Un mouvement pour rebaptiser La Poudrière l’école Martin-Charpentier

Un mouvement pour rebaptiser La Poudrière l’école Martin-Charpentier
Martin Charpentier (Photo TC Media – archives

HOMMAGE. Précisément un an après la mort soudaine de Martin Charpentier, son frère Jacques Charpentier lance un mouvement afin de rebaptiser l’école secondaire La Poudrière de Drummondville en l’honneur de celui-ci.

Créée mardi soir, la page Facebook «Je suis l’école secondaire Martin-Charpentier» comptait déjà plus de 1400 mentions «J’aime» mercredi après-midi. Une vidéo publiée sur ce journal avait quant à elle été vue plus de 18 000 fois.

Dans ce message livré avec émotion, Jacques Charpentier explique pourquoi le nom de Martin Charpentier devrait être immortalisé comme celui d’un pilier de la vie étudiante à l’école La Poudrière. Il rappelle que l’implication de son frère, à la fois bâtisseur du programme sportif parascolaire des Patriotes et agent de sécurité à La Poudrière pendant près d’un quart de siècle, dépasse largement les frontières du football. Il cite la mise sur pied d’un programme contre l’intimidation ainsi que sa lutte farouche contre la drogue.

«Depuis le départ de Martin, les gens nous disent qu’il était l’âme, le cœur et l’esprit de l’école La Poudrière. Ces gens-là n’ont pas exagéré. On le ressent d’ailleurs encore plus depuis son départ», exprime Jacques Charpentier.

«Beaucoup de gens veulent honorer Martin. Je vous lance un défi. Cette école se nomme La Poudrière depuis toujours parce que c’est un site historique. Mais dans les 23 ou 24 dernières années, quelqu’un d’autre a fait l’histoire de cette école. Pour tout ce que Martin a représenté, pour tout ce qu’il a fait, pour tout ce qu’il est et sera pour cette école, ce serait une belle reconnaissance», ajoute le coloré entraîneur de football, en invitant chaque personne ayant côtoyé son frère à partager ses souvenirs via cette page.

Rappelons que Martin Charpentier est décédé le 20 janvier 2015 des suites d’une intervention cardiaque pratiquée à Sherbrooke. L’homme originaire de L’Avenir était âgé de 47 ans.

La Commission scolaire prudente

Du côté de la Commission scolaire des Chênes, le secrétaire général Bernard Gauthier a fait preuve de prudence lorsque joint par L’Express. Selon lui, il est encore trop tôt pour se prononcer sur le sujet.

«On doit prendre le temps d’analyser la situation. C’est d’abord au conseil d’établissement de l’école La Poudrière à se positionner. Je sais qu’ils travaillent déjà là-dessus. De notre côté, c’est certain qu’il y a une volonté ferme d’honorer la mémoire de Martin Charpentier de façon concrète et perpétuelle. Tout le monde connaît son rôle exceptionnel. Mais de là à dire aujourd’hui que le nom de l’école va changer, il y a un pas à franchir», a-t-il expliqué.

Parmi les options sur la table, celle de nommer le terrain synthétique de football de l’école en l’honneur de Martin Charpentier demeure l’une des plus envisageables. On sait toutefois que cette idée n’enchante guère Jacques Charpentier.

«Je respecte l’opinion de Jacques, mais nommer un terrain en l’honneur de quelqu’un, c’est quand même assez significatif. Et en tout respect pour l’individu, à travers tous nos établissements où des gens se sont impliqués pendant des années auprès de plusieurs générations d’élèves, on n’a jamais renommé d’école. D’autres moyens ont été pris pour honorer ces gens comme il se doit.»

En attendant qu’une décision soit prise, le service de la vie étudiante de l’école La Poudrière a souligné le premier anniversaire de la mort de Martin Charpentier, ce mercredi, en invitant les élèves et les membres du personnel à porter et personnaliser un brassard blanc. Un «projet spécial» sera réalisé à la suite de cette initiative.

Un site historique

Construite sur le site d’une ancienne usine de fabrication de poudre noire en activité durant la Première Guerre mondiale, l’école La Poudrière a vu le jour en 1971. Selon une chronique de la Société d’histoire de Drummond, entre 1915 et 1919, ce complexe industriel de quelque 135 hectares appartenant à une compagnie américaine a produit une poudre propulsive destinée à l’armée russe. À l’époque, un local de l’usine a d’ailleurs été loué et transformé en école pour y accueillir les enfants des employés. Encore aujourd’hui, des vestiges de l’ancienne poudrerie sont observables près de La Poudrière.

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