Étude: le tiers des enfants d’âge scolaire et adolescents ne dorment pas assez

Étude: le tiers des enfants d’âge scolaire et adolescents ne dorment pas assez
(Photo : Depositphoto)

Près du tiers des enfants canadiens d’âge scolaire manquent de sommeil et la majorité d’entre eux passent trop de temps devant un écran, indique un rapport annuel sur la santé des enfants. Pour la première fois, le Bulletin de l’activité physique chez les jeunes de ParticipAction s’est intéressé à la quantité de sommeil des enfants et à sa qualité et a découvert que plusieurs d’entre eux ne dorment pas suffisamment.

Le problème semble être lié au peu d’exercice physique effectué par les enfants combiné à la quantité de temps passé devant un écran. Cela signifie que les enfants «sont trop fatigués pour faire suffisamment d’activité physique pendant la journée et ne sont pas assez actifs pour être fatigués le soir», selon l’étude.

Pour la quatrième année consécutive, le Bulletin a accordé une note de D- pour l’ensemble de l’activité physique, après avoir constaté que seulement neuf pour cent des enfants de 5 à 17 ans respectent la recommandation minimum de 60 minutes d’activité physique vigoureuse par jour.

La pire note est un F dans la catégorie «comportement sédentaire», puisque seulement 24 pour cent des 5 à 17 ans n’excèdent pas le maximum recommandé de deux heures de temps d’écran par jour. Les jeunes du secondaire passent en moyenne 8,2 heures par jour devant un écran, selon le rapport.

Les enfants ont obtenu une note relativement bonne pour ce qui est du sommeil, soit un B, même si le tiers environ ne dort pas assez. Le conseiller scientifique en chef du Bulletin de ParticipAction, Mark Tremblay, estime que cette note devrait être beaucoup moins élevée, puisque les données sur le sommeil ont été fournies par les parents plutôt que déterminées par un dispositif de surveillance.

M. Tremblay, qui est aussi directeur de l’Institut de recherche sur les saines habitudes de vie et l’obésité du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario, affirme que les effets d’un manque de sommeil chronique peuvent être dévastateurs, puisqu’ils sont liés à de plus hauts taux de dépression et de pensées suicidaires. Un manque de sommeil peut également causer l’hyperactivité, l’obésité et des difficultés à résoudre des problèmes.

«Ce n’est pas sans lien avec ce qui se passe à Woodstock en ce moment, et les troubles de santé mentale que l’on y constate», a déclaré M. Tremblay, faisant référence à une récente vague de suicides dans cette ville du sud-ouest de l’Ontario impliquant cinq personnes de moins de 20 ans.

«Je ne connais pas les circonstances de Woodstock, mais nous avons traité ces cas à l’hôpital, ici à Ottawa (…) Il me semble très peu probable qu’ils ne soient pas reliés à la rupture du lien avec la nature, le plein air, la société, le mouvement, un bon sommeil et à un lien excessif avec les écrans clignotants, avec la quantité de "J’aime" que vous recevez sur votre page Facebook et ce genre de choses.»

L’étude révèle que 79 pour cent des enfants de 5 à 13 ans dorment de 9 à 11 heures par nuit tel que recommandé, tandis que 68 pour cent des 14 à 17 suivent les recommandations de 8 à 10 heures de sommeil par nuit.

Selon les chercheurs, un enfant qui atteint son objectif d’exercice quotidien peut quand même être en mauvaise santé s’il plonge ensuite dans un marathon télévisuel ou joue à des jeux vidéo jusqu’aux petites heures du matin.

Le Bulletin de ParticipAction synthétise les données provenant de multiples sources, dont les meilleures recherches disponibles évaluées par des pairs. Le prochain rapport sera publié en 2018.

Cassandra Szklarski, La Presse Canadienne

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