Jonathan Fillion se dit victime d’une injustice

Jonathan Fillion se dit victime d’une injustice
Jonathan Fillion

BASEBALL. Jonathan Fillion a l’impression de faire du surplace. Ignoré par Baseball Canada, l’arbitre de Drummondville estime être victime d’une injustice reliée à sa langue maternelle.

Ayant postulé pour arbitrer au championnat mondial des moins de 18 ans, qui se déroulera à Thunder Bay en septembre 2017, Fillion ne fait pas partie des six arbitres retenus par Baseball Canada. Compte tenu de sa feuille de route bien garnie, il ne comprend pas cette décision.

«J’ai pourtant très bien performé au showcase de Toronto, qui servait à évaluer le potentiel des arbitres canadiens. Mon problème, c’est que je suis francophone. Mon travail est reconnu au Québec, mais au niveau national, les arbitres québécois ne sont pas considérés. Pourtant, on est de calibre avec les autres. Mais comme ce sont des gars de l’Ouest qui gèrent le programme, ils ont tendance à choisir dans leur cour», déplore Fillion, qui soumettait sa candidature pour la première fois.

«J’ai mis beaucoup d’énergies dans l’arbitrage au cours des  dernières années. Présentement, je me questionne sur tous les sacrifices que je fais. À 33 ans, je suis trop vieux pour rêver aux professionnels. Mon objectif est plutôt d’atteindre le niveau international dans le baseball amateur», a ajouté celui qui espère maintenant être sélectionné en vue des prochains Jeux du Canada, qui auront lieu à Winnipeg, en juillet 2017.

Membre du programme d’excellence de Baseball Québec depuis plusieurs années, Fillion a participé au prestigieux Tournoi 12 de l’Académie de baseball des Blue Jays de Toronto, en septembre dernier, au Centre Rogers.

Le bilinguisme, un atout

Appelés à commenter les propos de Jonathan Fillion, les dirigeants de Baseball Québec et de Baseball Canada se sont dits en total désaccord.

«Baseball Canada fait toujours des efforts pour intégrer les francophones. Un Québécois, Guillaume Smith-Desbiens, fait d’ailleurs partie des arbitres sélectionnés pour aller au championnat junior, a réagi Jean-François Arseneault, président du comité des arbitres de Baseball Québec. Bien sûr, le bilinguisme constitue un avantage pour survivre dans ce monde. Un arbitre bilingue possèdera un atout sur un collègue unilingue, qu’il soit anglophone ou francophone.»

Membre du comité de sélection des arbitres de Baseball Canada, Arseneault a lui-même a annoncé la nouvelle à Fillion.

«Rendu à ce niveau d’excellence, l’entonnoir devient tellement étroit. C’est triste pour ceux qui ne sont qu’à quelques millimètres d’atteindre leurs rêves. J’ai suggéré à Jonathan de continuer à travailler fort pour devenir meilleur. Il possède un excellent potentiel.»

Même son de cloche du côté d’André Lachance, directeur du développement du sport chez Baseball Canada.

«Jamais notre programme ne va baser une décision sur la langue ou la province d’origine, pas plus que sur la race, la religion ou le sexe. On choisit les meilleurs éléments pour représenter le Canada, c’est tout. C’est un vieux réflexe de penser que la langue peut être un obstacle. Ce n’est plus d’actualité», a commenté le Québécois, qui est également entraîneur-chef de l’équipe nationale féminine.

Un quatrième prix

Impliqué dans plus de 55 parties au cours de la dernière saison, Jonathan Fillion a été proclamé arbitre par excellence de la Ligue de baseball majeur du Québec, un honneur qu’il avait également remporté il y a deux ans.

«Pour moi, c’est un quatrième prix provincial. D’être reconnu de la sorte, ça me fait chaud au cœur. Ça me motive à continuer de m’investir», a-t-il commenté.

Diplômé de l’Académie d’arbitrage professionnel de Jim Evans tenue en Arizona en 2011, Fillion a officié quelques matchs au sein de la ligue Can-Am il y a quelques années. Il peaufinera son apprentissage au sein de l’école d’arbitres d’Harry Wendelstedt, en 2018, en Floride.

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