La crosse reprend vie à Drummondville

La crosse reprend vie à Drummondville

CROSSE AU CHAMP. La crosse a connu ses moments de gloire dans les années 1960 à Drummondville. Soutenu par quelques anciens joueurs de cette belle époque ainsi que par la Fédération québécoise, un jeune passionné s’est donné pour mission de faire revivre une variante de cette discipline, la crosse au champ, dans la région.

Ayant découvert la crosse au champ durant son passage à l’Université du Québec à Trois-Rivières, Philippe Proulx a eu l’idée de former une équipe senior à Drummondville. L’objectif derrière ce projet : adhérer à la ligue provinciale civile dès l’automne 2016.

«Présentement, il y a un bel engouement autour de la crosse au champ aux États-Unis. Au Québec, le sport gagne en popularité. C’est une discipline différente de la crosse en salle, qui a déjà été très populaire ici. Non seulement ça se joue à l’extérieur, mais en équipe de dix plutôt que de cinq», a lancé Philippe Proulx.

«C’est un sport très spectaculaire, a poursuivi le Drummondvillois. C’est basé sur la force, mais surtout sur la vitesse et l’agilité des joueurs. Ça roule super vite! On dit d’ailleurs que c’est le sport le plus rapide à pied.»

Trouvant son origine dans la culture amérindienne, la crosse au champ combine des aspects de plusieurs disciplines.

«Ça ressemble au hockey, mais avec l’attaque du basketball. Avant de tirer, le joueur a tout avantage à s’approcher le plus possible du but. Et comme au football, il y a des contacts, mais ça se fait dans le respect des règles» a soulevé Philippe Proulx.

«Historiquement, c’est le véritable sport national du Canada. À l’époque, les Amérindiens réglaient d’ailleurs leurs conflits comme ça.»

Une première pratique

À la crosse au champ, chaque équipe compte sur trois attaquants, trois milieux de terrain, trois défenseurs ainsi qu’un gardien.

«À la défense, on recherche des gars plus pesants pour mieux bloquer l’adversaire. Les défenseurs ont aussi des bâtons plus longs. À la demie, on a besoin de vraies gazelles ou de coureurs de marathon. Et en attaque, on mise plutôt sur des gars agiles et talentueux. On voit souvent des magiciens capables de faire des feintes incroyables avec leur bâton», a expliqué Philippe Proulx.

«Devant le but, le gardien ne porte pas un gros équipement puisqu’il est aussi considéré comme un joueur. Ça prend quelqu’un de passionné, parce que ça fait mal de recevoir la balle.»

Afin de promouvoir ce sport dans la région, Philippe Proulx a organisé une première séance d’entraînement sur le terrain de football de l’école La Poudrière, mercredi soir. Pas moins d’une vingtaine de joueurs ont répondu à son invitation. Le jeune homme souhaite que ce nombre augmente dans les prochaines semaines.

«C’est un excellent départ. On veut démontrer qu’il n’y a pas juste le deck-hockey qui peut être amusant à pratiquer», a lancé le jeune entraîneur.

Claude-Henri Léveillé

Véritable bâtisseur de la crosse à Drummondville et au Québec, Claude-Henri Léveillé donne son appui au projet de Philippe Proulx, à l’instar de quelques anciens joueurs de la région tels que Roger Fagnan et Maurice Noël. L’ancienne vedette des Athlétiques seniors de Drummondville, qui est impliqué au sein de la Fédération de crosse du Québec depuis plusieurs années, était d’ailleurs un spectateur attentif lors de la pratique organisée mercredi soir.

«En plus de la mise sur pied d’une équipe senior, la Fédération souhaite aussi la création d’un programme scolaire à l’école Marie-Rivier. Il n’est pas exclu non plus que le Cégep de Drummondville joigne la ligue collégiale un jour», a précisé celui qui agissait autrefois à titre de responsable d’un circuit de crosse mineure regroupant pas moins de 400 jeunes joueurs à Drummondville.

«J’ai été impliqué dans plusieurs sports, mais la crosse est celui qui m’a le plus marqué. C’est le sport le plus exigeant sur le plan physique, car il exige à la fois de la puissance musculaire, de la vitesse et de la précision. C’est une discipline captivante, même si les gens en ont parfois une fausse perception. Je dirais que c’est un sport plus viril que violent», avait confié Claude-Henri Léveillé lors de sa nomination à titre de Grand du sport en 2008.

Un tournoi universitaire

Le dimanche 18 octobre, un tournoi réunissant quatre équipes universitaires de crosse au champ se déroulera à l’école Marie-Rivier. De 10 h à 17 h, les équipes des universités de Trois-Rivières, Chicoutimi, Montréal et Sherbrooke seront de la partie dans le cadre de quatre matchs de la saison régulière.

«On s’attend à une belle démonstration. Pour les gens intéressés à découvrir ce sport, ce sera l’occasion idéale», a fait valoir Philippe Proulx.

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