Trente ans plus tard, le Centre famille-enfant est réalité

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Par Cynthia Martel
Trente ans plus tard, le Centre famille-enfant est réalité
Les 13 chambres de naissance hautement équipées accueillent les mamans, de l’accouchement à son départ. (Photo : Ghyslain Bergeron)

SANTÉ. Ça y est! Après trois décennies de démarches, d’espoir et de multiples délais, les mamans de la MRC de Drummond et leurs bébés sont maintenant accueillis et soignés dans un environnement vaste, moderne et chaleureux qu’est le Centre famille-enfant (CFE) Girardin.

Ce nouveau CFE n’a rien à envier aux autres centres hospitaliers de la province. Les espaces sont invitants, lumineux et rien n’a été laissé au hasard. Le mobilier a été choisi minutieusement afin d’assurer le confort et la sécurité des usagers et les équipements à la fine pointe de la technologie facilitent le quotidien du personnel en assurant une plus grande efficacité des soins et services.

Ce projet d’envergure, rappelons-le, se chiffre à 32 408 000 $ et inclut les coûts pour l’acquisition du mobilier et de l’équipement.

Quelques semaines avant l’inauguration, L’Express a eu un accès privilégié au bâtiment permettant de découvrir en détail chaque département.

Centre de naissance

Le centre de naissance occupant une large superficie du deuxième étage regroupe les soins intermédiaires néonataux, les chambres de naissance ainsi que le bloc obstétrical.

D’abord, la pouponnière destinée à prodiguer les soins intermédiaires néonataux est maintenant deux fois plus grande, non pas en termes de lits, mais en surface.

«On avait quatre emplacements, on a toujours le même nombre, mais le Ministère nous a fait rajouter deux lits de pouponnière, par exemple dans le cas où une mère serait aux soins intensifs et qu’elle ne peut s’occuper de son bébé. Il y a aussi deux places de débordement futur, parce qu’on s’attend à ce que la clientèle prématurée augmente avec le nombre grandissant de résidents», indique Isabelle Tessier, chef de service parents-enfants zone sud Drummond.

Chaque maman y a maintenant son petit coin avec fauteuil en plus d’avoir accès à un four micro-ondes et un petit bain.

La pouponnière est notamment équipée de moniteurs pour suivre le rythme cardiaque, la pression et la saturation de chaque poupon. Les données sont transmises simultanément sur une console au poste de travail du pédiatre de garde.

«Le médecin peut donc suivre attentivement l’évolution de l’état général des bébés», fait savoir Mme Tessier.

De l’autre côté se trouve l’espace de réanimation.

Le niveau de soin est maintenant le 1B, c’est-à-dire que le CFE peut assurer les soins et services pour les nouveau-nés de 34 semaines et plus. Jusqu’à tout récemment, le centre hospitalier ne pouvait prendre en charge que les bébés de 36 semaines et plus. Les grands prématurés ou les mamans souffrant de complications majeures sont transférés vers Trois-Rivières, Sherbrooke ou encore Sainte-Justine, comme c’était le cas.

«Lorsque les soins intensifs sont terminés au CHUS, par exemple, on nous retourne le bébé et on peut poursuivre les soins nécessaires», précise la chef de service.

En poursuivant notre marche dans le corridor, on croise le poste d’accueil et des infirmières. La première portion des chambres uniques de naissance se situe aussi à proximité. Il y en a 13 au total, ni plus ni moins qu’avant. La différence, c’est que la maman y demeure tout au long de son séjour, de l’accouchement à son départ. Lorsque bébé est prêt à voir le jour, le personnel médical transfère dans la pièce tout le nécessaire pour l’accouchement : chariot d’accouchement, moniteur, pompes et, en cas de besoin, table de soin néonatal. Une fois le travail terminé et que maman et bébé se portent bien, tous ces équipements sortent de la pièce pour la transformer en vaste chambre pratique et douillette. On y retrouve notamment une section pour laver le nouveau-né avec table à langer, une chaise se transformant en lit simple pour le papa ainsi qu’une salle de bain complète avec bain tourbillon et lampe chauffante. Ballon de grossesse, suspensions en tissu, coussin de corps et gilet de portage sont autant d’accessoires qui sont à la disposition de la mère.

Une salle d’observation avec quatre civières, deux chambres de grossesse à risque élevé et un salon-cuisinette y sont également aménagés.

L’étage est aussi sécurisé par deux portes de secours émettant un signal sonore une fois ouvertes.

«Ces portes ne s’ouvrent qu’avec une carte d’employé. Si quelqu’un tente de l’utiliser, un signal sonore sera aussitôt entendu et les employés recevront automatiquement une alerte sur leur pagette. Il s’agit d’une recommandation découlant de l’enlèvement d’un bébé à l’hôpital de Trois-Rivières en 2014. Nous avons aussi installé des caméras à des endroits stratégiques. Alors pour sortir avec leur bébé, les parents doivent absolument passer devant le poste d’infirmières», explique Mme Tessier.

Bloc obstétrical

Toujours au deuxième étage, derrière deux portes vitrées automatiques, se situe le bloc obstétrical où l’on procède aux césariennes, qu’elles soient planifiées ou non. Ce département est composé de deux salles d’opération et d’une salle de réveil.

