Portraits d’étincelles étend ses ailes

Portraits d’étincelles étend ses ailes
Mélanie Jacques  et Martine Gendron

Éliza B.Lafond –
FONDATION. Rencontrées dans un petit café du centre-ville, Mélanie Jacques et Martine Gendron, toutes deux natives de Drummondville, ont raconté avec fierté l’histoire de Portraits d’étincelles. Cette fondation pour laquelle elles prêtent leur temps, mais surtout leur cœur offre gratuitement les services de photographes professionnels aux parents dans le deuil qui souhaitent immortaliser la venue de leur petit être parti trop tôt.

Bien que la fondation a officiellement vu le jour en août dernier, ce n’est que récemment qu’elle est partagée à plus grande échelle.

L’organisme est l’initiative de Martine Gendron, photographe, Mélanie Jacques, avocate, Manon Allard, photographe et de Valérie Parizeault, graphiste. Elles comptent également sur l’aide de Manon Cyr, infirmière spécialiste en deuil périnatal qui offre un soutien psychologique aux bénévoles et sur Martine Aubry, Obstétricienne-gynécologue pour des références médicales.

«Tout a commencé en 2009 lorsqu’on m’a offert ce service-là au moment où j’ai accouché prématurément d’un petit garçon qui a été transféré à l’hôpital Sainte-Justine de Montréal parce qu’on craignait pour sa vie», a confié Mme Jacques.

Son garçon n’étant heureusement pas décédé, elle a, au fil des jours, développé une obsession de vouloir aider ceux qui n’ont pas eu la même chance.

«Et c’est là que j’ai communiqué avec Manon, qui est connue dans le milieu de la photographie et qui faisait ce travail au sein d’une autre fondation qui est américaine, pour lui demander si elle voulait partir une fondation québécoise et elle m’a dit qu’elle n’était pas prête. C’est presque six ans plus tard que j’ai reçu un appel d’elle me disant qu’elle était maintenant prête», a raconté avec les yeux pétillants l’avocate avant d’ajouter que parfois ce n’est qu’une question de «timing».

Du côté de Martine Gendron, son implication au sein de Portraits d’étincelles a commencé avec de l’incertitude. «Manon Allard, que je connaissais de l’association de photographes professionnels, me montrait des photos et me parlait du service parce qu’elle essayait de recruter des photographes bénévoles, mais ce qui m’inquiétait était de savoir comment j’allais réagir avec les parents, qu’est-ce que j’allais leur dire? Comment je vais réagir?»

Ce n’est qu’un an plus tard qu’elle s’est décidée à prendre part à une formation offerte par Manon et deux jours après, elle l’accompagnait lors d’une séance photo.

«Je suis vraiment restée surprise de voir comment ça se passait. Les parents sont, à cette étape-là, dans un second état. Ils ne réalisent pas encore. Par expérience maintenant, je sais que c’est lorsqu’ils arrivent à la maison que c’est plus difficile. C’est là qu’ils réalisent, car ils sortent de l’auto avec le siège de bébé qui est vide. Donc, lorsqu’on arrive, ça va quand même bien puisque c’est une période qui est encore, je pourrais dire, calme. Il n’y a pas de crises. Ils pleurent, c’est normal.

Donc, après la première séance qu’on a faite ensemble, Manon m’a appelée et m’a demandé comment je me sentais. J’ai répondu que je me sentais bien, que je n’avais pas envie de pleurer et que je ne me sentais pas affectée autre mesure. Alors, elle m’a dit que j’étais faite pour ça», s’est confiée Martine Gendron sur sa première expérience en tant que photographe bénévole qui lui a finalement donné le désir de s’impliquer davantage, devenant également cofondatrice.

«Lorsqu’on se présente dans la chambre des parents, on leur mentionne que nous sommes ici pour eux et lorsque qu’ils sont tannés nous leur demandons de nous en informer et on les laisse vivre leur moment, même si on a juste quelques clics de pris», a mentionné Martine Gendron en certifiant que «Portraits d’étincelles s’est donné pour mission d’accompagner les parents vivant un deuil périnatal en leur offrant des photos gratuitement de leur petit ange qui n’a été que de passage tout en s’assurant de le faire de façon très professionnelle dans le plus grand des respects».

Âmes charitables recherchées

Les quatre fondatrices seront de passage à Drummondville le dimanche 28 février dans le but de trouver des âmes charitables qui aimeraient se joindre à la Fondation en tant que photographes bénévoles afin que la fondation puisse étendre ses ailes à travers le Québec.

«La formation sera de type éthique. On discutera de ce qu’ils doivent faire et surtout ne pas faire. On leur montrera également comment se comporter avec la famille. Il est certain qu’on leur demande d’avoir une base en photo. On va leur montrer des poses. On parlera un peu de la technique dans la chambre, mais pas de celle de la caméra», ont-elles expliqué.

Les fondatrices ont également mentionné que les séances ne sont jamais pareilles. C’est du cas par cas alors les bénévoles doivent s’adapter.

Depuis que la fondation est en activités, elles reçoivent des appels chaque semaine. D’ailleurs, elles sont déjà en démarche administrative avec plus de 15 hôpitaux. Des bénévoles, photographes ou retoucheurs, sont donc activement recherchés.

Pour s’inscrire à la formation : http://portraitsdetincelles.com/

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