Une politique pour «encadrer» les communications de la Ville

Une politique pour «encadrer» les communications de la Ville
Le maire de Drummondville

COMMUNICATIONS. Le conseil municipal a adopté, lundi, la première politique et procédures de communication de la Ville de Drummondville, qui oblige les conseillers municipaux à informer le cabinet du maire de leurs échanges avec les journalistes.

Le service des communications, par cette politique, identifie le «personnel retraité», les «partenaires syndicaux» et les «partenaires paramunicipaux» comme publics cibles pour les communications à l’interne. Elle confirme le rôle du maire comme principal porte-parole de la Ville de Drummondville. «(Il) possède le privilège de faire toute déclaration, verbale ou écrite, relative aux affaires municipales», indique la politique de communication. Les conseillers municipaux, qui peuvent faire des déclarations personnelles, devront prévenir le cabinet du maire lorsqu’un journaliste communique avec eux «pour permettre d’assurer un meilleur suivi des dossiers». «Pour parler au nom de la Ville, il faut avoir l’autorisation. (…) Ça n’empêche pas les conseillers de discuter avec qui ils veulent», explique le maire de Drummondville. Les conseillers municipaux ont d’ailleurs tous voté en faveur de la politique et procédures de communication qui paradoxalement «encadre» davantage leur liberté d’expression.

Employés municipaux

La politique de 46 pages interdit notamment aux employés municipaux de répondre aux «demandes de renseignements» des médias. «Ils sont d’abord payés pour rendre des services à la population. (…) Quand on parle au nom de la Ville sur son temps de travail, c’est normal qu’on soit autorisé par son employeur. Ils n’ont pas toujours l’ampleur du dossier et c’est normal», soutient le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, qui assure n’avoir aucun objectif de «contrôle» de l’information avec l’adoption de cette politique.

La politique de communication définit «la vision, les orientations et les procédures» des communications externes et internes de la municipalité. Elle est déjà accessible sur le site web de la Ville pour que les «gens sachent comment ça fonctionne». Cette politique vient aussi de la croissance de la Ville, qui doit gérer plus de demandes des citoyens. «Le service des communications ne peut pas fonctionner en fonction du visage ou de la voix de la personne qui appelle. Il doit fonctionner avec des procédures», précise M. Cusson, qui pense qu’il y a «des journalistes qui rentrent un peu partout». Il n’a pas précisé davantage sa pensée à ce sujet.

Accès à l’information

La politique de communication de la Ville vise entre autres à «promouvoir une image positive de la Ville», à «dispenser une information factuelle de qualité sur ses services, activités, programmes, projets, règlements et décisions» et à «encourager la participation citoyenne à la vie municipale». Pour y arriver, la municipalité centricoise demande aux citoyens de Drummondville de remplir le formulaire, disponible sur le site web drummondville.ca, pour faire des demandes d’accès à l’information. «Le but n’est pas de décourager les gens, mais de structurer les choses. Un formulaire permet de préciser les questions. (…) Le citoyen ne sait pas ce qu’il peut faire comme demande. Ce qu’on veut faire, c’est lui dire qu’il peut faire des demandes. Bien au contraire, on facilite les choses», croit Alexandre Cusson. Il tient, et ce depuis son élection, à ce «qu’on soit le plus transparent possible».

Le maire assure que s’il y a des «choses à réviser» dans la politique et procédures de communication, elles le seront.

La politique de communication «encadre également, à l’aide de normes et de procédures claires, la gestion de l’image de marque, l’accueil des nouveaux arrivants et l’affichage dans les édifices publics».

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