Guy Cormier : d’économie… et de commandites

Guy Cormier : d’économie… et de commandites
Guy Cormier

ÉCONOMIE. Le président et chef de la direction du Mouvement Desjardins Guy Cormier s’était fort bien préparé pour sa conférence devant la Chambre de commerce et d’industrie des Bois-Francs et de L’Érable, connaissant le milieu auquel il s’adressait. Mais il n’avait probablement pas prévu la question portant sur la prochaine contribution de l’institution au Colisée Desjardins. «L’entente sera-t-elle renouvelée et bonifiée?», a demandé un ex-gouverneur des Tigres, Jean Marcotte.

Cette question, M. Cormier l’a passée comme une rondelle au directeur général de la Caisse Desjardins des Bois-Francs, Benoît Bélanger, qui aura à y répondre un de ces jours. De fait, l’entente se termine à l’issue de la saison de hockey 2017-2018, les négociations devant commencer à l’automne 2017 pour la saison suivante.

Le dîner-conférence de M. Cormier a attiré les foules, quelque 250 convives, des gens d’affaires, des gens de Desjardins, des élus, entre autres, le maire de Victoriaville, André Bellavance, même celui de Drummondville, Alexandre Cusson.

Invité à parler d’économie et d’entrepreneuriat, le grand patron du mouvement coopératif y est allé de ses espoirs, de ses ambitions, de ses invitations à l’audace et à la prise de risques… et de ses préoccupations.

Celles-ci portent notamment sur le retard technologique des entreprises dans cette «quatrième révolution industrielle», sur l’essoufflement du marché de l’habitation et des investissements. «On a toujours une bonne raison pour ne pas investir», a-t-il dit. Et ces temps-ci, c’est la présidence américaine et ses intentions protectionnistes qui paraissent freiner les entrepreneurs.

À ce sujet, il soutient qu’il est encore difficile de prévoir quelles incidences auront la nouvelle présidence américaine sur l’économie québécoise, se réjouissant toutefois des efforts des gouvernements fédéral et provincial à mettre en lumière les avantages des accords de libre-échange.

D’autres façons de mesurer la croissance

Tout en soulignant que ce n’est pas un «tabou de faire de l’argent chez Desjardins», Guy Cormier estime que la croissance devrait se mesurer autrement que par les seuls indicateurs économiques. «La recherche du profit à court terme n’est pas la seule finalité.»

La croissance se mesure aussi par des indicateurs d’ordre social et environnemental, précise-t-il. Les régions ont des défis à relever comme celui d’attirer et de retenir des jeunes, de recruter des travailleurs spécialisés, de remplacer les travailleurs qui prennent leur retraite.

La force de la coopération

M. Cormier a profité de la tribune pour faire l’éloge de la force et du rôle «significatif» de Desjardins, pour parler de ce nouveau fonds de développement de 100 millions $ sur trois ans pour le développement d’initiatives innovatrices en entrepreneuriat.

«Personne ne nous bat là-dessus» parlant de ces annuels 250 millions $ injectés dans la communauté, sous forme de ristournes, de dons et commandites et d’investissements dans différents projets. «Ça représente 15% de nos excédents annuels. Ma volonté, ce n’est pas d’aller en diminuant», a-t-il répondu à un convive qui lui posait la question.

Le commerce en ligne

Quant au commerce en ligne, il constitue un phénomène inéluctable, a-t-il répondu à un autre convive. Desjardins a d’ailleurs institué un groupe de jeunes universitaires qui parcourt le Québec pour aider les entreprises à bâtir leur vitrine sur le Net.

Par contre, soutient-il, «il faut respirer par le nez» en ce domaine, «il y aura toujours des moments dans votre vie où vous aurez besoin de parler à quelqu’un». Le défi du commerce en détail, a-t-il poursuivi, c’est d’offrir à la fois la possibilité aux clients d’acheter en ligne tout en leur procurant, par ailleurs, la possibilité de vivre une expérience en personne. Il a donné l’exemple d’Amazon, le plus grand commerce en ligne au monde… qui est à s’ouvrir des boutiques physiques.

À une autre question portant sur les possibilités que Desjardins puisse empêcher des mains étrangères d’acquérir des entreprises québécoises, M. Cormier a répondu par l’affirmative pour la majorité des cas. Mais Desjardins ne peut se mettre à risque pour des entreprises cotées en bourse.

Parce qu’il a une prédilection pour le hockey, y puisant des images pour des pans de ses exposés, on lui a remis en cadeau un chandail des Tigres portant le numéro 10, celui de Guy Lafleur, une de ses idoles.

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