La Société d’histoire réclame plus d’aide du gouvernement

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Par Cynthia Martel
La Société d’histoire réclame plus d’aide du gouvernement
La Société d'histoire de Drummond est située dans la bibliothèque publique. (Photo : Gracieuseté)

FINANCEMENT. La Société d’histoire de Drummond (SHD), à l’instar des 41 services d’archives privées agréées (SAPA) du Québec, peine à accomplir sa mission. Depuis plusieurs mois, elle dénonce le manque à gagner de l’aide financière qui lui est octroyée par le gouvernement.

Bon an mal an, la SHD reçoit une somme de 30 150 $, soit le montant régulier octroyé à un SAPA. Le Regroupement des services d’archives privés agréés du Québec (RSAPAQ), dont la SHD fait partie, évalue que le financement nécessaire à la poursuite de ses actions devrait être indexé à 65 000 $ par SAPA.

«Le budget annuel de la SHD pour 2017 était d’environ 280 000 $. Sachant que nos tâches archivistiques occupent plus de 60 % de notre temps, la subvention de 30 000 $ est donc clairement insuffisante. On est alors d’accord avec cette évaluation des besoins (65 000 $) étant donné les considérations salariales, matérielles et environnementales nécessaires à la poursuite de notre mission (acquisition, traitement, diffusion et conservation des archives privées de la MRC de Drummond)», affirme Geneviève Béliveau, directrice générale de la Société d’histoire de Drummond.

La ministre de la Culture et des Communications, Marie Montpetit, a récemment annoncé un montant supplémentaire de 420 000 $ pour les deux prochaines années. Malgré ça, les sommes prévues pour la période 2018-2020 restent encore insuffisantes et ne permettront pas de soutenir tous les agréés.

«D’une part, cette augmentation est temporaire et ne servira qu’à financer 7 SAPA de plus, soit un maximum de 32, et non à augmenter le financement par SAPA, souligne Mme Béliveau. En plus, tous les services, incluant nous, doivent déposer une nouvelle demande d’aide au fonctionnement et il n’est pas garanti que nous aurons du financement, étant donné que nous sommes maintenant 42 SAPA et que seuls 32 seront financés.»

Celle-ci indique par ailleurs que le financement par SAPA n’a jamais été revu à la hausse depuis son implantation en 1990. Et pourtant, le secteur des archives privées est un domaine de la culture qui doit de plus en plus répondre à des exigences de performance toujours plus élevées.

La Société d’histoire fait actuellement face à de nombreux défis, au dire de la directrice.

L’équipe de la SHD est composée de Geneviève Béliveau, directrice générale, Martin Bergevin, archiviste, Élaine Bérubé, archiviste, et Michaël Bergeron, archiviste-adjoint. (Photo gracieuseté)

«Étant donné nos nombreuses acquisitions des dernières années, la SHD est désormais dans la catégorie des gros SAPA, tels que le Musée McCord, la Société d’histoire du Lac-Saint-Jean et la Corporation d’archives de Lanaudière. Le traitement d’archives étant effectué par une équipe permanente réduite (deux archivistes), nous avons donc besoin de plus de soutien financier afin de grandir notre équipe et maintenir un niveau comparable aux SAPA de cette catégorie. L’embauche d’une à deux nouvelles ressources nous permettra de continuer à faire connaître l’histoire régionale par divers projets (expositions, publications, conférences, etc.). L’utilisation des nouvelles technologies est également un autre grand défi, car en plus d’avoir à faire la conversion de différents documents d’archives vers le numérique, il existe une foule de nouvelles manières de diffuser l’histoire. La SHD souhaite être un acteur de premier ordre dans le monde numérique afin de rejoindre de multiples générations», laisse-t-elle entendre.

Dans le but de sensibiliser la population aux dangers qui guettent les services d’archives et la préservation de la mémoire collective si la situation n’est pas corrigée, le RSAPAQ a lancé hier une campagne Facebook à laquelle la SHD participe.

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