Site d’enfouissement : sept plaintes ont été émises en 2017

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Par Cynthia Martel
Site d’enfouissement : sept plaintes ont été émises en 2017
Le site d'enfouissement de Waste Management dans le secteur Saint-Nicéphore (Photo : Archives)

ENVIRONNEMENT. Sept plaintes ont été formulées à Waste Management (WM) en 2017 à l’égard du site d’enfouissement, ce qui n’est pas majeur si l’on se fie à la moyenne des dernières années.  

C’est, entre autres, ce que fait état le rapport annuel du comité de vigilance du lieu d’enfouissement technique déposé hier au ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC). En fait, tous les signalements adressés à WM sont discutés lors des rencontres du comité, lequel peut fournir des recommandations, et font l’objet d’un suivi rigoureux.

Parmi les sept plaintes, cinq sont liées au bruit, une aux odeurs et une à l’éclairage des serres Demers. Notons que sur les cinq griefs en lien avec le bruit, quatre proviennent d’une même personne résidant au Club du Faisan. WM a assuré que plusieurs mesures ont été mises en place, soit la réparation d’une pompe défectueuse soupçonnée d’être à l’origine du bruit, des tournées quotidiennes et tests et une offre de procéder à des tests acoustiques chez la personne à l’origine des plaintes. Dans le rapport, on y indique que lorsque WM a contacté la personne pour procéder à des tests acoustiques, celle-ci a mentionné qu’elle ne percevait plus le bruit.

D’autre part, l’avis de non-conformité a été reçu au terme d’une des trois visites effectuées par le ministère durant la dernière année, en raison d’un oubli de mesurer un paramètre dans un échantillon de sol de recouvrement. Selon ce qui est écrit dans le rapport, cela n’a pas causé d’impact pour l’environnement et aucun suivi n’était nécessaire.

Le ministère a également partagé une observation concernant la tonte de la végétation près des bassins de traitement des eaux afin d’éviter que celle-ci n’endommage les membranes. WM a rapidement éliminé la végétation à cet endroit.

À titre comparatif, six plaintes ont été acheminées en 2016 et le ministère n’y avait noté aucune anomalie lors de ses visites.

Autres principaux points du rapport

Au cours de la dernière année, les membres du comité de vigilance a assuré un suivi attentif d’autres dossiers, dont la qualité des eaux de surface et souterraines, la gestion du biogaz, le contrôle des goélands et les engagements financiers de WM dans différents fonds.

D’abord, aucune problématique particulière n’a été notée en 2017 en ce qui a trait à la qualité des eaux. En fait, tous les points d’échantillonnage ont respecté les normes pour les eaux de surface. Quant aux eaux souterraines, les dépassements observés pour le fer, manganèse, azote ammoniacal et nickel correspondent à la présence naturelle dans la région. Les concentrations sont stables par rapport aux années précédentes. Du sulfure a été détecté à deux endroits, ce qui pourrait être dû à la fonte des neiges. Un suivi sera donc réalisé.

Par ailleurs, les représentants de WM ont fait part aux membres du comité qu’environ 60 % du biogaz capté est valorisé de quatre façons, à savoir par la production d’électricité vendue à Hydro-Québec, la récupération d’énergie et le transfert de chaleur aux serres Demers situées sur le site, par le Centre de formation en entreprise et récupération (CFER) de même que par le chauffage du réacteur biologique séquentiel (pour le traitement biologique des eaux) afin de maintenir une température élevée constante.

La partie du biogaz qui n’est pas valorisée (40 %) est brûlée par torchère.

Les rencontres ont également été l’occasion de rouvrir les discussions sur le rôle de la lettre de crédit pour assurer des garanties additionnelles en vue de la période post-fermeture. À la suite des échanges, la lettre de crédit appert être le véhicule approprié dans le cas où WM faisait faillite et n’était plus en mesure d’assurer la gestion post-fermeture du site.

Une information a également été rappelée aux membres : advenant que WM ne renouvelait pas la lettre et que celle-ci venait à échéance, le ministère aurait alors 12 mois supplémentaires, c’est-à-dire un an après la date d’échéance pour réclamer l’argent. Cette information semble avoir répondu à certaines préoccupations du Comité.

Ainsi, en 2017, la lettre de crédit bancaire a été renouvelée jusqu’en 2018, pour le même montant de 11 millions $. WM maintient son engagement à renouveler la lettre chaque année.

Soulignons que cet outil vise à garantir que l’argent nécessaire à la réhabilitation des phases 1 et 2 (la phase 3 étant déjà couverte par la fiducie) sera disponible, même en cas d’insolvabilité de WM. Dans un tel cas, le ministère pourrait se servir de la lettre de crédit pour obtenir les montants nécessaires à l’exécution des travaux de réhabilitation.

Du côté du contrôle des goélands, WM note que leur nombre sur le site cette année et moins élevé qu’en 2016 et que les années précédentes, ce qui indique que la technique des fauconniers utilisée depuis 2012 fonctionne bien.

WM a également expliqué que l’an dernier, les goélands sont arrivés plus tard qu’à l’habitude (en avril), en raison de la période froide qui s’est poursuivie jusqu’au printemps 2017.

Le comité a brièvement discuté de nouvelles techniques de contrôle de goélands qui sont en voie d’être développées, par exemple les faisceaux lumineux.

Enfin, en 2017, le comité a suivi une demande transmise au ministère responsable des transports pour avoir l’autorisation d’installer une affiche interdisant l’utilisation de freins moteurs à l’entrée du Club du Faisan.

Le ministère avait répondu à WM que la demande doit provenir de la municipalité. Par ailleurs, le ministère ne privilégie pas l’interdiction des freins moteurs, mais plutôt des mesures incitatives. La Ville de Drummondville, présente sur le comité, a ainsi déposé une demande au ministère, laquelle a été acceptée. La Ville pourra donc installer des pancartes qui incitent à ne pas utiliser les freins moteurs.

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