs du circuit la saison dernière grâce à une moyenne de 17,1 points par match.

«En tant que point guard, j’essaie d’être le leader de mon équipe. J’aime ça prendre l’initiative sur le terrain. J’aime aussi tirer de loin. C’est une force que j’ai peaufinée au fil des ans», a souligné celui qui a dominé la ligue avec un impressionnant pourcentage de tirs de trois points réussi de 51 %.

«Je suis aussi quelqu’un qui n’aime pas perdre. On me l’a souvent reproché, mais ça fait partie de moi», a ajouté ce produit du Vert et Or du Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières, qui a commencé à jouer au basketball à l’âge de 6 ans.

Le rêve de William Boyer-Ricard avait fait l’objet d’un article dans L’Express, en juillet 2013. (Photo L’Express)

Ayant atteint son objectif de faire le saut dans la NCAA, Boyer-Richard rêve-t-il maintenant d’accéder à la fameuse NBA?

«Au début, je rêvais de la NCAA… Peu à peu, c’est devenu un but plus qu’un rêve. Aujourd’hui, c’est sûr que la NBA est un rêve. Je n’ai pas peur de le dire, même si certains disent que je n’ai aucune chance d’y arriver. Je suis conscient que c’est la crème de la crème qui atteint cette ligue. Les ouvertures sont rares et ça prend un peu de chance pour y arriver. Je ne me ferme pas de portes. Si ce n’est pas la NBA, il y a d’autres ligues professionnelles qui existent en Europe», a-t-il laissé entendre.

Source de fierté et d’inspiration

Entraîneur des Dynamiques du Collège Jean-de-Brébeuf, Michael Chmielewski a appris à connaître William Boyer-Richard, tant l’humain que l’athlète, au cours des dernières années. Il ne cache pas sa fierté devant le parcours unique de son protégé.

«Atteindre la NCAA, ce n’est pas quelque chose de facile à accomplir. Il ne suffit pas d’avoir du talent. Ça prend beaucoup de travail et de caractère. Les recruteurs américains n’ont pas de temps à perdre avec un étranger qui n’a pas l’attitude qu’il faut», a expliqué Chmielewski.

Sur le terrain, Boyer-Richard s’est imposé comme un leader exceptionnel aux yeux de son coach. «Son tir de l’extérieur demeure son habileté la plus attrayante, mais peu à peu, il a ajouté des cordes à son arc. Il a diversifié son talent. En tant que meneur, il sait faire de bonnes passes et impliquer ses coéquipiers dans le jeu.»

«William n’hésite pas à prendre beaucoup de responsabilités sur ses épaules, tant dans la victoire que dans l’échec. Son éthique de travail est comparable aux meilleurs athlètes», a ajouté celui qui a été proclamé entraîneur par excellence de la dernière saison sur la scène canadienne du basketball collégial masculin.

William Boyer-Richard. (Photo gracieuseté)

Selon Chmielewski, l’histoire de William Boyer-Richard peut servir de source d’inspiration pour tous les jeunes joueurs de basketball québécois.

«Ce jeune homme-là n’a pas eu peur de nommer son objectif et ensuite d’agir en conséquence, a fait valoir l’entraîneur montréalais. William nous a écoutés, il nous a challengés et il a toujours poussé vers le haut. Il a tout fait pour atteindre son objectif, mais plus important encore, il n’a pas eu peur d’échouer. L’échec était bien possible, mais il a foncé sans hésiter.»

Quant à savoir si Boyer-Richard endossera le chandail d’une équipe de la NBA un jour, la question fait réfléchir Chmielewski.

«La NBA, c’est pour le top… Disons que les statistiques ne jouent pas en faveur de William, mais elles jouent rarement en faveur de quiconque. Il n’est pas le plus grand et ses qualités athlétiques ne sont pas incroyables, même s’il s’est beaucoup amélioré à ce chapitre. Tout ça ne devrait pas l’arrêter de travailler. J’encourage d’ailleurs tout jeune à foncer vers ses objectifs, tout en gardant une vie équilibrée. Qui sait où ça peut le mener?», a conclu celui qui enseignera les rudiments du basketball à 35 jeunes de 11 à 15 ans dans le cadre d’un camp estival, du 8 au 13 juillet, à l’école Marie-Rivier de Drummondville.

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