L’intersyndical interpelle le conseil d’administration du CIUSSS-MCQ

L’intersyndical interpelle le conseil d’administration du CIUSSS-MCQ

Les membres des syndicats ont manifesté avant et pendant la première séance du conseil d'administration du CIUSSS qui se tenait mardi soir à la salle Le Royal de Drummondville. 

SANTÉ. Une centaine de membres des syndicats de la santé et des services sociaux d’un peu partout au Centre-du-Québec et en Mauricie, regroupés en intersyndical, ont profité de la première séance du conseil d’administration du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), mardi, à Drummondville, pour manifester leur mécontentement quant aux frais de stationnement chargés aux employés.

L’intersyndical réclame que les budgets reliés au stationnement servent essentiellement aux coûts d’opération et de réfection obligatoires. Les représentants estiment que «la direction du CIUSSS-MCQ, à la suite des coupes budgétaires exigées par le ministère, tente de récupérer le manque à gagner en imposant une hausse substantielle des frais de stationnement à l’ensemble des travailleurs du réseau, et ce, malgré un surplus enregistré de plus de 2 000 000 $ pour l’année 2014-2015. En agissant ainsi, le CIUSSS MCQ semble vouloir compenser le sous-financement par des coûts indirects à la population ainsi qu’aux personnes œuvrant dans ce secteur.»

Lors de la période de questions de la séance, le président-directeur général du CIUSSS, Martin Beaumont, a indiqué que les frais n’ont pas augmenté pour tout le monde et que les stationnements dans le fonds employé s’autofinancent.

«Quand on mettait tous les stationnements ensemble, le CIUSSS, malheureusement, allait puiser dans son budget d’opération pour supporter les stationnements. Ce n’était pas une démarche acceptable. Ce qu’on vous a proposé, c’est qu’à certaines places, les frais ont augmenté et à d’autres, ils ont baissé. L’autre chose c’est qu’on garantit actuellement que les stationnements dans le fonds employé s’autofinancent et qu’on n’ira pas puiser dans le budget d’opération des soins et des services de santé pour être en mesure de supporter un stationnement. C’est probablement une des décisions les plus équitables et justes qu’on pouvait prendre à ce moment-ci. On n’est pas là pour faire de l’argent, on est là juste pour autofinancer. On ne fait pas de profit sur le dos des employés», a-t-il soutenu.

En clair, les surplus générés par les frais de stationnement sont réinvestis dans les soins et services. 

Avant l’uniformisation des coûts, certains employés payaient, chaque semaine, à titre d’exemple, 8 $, 15 $ ou rien du tout. Tous doivent maintenant défrayer un montant de 4 $ de façon hebdomadaire.

«C’est un souci total d’équité et d’uniformité, a expliqué le président-directeur général, dans une entrevue téléphonique accordée à L’Express. Peu importe où se dirige l’employé en Mauricie ou au Centre-du-Québec, dans n’importe laquelle de nos installations, il est considéré chez lui. Donc l’employé qui part de Trois-Rivières qui vient faire une formation à Drummondville n’a pas besoin de payer son stationnement (une 2e fois).»

Mentionnons que le tarif établi pour le personnel détenteur de vignette permettra l’équilibre entre les revenus et le budget de fonctionnement des stationnements (actuellement déficitaire d’environ 950 000 $).

Par ailleurs, André Fleury, vice-président FTQ Trois-Rivières, a réclamé au conseil d’administration, lors de la même séance, de surseoir à la date d’entrée en vigueur de la nouvelle politique des frais de stationnement et d’attendre que soient signées les conventions collectives locales. À cette demande, M. Beaumont a été catégorique en refusant pour les raisons qu’il a énumérées plus haut.

Celui-ci a également précisé qu’après la période des planifications budgétaires, en avril prochain, les instances syndicales seront convoquées afin de leur rendre de façon transparente l’état des revenus et des dépenses.

Les membres ont également demandé qu’une place de stationnement soit garantie à chaque détenteur de vignette, ce qui leur a été refusé étant donné que les lieux actuels des 120 établissements ne permettent pas, géographiquement parlant, d’assurer des places. Toutefois, le conseil d’administration a laissé savoir que si à certaines places il y a possibilité de faire des agrandissements ou bien de louer des espaces supplémentaires, et ce, si le prochain budget le permet, des places pourront être réservées.

Le CIUSSS-MCQ compte 17 000 employés. Depuis la création de l’organisation, plusieurs doivent se déplacer plus que jamais d’un centre de santé à l’autre. Leur vignette de stationnement est valide dans tous les établissements.

Les lignes sur l’asphalte, les guérites, l’asphaltage, le déneigement, l’éclairage et la gestion des vignettes sont parmi les dépenses attribuables aux stationnements. À certains endroits, des espaces de doivent aussi être loués à la Ville.

Soulignons qu’au terme des 30 minutes de la période de questions, Claude Audy, vice-président régional FSSS-CSN a affirmé aux membres du conseil «qu’ils vont continuer à entendre parler d’eux» tout juste avant que la centaine de personnes quittent le bâtiment bruyamment.

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