Rappelons qu’il s’agit du premier bloc obstétrical dans la région à être annexé à un centre mère-enfant.

«D’ailleurs, les architectes engagés pour le projet de l’hôpital de Lasalle sont venus visiter», lance Mme Tessier.

Pédiatrie Soprema

Le Centre famille-enfant inclut aussi une unité de pédiatrie de dix chambres privées.

L’une des dix unités pédiatriques. (Photo Ghyslain Bergeron)

«Avant, c’était dix chambres multiples. Maintenant, on a aussi une salle de débordement de trois lits, lorsqu’il y a des pandémies. Nous n’avons toutefois pas plus de place d’hospitalisation, mais le gain, c’est l’externe avec la pédiatrie de jour. Avant, on accueillait les enfants à même nos services, un cas à l’occasion. Ça va donc nous permettre d’avoir un volume plus intéressant», fait savoir la chef de service.

Le long corridor mène à des chambres lumineuses, spacieuses, colorées et apaisantes. Tout pour rendre le séjour plus facilitant et apaisant.

«On veut associer la chambre à un événement plus heureux, après les traitements qui sont souvent douloureux», souligne Nathalie Perreault, directrice adjointe en périnatalité.

Les pièces ont été pensées et aménagées en fonction de limiter le plus possible la propagation des bactéries et le risque de blessures. À titre d’exemple, on y a installé des fenêtres à stores intégrés. Non seulement cela facilite l’entretien, mais le risque de pendaison est diminué de beaucoup.

Une salle de bain complète est également à la disposition du patient et de sa famille. À l’autre unité, jusqu’à quatre enfants pouvaient se partager la petite salle de toilette.

Deux chambres en pédopsychiatrie sont également disponibles. Celles-ci sont davantage sécuritaires de par les choix de matériaux et d’accessoires : poignées anti-pendaison, absence de pôle et rideau de douche, barres d’appui pleines, plafond radiant et crochets au mur se repliant sur eux-mêmes avec une charge de plus de 25 livres.

Une poignée anti-pendaison. (Photo Ghyslain Bergeron)

Les chambres sont aussi plus sobres afin que la clientèle soit exposée à moins de stimuli possibles. Soulignons par surcroît que ces patients sont surveillés en tout temps par des agents d’un service privé et la porte de secours tout près est munie d’un système d’alarme.

Une salle de traitement ainsi qu’une chambre à pression négative complètent le service. La première permet de faire des traitements plus difficiles, plus minutieux, soit une ponction lombaire ou l’installation d’une sonde de soluté. Un enfant qui nécessite une surveillance constante peut y séjourner aussi. En ce qui a trait à la chambre à pression négative, il s’agit d’une pièce d’isolement pour un cas de tuberculose ou de varicelle, par exemple.

«La bactérie ne circulera pas dans l’air et restera dans cette chambre. On évitera ainsi la contagion dans les autres secteurs», précise Mme Perreault, ajoutant qu’il s’agissait d’une recommandation du ministère.

Pour en revenir avec la pédiatrie de jour, une nouveauté, ce plateau technique équipé de quatre lits empêchera l’hospitalisation de certains enfants, au dire de la directrice adjointe en périnatalité.

La pédiatrie de jour compte quatre lits. (Photo Ghyslain Bergeron)

«Il est entre autres possible de faire les pansements quotidiens à un petit brûlé, administrer un antibiotique intraveineux ou faire des prises de sang ou analyses d’urine. Ça permet alors à l’enfant de retourner le soir à la maison ou bien de donner le congé plus rapidement.»

Fait intéressant, la pédiatrie de jour a permis au CIUSSS de recruter des pédiatres supplémentaires.

«Dans les derniers mois, on a accueilli trois pédiatres. On en attend un quatrième à l’automne et on continue nos démarches pour un cinquième», laisse entendre Mme Perreault.

Clinique de grossesse et salon des familles

La salle d’attente de la clinique de grossesse n’a rien de comparable à celle d’avant. (Photo Ghyslain Bergeron)

Par ailleurs, la clinique de grossesse prend place au rez-de-chaussée avec sa salle d’attente plus confortable et aérée. Les futures mamans ont recours à ce service pour différentes raisons, passant des prélèvements sanguin et urinaire, à la clarté nucale aux suivis de grossesse assurés par les cinq gynécologues en fonction depuis plusieurs années.

Un peu plus loin a été aménagé le salon des familles pour les parents dont les enfants sont hospitalisés. Cet espace de vie à des allures d’un petit appartement doté d’un salon, d’une petite cuisinette avec salle à manger, de deux chambres avec lit simple de même que d’une salle de bain.

Le salon des familles est un petit milieu de vie. (Photo Ghyslain Bergeron)

Tout juste à côté, une salle de formation et réunion à la fine pointe de la technologie avec visioconférence a été aménagée. Finalement, à l’extrémité, s’y trouve le centre de prélèvements Soucy.

Bref, le Centre famille-enfant a tout pour faciliter la cohabitation de la mère et du nouveau-né, et, de façon globale, prodiguer des soins de hauts standards dans un environnement rendant le séjour plus agréable.

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Pensé et construit en fonction de développements futurs

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