INSPIRATION. Après trois décennies dans le domaine du coaching, Jacques Charpentier tire sa révérence. L’entraîneur-chef de l’équipe juvénile des Patriotes de l’école secondaire La Poudrière a dirigé son tout dernier match, la fin de semaine dernière, au terrain du boulevard Jean-De Brébeuf.
Durant sa carrière, coach Charpentier a mené ses équipes à la conquête de quatre Bols d’or. Après avoir soulevé le précieux trophée avec les Riverains de l’école Marie-Rivier, en 2003, l’homme de football originaire de L’Avenir a répété l’exploit à trois reprises avec les Patriotes, en 2007, 2010 et 2014. La formation drummmondvilloise a également atteint la finale interrégionale il y a deux ans.
«Ça faisait un bout de temps que l’idée mûrissait. Après notre dernier Bol d’or, ça m’avait trotté dans la tête, mais les événements de la vie ont fait en sorte que mes plans ont changé», a expliqué Jacques Charpentier, en faisait référence au décès subi de son frère Martin, en janvier 2015.
«Quand Martin est parti, je ne voulais pas laisser les gars tout seuls. J’ai donc continué de m’investir dans le coaching, mais aujourd’hui, le temps est venu de passer le flambeau. On va prendre soin de nous-autres», a-t-il ajouté, en remerciant sa conjointe pour sa compréhension et son appui indéfectible.
D’abord adjoint à son frère au sein du programme de La Poudrière, Jacques Charpentier est ensuite aller prêter main-forte au personnel d’entraîneurs de l’école Marie-Rivier durant quelques années, lorsque ses fils ont défendu les couleurs des Riverains. Il est ensuite revenu prendre les rênes des Patriotes.
Au fil des ans, le métier d’entraîneur aura permis à Jacques Charpentier d’accompagner toute une génération de jeunes footballeurs. À travers la victoire comme la défaite, il leur a inculqué le courage, la passion et la fierté.
«Le coaching m’a appris plusieurs choses. Contrairement à ce qu’on entend partout, on a de sapristi de bons jeunes. Ils ne demandent qu’à être encadrés. Ce n’est pas vrai que les jeunes ne sont pas capables de respecter la discipline. Ils peuvent très bien y arriver», a fait valoir Jacques Charpentier.
«On nous amène des élèves du primaire. Quand ils partent d’ici, on espère qu’ils soient devenus des hommes. C’est justement ce à quoi sert le football», a ajouté le coloré personnage de 59 ans.
Au cours des derniers jours, plusieurs anciens joueurs des Patriotes ont d’ailleurs pris la peine de contacter Jacques Charpentier pour lui témoigner leur reconnaissance.
«L’un d’entre eux m’a dit avec une pointe d’humour que je n’avais pas nécessairement réussi à faire de lui un meilleur joueur de football, mais que j’avais contribué à faire de lui une bien meilleure personne. Pour un coach, il n’y a pas de meilleure paye», a-t-il confié, en jetant un œil sur ses anciens protégés s’exécuter dans l’uniforme des Voltigeurs du Cégep de Drummondville.
«Une fiche pour moi, ce ne sont que des chiffres, a-t-il poursuivi. Quand un ancien du programme change de trottoir pour venir me saluer ou encore qu’un autre donne mon nom en référence pour une demande d’embauche, ça me touche droit au cœur. Je suis aussi fier de voir le cheminement de gars comme Yannick Morin-Plante ou David Plourde, qui ont réussi dans la vie à travers le football.»
Toujours là comme «grand-père»
À leur dernière sortie en 2017, les Patriotes ont encaissé une huitième défaite en autant de matchs, un revers de 37-6 contre l’équipe de l’école Massey-Vanier de Cowansville. Les Drummondvillois étaient déjà exclus des séries éliminatoires dans la division 3 du circuit de football juvénile de la Montérégie.
Au terme de la rencontre, les émotions ont jailli parmi les personnes présentes.
«J’avais averti les gars la veille. Je ne voulais pas leur annoncer ça juste avant le match. Je voulais que les finissants vivent ces moments-là pour eux-autres aussi», a indiqué celui qui ne quitte pas la grande famille des Patriotes, puisqu’il continuera son bénévolat en tant que consultant.
C’est Ian Valiquette qui succédera à Jacques Charpentier à la tête de l’équipe juvénile des Patriotes. Après avoir gagné le Bol d’or comme joueur en 2010, Valiquette a fait ses débuts comme entraîneur aux côtés de Martin Charpentier. Depuis trois saisons, celui qui étudie en enseignement de l’éducation physique dirigeait l’équipe cadette de l’école La Poudrière.
«C’est un kid qui a été élevé à l’intérieur du modèle des Patriotes. Il est conscient que coacher chez nous, ce n’est pas une question de salaire, mais plutôt de passion. On est là pour accompagner les jeunes. Il a de belles qualités, alors je suis sûr qu’il va faire du bon travail. Et il n’arrive pas là tout seul. On forme encore une famille et je reste là comme grand-père.»
