Et si les responsables étaient le MTQ et les municipalités?

Et si les responsables étaient le MTQ et les municipalités?

Le citoyen Gabriel Coderre réagit aux nombreux accidents impliquant des motocyclistes en région.  

Lundi 14 août 2017. Un tragique accident cause la mort d’un employé dans une entreprise de Drummondville. En quelques heures, la CNESST est sur place, l’équipement fautif fait immédiatement l’objet d’une analyse et ne pourra être utilisé tant et aussi longtemps que la problématique ne sera pas réglée. De plus, s’il s’avère que l’entreprise a été négligente, cette dernière est sujette à une lourde amende et son propriétaire risque l’emprisonnement en plus d’une amende additionnelle pouvant atteindre les 6 chiffres.

Dimanche 13 août 2017. Un motocycliste meurt dans un tragique accident au coin de la route Caya et de la route 139 dans la région de Drummondville. Dans ce dernier cas, le coroner et les résidents locaux nous rappellent que c’est le 3e décès à survenir à cette intersection dans les 12 derniers mois sans compter les dizaines d’accidents qui sont survenus au même endroit au cours des dernières années.

Malgré le fait que la route cause plus de décès et de blessures que toutes les entreprises du Québec réunies, il est impossible de trouver un responsable et impossible d’acheminer une amende à qui que ce soit.

Dimanche 13 août 2017. Un autre accident de moto cause un décès dans la région de Charlevoix. Lors d’un reportage télévisé paru le lendemain, si nous portons attention, nous constatons immédiatement l’état déplorable de la chaussée. Conduire une moto exige déjà d’être alerte à 110 %. Comment l’être alors que nous devons porter toute notre attention sur la pauvre qualité du revêtement de sol?

La loi du «no fault», au Québec,  a résulté en un laisser-aller des Municipalités et du MTQ en regard de l’entretien des routes et des rues. Crevasses et fissures dans la chaussée, roulières, nids de poule, bosses, colmatage beaucoup trop large des fissures (ces bandes de goudron sont très glissantes pour les motocyclistes), absence d’accotement sur les routes, gravier et sable aux intersections et dans les accotements pavés, sorties d’autoroute trop courtes qui nous obligent à freiner sur l’autoroute, trous d’homme ("men hole") avec contour totalement délabré et j’en passe.

Malgré l’urgence d’entretenir et de corriger certaines de nos infrastructures, le MTQ et les Municipalités tardent à apporter des changements et prennent des années pour modifier des intersections dangereuses et réparer des routes dont l’état est maintenant digne d’un pays sous-développé.

En nommant un coroner responsable du dossier de l’accident de la route Caya, règle-t-on vraiment le problème à la source? Qu’en est-il des milliers d’autres intersections tout autant dangereuses?

Ne serait-il  pas  plus efficace  de nommer la CNESST responsable d’enquêter et d’apporter les correctifs, d’identifier le/ les fonctionnaires et élus municipaux responsables et, en cas de négligence sévère, de relever ces fonctionnaires de leur fonction et de leur imposer une amende avec la même sévérité et vitesse qu’elle les impose aux entreprises? 

Les amoureux de la moto sont nombreux. Il est déplorable de constater que nos élus municipaux et le MTQ n’aient pas la même passion en regard de l’entretien de nos infrastructures et de la sécurité de leurs citoyens.

Gabriel Coderre, Saint-Germain-de-Grantham

 

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