Pourquoi sommes-nous si pressés?

Pourquoi sommes-nous si pressés?
(Photo : Deposit)

HUMEUR. «Ne me demandez pas si je vous aime. Ceux que j’aime savent que je les aime».

«Partage… si tu veux que Jésus guérisse cet enfant malade».

«Préparez-vous, c’est vrai, la fin du monde est le 13 mai».

«La Saint-Valentin sera interdite en France en 2018».

«Simons ouvrira un magasin à Drummondville».

Voilà quelques exemples de ce que vous avez lu récemment sur Facebook. Erreurs de fait, fautes d’orthographe, écarts de langage et autres insignifiances pullulent. De quoi avez-vous l’air? Vous vous présentez sans soigner votre image. Et Dieu sait si l’image fait foi de tout aujourd’hui. Quand on sort dans le monde, au moins on se peigne!

La vitesse avec laquelle déferlent les informations, les pseudos-informations et les «fake news» sur le web, sur Facebook et autres plateformes ont de quoi nous étourdir, c’est vrai. Mais prenons le temps de se demander si ce que je suis en train de lire est valable, utile ou nécessaire dans ma vie. À notre époque où n’importe quel citoyen peut s’improviser journaliste d’un jour avec son téléphone intelligent, la vigilance est plus que jamais de mise.

Pourtant, tout est là. Qui parle? Qui me parle? La crédibilité de la source est l’élément fondamental de toute bonne communication. Quoique, en ces temps fous, même le président des États-Unis Donald Trump propulse sur le net des infos qui ne sont pas validées, même pas par le FBI…

L’art de bien s’informer consiste d’abord à éviter de perdre du temps avec les uns et les autres qui mêlent opinions et réalités. Remarquez qu’il y en a qui prennent plaisir à vous balancer n’importe quoi. On devine beaucoup de frustrations derrière ça.

Consulter des sites d’informations professionnels est la première chose à faire. C’est vrai au niveau national et ça l’est aussi sur le plan régional. Oui, je sais, des erreurs peuvent se glisser sur le site web de L’Express, de Rouge FM ou de Radio-Canada, où travaillent des journalistes professionnels. Mais ces erreurs seront corrigées rapidement s’il y a lieu. Et même parfois des excuses vont suivre. Au début du mois d’avril, Radio-Canada avait dû s’excuser sur toutes ses plateformes à la suite de la diffusion de fausses informations sur le directeur de la SQ, Martin Prud’homme, et l’un de ses bras droits. Première réaction, on se dit : ouais c’est pas fort. Deuxième réaction, on se doit de constater que le tout a été rectifié aussitôt que l’erreur a été portée à l’attention des responsables. La confiance, pour ainsi dire, est restée intacte.

Je me souviens encore de ce que m’avait dit le chroniqueur Réjean Tremblay, à l’époque où nous étions assignés à la couverture du Canadien de Montréal, lui à La Presse moi à RDS: «Quand tu lis un journal, c’est plein de mensonges et d’informations incomplètes là-dedans, mais si tu le lis 365 jours par année, tu auras une maudite bonne idée de ce qui se passe».

Loin de moi l’idée de vouloir nier une part de subjectivité dans le travail journalistique, mais l’intérêt d’une information valable réside essentiellement dans la présentation des deux côtés de la médaille, que ce soit dans le même texte ou dans un article subséquent.

Dernière chose, pourquoi diable êtes-vous si pressés? Vous lisez le titre et dans bien des cas, ça vous suffit. Ironiquement, vous consultez Facebook 60 fois par jour.

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