RECONNAISSANCE. L’église Saint-Frédéric vient de se voir décerner par Rome le titre de basilique «mineure», une nomination qui survient pour la première fois en 22 ans au Québec.
Monseigneur André Gazaille, le curé Gilles Mathieu, le maire Alexandre Cusson et plusieurs dignitaires, dont le président du Conseil du patrimoine religieux du Québec, Jean-François Royal, ainsi que le chancelier et le vice-chancelier du diocèse, en ont fait l’annonce aujourd’hui, faisant de ce lieu de culte le plus important du diocèse de Nicolet après la cathédrale.
«Ce geste, qui salue la foi de nos ancêtres et stimule celle des chrétiens d’aujourd’hui, vient reconnaître les efforts faits tant par les paroissiens que le gouvernement pour la sauvegarde de notre patrimoine religieux», a évoqué le curé Gilles Mathieu.
Selon lui, l’église Saint-Frédéric, qui rappelle les vieilles églises gothiques européennes, lui donnant un cachet si particulier, demeure l’église-mère dans les 200 ans d’histoire de Drummondville, «devenant comme une ancre de stabilité et de durée dans un monde aux flots toujours agités. Elle devient aussi pour nous un réel lieu de pèlerinage sans dévotion particulière en référence à un saint ou un événement précis, mais tout simplement en étant là, dressée au centre-ville pointant vers le ciel, attirant le regard à la fois vers le Très-Haut et au cœur le plus intime de l’être humain, là où Dieu se tient et frappe à la porte».
Toute l’équipe pastorale, l’Assemblée de la Fabrique de la paroisse Saint-François-d’Assise ainsi que les membres de la Zone pastorale de Drummondville ont donné leur appui unanime à l’évêque de Nicolet afin que celui-ci poursuivre ses démarches jusqu’au Vatican, ce qui a été fait avec succès au cours des derniers mois.
Dans le document qui a servi à préparer l’argumentaire, il est spécifié que la reconnaissance du statut de basilique pour l’église Saint-Frédéric deviendra un acte programmatique. «Nous voulons développer des visites de l’église qui dépasse le simple parcours touristique afin de permettre aux visiteurs de mieux comprendre ce qui habite le peuple qui s’y rassemble, célèbre et prie pour nourrir sa charité. Nous voulons continuer de favoriser l’usage de l’église pour la présentation d’événements culturels (musique, arts visuels…) Il nous apparaît essentiel de travailler à ouvrir les portes de ce lieu au tout venant; c’est pourquoi nous avons débuté des projets en ce sens. L’Église est appelée à être toujours la maison ouverte du Père. Ainsi, si quelqu’un veut suivre une motion de l’Esprit et s’approcher pour chercher Dieu, il ne rencontre pas la froideur d’une porte close».
Aux yeux d’Yves Grondin, agent de pastorale et conseiller municipal, cette reconnaissance est historique. «Le nom de basilique faisait appel dans l’antiquité à la notion de rassemblement. C’était un bâtiment couvert, un lieu civil de réunion ouvert au public. Ce n’est qu’au 4e siècle que basilique est devenue un lieu de culte chrétien, consacré par les autorités papales. Dans ce même esprit, c’est autour de cette église que les Drummonmdvillois se sont construits. Cette reconnaissance est en fait une tape dans le dos aux citoyens pour avoir fait de ce lieu un havre de paix à la fois grand et humble. Il n’y a là aucun élan de triomphalisme», a fait valoir M. Grondin, précisant qu’à l’intérieur de l’église on devra afficher bientôt les armoiries papales.
Pour la petite histoire, la paroisse fut une desserte missionnaire dès la fondation de la ville avant d’être érigée canoniquement en 1856. L’église actuelle est la quatrième version de l’église de la paroisse Saint Frédéric. Sa construction s’échelonne de 1927 à 1930. Malgré la fondation subséquente des autres paroisses depuis 1936, elle est demeurée l’église la plus fréquentée par les Drummondvillois. Elle est située en plein cœur du centre-ville face à une place publique où se rassemble la population pour des activités sociales, festives et culturelles.
Une célébration pour souligner cette reconnaissance
Le réputé spectacle Gospel «Ensemble pour l’humanité», dirigé par Guylain Prince, frère franciscain originaire de Drummondville, viendra souligner cette reconnaissance à l’église Saint-Frédéric le dimanche 4 octobre à 14 h. La chorale présentera un concert haut en couleur avec comme artistes invités Sylvie Des Groseilliers et Médad Ernest. Les billets sont au coût de 20 $ chacun, disponibles dans les presbytères et à la porte le jour du spectacle.