Personnes vivant avec un handicap : une priorité, vraiment?

La semaine dernière, j’ai lu un article sur le site web du journal L’Express disant que les personnes vivant avec un handicap est une des priorités de François Choquette. J’en doute fort. Je m’explique. Nous sommes parents d’une petite fille de huit ans atteinte de paralysie cérébrale. Je suis Canadienne d’origine et mon conjoint est Canadien d’origine cubaine. Mes parents vivent à Drummondville et ils nous ont beaucoup aidés depuis la naissance de notre fille, mais ils sont maintenant âgés et ne peuvent plus nous aider autant. Mon conjoint a un frère à Cuba qui s’est occupé beaucoup de notre fille lors d’un séjour là-bas. Pour nous, lui et sa femme sont les personnes idéales pour nous apporter du soutien. Nous avons essayé d’obtenir des visas de visiteur pour qu’ils puissent venir passer les étés ici, mais il semble que le gouvernement du Canada ne veut pas nous accorder ce soutien.

Quand on a un enfant handicapé, la famille immédiate est notre première ressource, mais nous, nous en sommes privés parce que le gouvernement a décidé que nous ne pouvions pas avoir accès à cette ressource qui, en passant, ne leur coûte rien puisque ce serait des visiteurs donc aucune charge au gouvernement ni aux citoyens. C’est nous qui en prenons la charge. Si ma famille habitait à Québec ou n’importe quelles autres villes du Canada, personne ne me demanderait quoi que ce soit. Je pourrais les avoir en visite dans ma maison aussi longtemps que je le désire. M. Choquette dit que les personnes vivant avec un handicap, mais lorsque j’ai fait appel à lui j’étais comme tous les autres : je n’étais aucunement une priorité.

J’ai dû téléphoner, écrire des courriels, écrire sur sa page Facebook, téléphoner encore pour enfin avoir quelqu’un qui me répond. Et lorsque j’ai fini par obtenir une rencontre, je me suis fait dire qu’il n’y avait rien que M. Choquette puisse faire. Il ne pouvait pas intervenir en aucun cas. J’étais septique. Je ne pouvais pas croire qu’il ne pouvait pas faire des appels ou plaider ma cause auprès d’Immigration Canada. On m’a aidée à monter un dossier et à force d’insister on m’a donné une simple lettre avec la signature du député photocopiée en bas de la page. Évidemment, notre demande a de nouveau été refusée et nous avons passé l’été sans notre famille cubaine. J’ai demandé de nouveau à rencontrer quelqu’un pour comprendre ce qui avait bien pu se passer lors du traitement du dossier. Nous y avions mis toutes les preuves demandées. Encore une fois, j’ai essayé plusieurs fois de communiquer avec son équipe, mais en vain. Je devais me présenter au bureau du député à l’improviste pour être servi. Je me sentais comme si je dérangeais et non comme si j’étais une priorité. Ensuite, on m’a répondu que pendant les élections, on ne pouvait pas m’aider et que je devais attendre après parce que M. Choquette n’avait plus de pouvoir actuellement. Son bureau est pourtant encore ouvert et les services sont maintenus et disponibles… Je ne comprends pas. Je ne suis toujours pas une priorité, au contraire, j’ai l’impression qu’on essaie de se débarrasser de moi. Bref, j’ai de la difficulté à le croire lorsque M. Choquette dit que les personnes vivant avec un handicap sont une priorité.

Chantale Gaudreau, Drummondville

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